Oui Herbert von Karajan (1908-1989) était un grand chef. Un des plus grands même. Un chef qui a fortement œuvré pour le rayonnement de la musique classique et a laissé nombre de fabuleux enregistrements qui restent encore, des années après, des références incontournables. La majorité de ses enregistrements ont été (ré)édités en CD et sont encore, pour beaucoup, disponibles, même si la prédominance du chef salzbourgeois sur le marché a quelque peu baissée ces derniers temps.
Mais cette année, l'on fête les 100 ans de la naissance de Karajan. Le marché du disque ne pouvait pas passer à côté de la manne financière espérée, et puis, après tout, est-ce condamnable de vouloir faire découvrir ou redécouvrir, un aussi grand chef ? Mais il y a l'art et la manière. Il aurait été possible de faire un coffret de qualité regroupant ses enregistrements les plus illustres d'œuvres intégrales, accompagné d'un livret digne de ce nom ou que sais-je encore ? C'est d'ailleurs le cas du coffret de 10 disques réalisé par Deutsche Grammophon. Mais pourquoi avoir voulu faire ce fourre-tout ? Un peu de Strauss, une pincée de Mozart, une louche de Haendel, Wagner, Verdi, Puccini, Bizet, Sibelius, Beethoven. Et, bien sûr, que des tubes. Certes, nous ne dirons pas le contraire, toutes les pièces contenues dans ce double CD sont magnifiquement interprétés – la Water Music de Haendel par un orchestre symphonique moderne sera considérée comme un témoignage du goût de l'époque et on ne s'ennuie pas un instant.
La « patte » Karajan, reconnaissable par l'intention portée sur les cordes, la profondeur et le legato, fait mouche, en particulier dans le répertoire viennois qui lui sied à merveille. Les chanteurs font partie de la fine fleur lyrique de l'époque. Mais pourquoi nous faire passer constamment du coq à l'âne, ne pas avoir fait preuve de plus d'audace dans le choix des œuvres, ou plutôt nous les présenter soit de façon intégrale, ou à défaut, thématique ou chronologique ? Il n'y a même pas de livret, juste une double page mentionnant les œuvres et les interprètes. Quel est alors le sens de ce disque s'il ne présente même pas une biographie de celui à qui, il fait hommage, sans parler de l'absence de ligne artistique ?
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