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A Namur, Akira Mizubayashi : l’âme du quatuor, rempart contre la folie des hommes

 

Cette semaine, le Grand Manège- accueillait le romancier et essayiste japonais d'expression française , invité par les éditions Gallimard et la librairie Point-virgule. L'événement était dédié à la présentation de son nouveau roman, La Forêt de flammes et d'ombres, un récit où se rencontrent l'Histoire, la peinture et la littérature française, et surtout, la musique, avec comme toile de fond liminaire l'histoire du Japon de 1944. Au-delà de la trame purement romanesque, ce sont de hautes considérations sur l'Art qui se dessinent, centrées sur la singularité du quatuor à cordes, comme l'une des plus éminentes « inventions » artistiques de l'Esprit des Lumières, selon l'auteur.

Depuis sa trilogie « instrumentale » (Âme brisée, Reine de cœur, Suite inoubliable), Mizubayashi, qui partage sa vie entre Paris et Tokyo, écrit directement en français et parle une langue très châtiée avec une irrésistible pointe d'accent méridional. L'auteur tisse une connexion historique et émotionnelle entre le Japon de la Guerre de quinze ans (1931-1945) et la France contemporaine. Son dernier ouvrage ne déroge pas à cette règle. La pièce maîtresse, au cœur de sa geste romanesque, est la sublime Cavatine de l'Opus 130 de Beethoven. Lors de sa conférence, l'auteur a expliqué le choix déterminant de ce mouvement, dont la dimension méta-musicale lui évoque, au-delà des notes, le souvenir prégnant du deuil maternel.

Pour illustrer musicalement ce propos, et grâce au mécénat du cabinet d'avocats Englebert, les musiciens invités du — composé d'(ex-)membres des orchestres liégeois (OPRL et ORW), Sofia Constantinidis et , violons, , alto, et le très célébré , violoncelle)— ont offert une lecture vibrante et très habitée de cette page si émouvante, comme suspendue entre ciel et terre. On pouvait juste en regretter un léger manque de tension dans la ténuité de la section centrale, notée Beklemmt (opprimé/angoissé) par le Maître de Bonn.

En conclusion de cette riche conversation-présentation, le a proposé une version volatile mais très effervescente et équilibrée du premier mouvement de l'Opus 13 de Mendelssohn. Et pour cause : la volubilité de cette pièce a inspiré à Mizubayashi les échanges énamourés qui animent, durant les premières pages du roman, le triangle romanesque des héros, ces amicaux esthètes. (BH)


Crédits photographiques ; et le : © / Grand Manège

 

 

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