Antonín Dvořák et son héritage américain par le Quatuor Mandelring et l’altiste Roland Glassl
Les musiciens allemands de cet enregistrement défendent avec brio la substantifique âme de la musique d'Antonín Dvořák, composée lors de son séjour en Amérique de 1892 à 1895.
Ce précieux répertoire regorge de thèmes bien identifiés et d'atmosphères singulières. Le compositeur semble y poursuivre sa marche vers la gloire sans se départir de son humilité ni renier ses racines paysannes.
Le Quatuor Mandelring constitué en 1983 à Neustadt (Allemagne) défend un vaste répertoire et a reçu de multiples commentaires élogieux. Il a su imprimer sa marque en défendant avec efficience et engagement des compositeur majeurs parmi lesquels Chostakovitch, Mendelssohn, Schubert, Brahms, Ravel, Janaček, Debussy, Schumann. Son jeu à la fois fidèle au texte mais également sachant magnifier les talents individuels offre aux œuvres abordées une force et une justesse remarquables.
Le luxuriant Quatuor à cordes n° 12 dit « Quatuor américain » (1893), créé à Boston l'année suivante bénéficie d'une lumineuse interprétation et d'une fluidité idéale ; il mérite une place de choix au sein de l'abondante discographie. Chacun des quatre mouvements qui le constituent grave son empreinte dans l'esprit de l'auditeur. L'Allegro ma non troppo initial au timbre inoubliable se voit amplifié par le rythme mélodieux du Lento suivant, délicatement rêveur et chantant. Les deux derniers mouvements rapides, Molto vivace et vivace ma non troppo brillent de mille feux.
Composé peu après, le superbe Quintette à cordes en fa majeur n°3, créé à New York en 1894 laisse s'exprimer des passages nettement plus ruraux d'une ductilité parfaite. Les deux premiers mouvements, allegro, dansants et rayonnants, reçoivent une lecture lumineuse et enjouée des Mandelring, rejoints ici par l'altiste Roland Glassl, caractéristique du maître tchèque tandis que le Larghetto qui lui fait suite nous invite à une calme méditation prélude à l'énergie tonique dispensée par le finale agréablement rythmé noté Allegro giusto.
Huit humoresques op. 101 initialement conçues pour piano (1894) nous sont présentées dans un arrangement pour quatuor à cordes du musicien allemand Matthias Eichhorn, pour un premier enregistrement du genre. Ces pièces révèlent encore une fois l'étendue et la diversité de l'inspiration mélodique bienfaisante d'Antonín Dvořák., reflet de ses jours heureux en Amérique.










