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Witold Rowicki : Symphonies n°2 et n°4 de Brahms

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Johannes Brahms (1833–1897) : Symphonie n°2 en ré majeur op. 73 ; Symphonie n°4 en mi mineur op. 98. Orchestre Philharmonique de Varsovie, direction : Witold Rowicki. 1 CD Altara ALT 1009. Enregistré en 1960 (op. 98) et en 1962 (op. 78) à Varsovie. Notice correcte en anglais, français et allemand. Durée totale : 79’16.

 
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Le présent disque est une réédition par le label Altara d'un enregistrement des Deuxième et Quatrième Symphonies de Brahms par l' et son chef , dans sa série des interprétations légendaires des grands artistes du passé.

Dernier grand symphoniste pur de la tradition germanique avec Bruckner, Brahms attendit pourtant sa quarante troisième année avant de composer sa Première Symphonie. On connaît la profonde admiration de Brahms pour les maîtres du passé, en particulier ceux de la période classique, aussi les critiques n'ont pas hésité à voir en la Première la « Dixième Symphonie » de Beethoven… Sans doute la vénération de Brahms pour Beethoven fut-elle trop forte, trop sacrée, pour qu'il hésite pendant si longtemps avant d'oser se mesurer à la grandeur symphonique du Grand sourd. Avec la Deuxième Symphonie, bien plus fine et aérée que la Première, on pense davantage d'abord à Mozart qu'à Beethoven, et ici, l'accusation de lourdeur instrumentale et d'épaisseur harmonique souvent faite à Brahms ne se justifie pas. Surnommée à l'origine « Symphonie Viennoise », c'est en vacances au bord des lacs alpins de Corinthe durant l'été 1877 que Brahms composa cette œuvre radieuse et décontractée, son lyrisme chaleureux faisant net contraste avec la tension dramatique de la Première.

L'ultime symphonie de Brahms, la Quatrième, date de 1885. Le premier mouvement est fameux pour son thème principal qui surgit ex nihilo de façon assez étonnante, mais plus fameux encore est le finale qui est à nouveau un hommage à un maître du passé : Bach et son art de la passacaille. Le thème principal est décliné en trente et une variations toutes plus originales et imaginatives les unes que les autres. Toujours chez Brahms retrouve-t-on ce mélange étonnant entre tradition et modernité, son obéissance à l'égard des formes et des structures classiques mêlée à son inspiration et à son lyrisme romantiques. Contrairement à Wagner, révolutionnaire futuriste aux opéras gigantesques, Brahms a éprouvé une vive nostalgie pour le classicisme viennois et ne s'est préoccupé que de formes classiques ; traditionaliste pur et dur, il n'a écrit de son vivant aucune œuvre à programme, préférant comme mode d'expression la musique pure et abstraite.

Witold Rowici, à l'honneur dans ce disque, n'est pas seulement chef d'orchestre, mais aussi violoniste et compositeur, et il a sans doute été le musicien polonais le plus influent de son temps. Il a notamment joué un rôle primordial dans la reconstruction de la vie musicale de la Pologne après la Seconde Guerre Mondiale. Son immense travail à la Philharmonie de Varsovie a certainement fait de cet ensemble le meilleur orchestre polonais. C'est donc avec cet orchestre qu'il a enregistré les symphonies de Brahms, en 1960 pour la Quatrième et en 1962 pour la Deuxième.

Malheureusement cependant, son interprétation saine, lumineuse et passionnée est gâchée par de désagréables distorsions sonores, notamment dans le premier mouvement de la Deuxième et le dernier de la Quatrième… Un bémol sonore vraiment regrettable tant cette lecture des symphonies de Brahms par le chef polonais est souple et éloquente. Certes, celui qui saura faire abstraction de ces anomalies trouvera certainement en ce disque quelques beaux instants de bonheur brahmsiens, mais pour l'audiophile exigeant, ces imperfections sonores seront impardonnables et lui serviront de bonne excuse pour laisser le CD sur l'étagère…

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Johannes Brahms (1833–1897) : Symphonie n°2 en ré majeur op. 73 ; Symphonie n°4 en mi mineur op. 98. Orchestre Philharmonique de Varsovie, direction : Witold Rowicki. 1 CD Altara ALT 1009. Enregistré en 1960 (op. 98) et en 1962 (op. 78) à Varsovie. Notice correcte en anglais, français et allemand. Durée totale : 79’16.

 
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