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La naissance du violoncelle des italiens à Bach

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Johann Sebastian Bach (1685-1750) Partita en ré mineur (d’après la partita pour flûte seule BWV 1013), Suite n° 1 en sol majeur BWV 1007, Domenico Gabrielli (1659-1690) Ricercari n° 6 en sol majeur et n° 7 en ré mineur, Giambattista Degli Antonii (1640-1698) Ricercate n° 8 en ré mineur et n° 12 en sol majeur. Philippe Henry, violoncelle. 1 CD Compagnie PH1629, code barre 3760151851629, enregistré en en août 2007 et septembre 2008, texte en français, durée totale 62’05’’.

 
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Le fil conducteur de ce récital est original et pourtant très logique. Depuis l'invention proprement dite du violoncelle vers 1550 par un certain Andrea Amati, luthier à Crémone, ce nouvel instrument, rival de la viole de gambe, ne va cesser de s'améliorer jusqu'à la fin du XVII° siècle. De plus en plus utilisé dans les ensembles de cordes, il fera souvent entendre sa voix dans de nombreuses pièces en solo, Ricercari en général, comme le montre ici le choix de deux auteurs : Gabrielli et Degli Antonii. D'autres encore, comme le fameux Evaristo dall Abaco (1675-1742) se sont distingués dans ce genre nouveau. Il faudra attendre les années 1720, pour que la relève soit prise par , apparemment très intéressé par le jeune violoncelle, plus sonore, plus moderne que son vénérable ancêtre la viole de gambe.

Ecrites durant la période de Cöthen, les six suites surpassèrent définitivement tout ce qui avait été écrit auparavant. Au-delà de ces œuvres incontournables, les interprètes ont voulu élargir leur répertoire, mais à la même altitude, c'est-à-dire en jouant pour leur instrument des transcriptions venues des Sonates et partitas pour violon seul, en les transposant, ou comme ici à partir de l'unique Sonate pour flûte seule BWV 1013. C'est une première très réussie : l'allemande qui ouvre la suite rappelle par sa fluidité le «ruisseau Bach», à l'instar du prélude de la première suite qui nous est également proposé ici. Mis à part quelques adaptations particulières, cette musique semble destinée au violoncelle, sans complexe, par l'universalité du discours de Bach, qui convient à tout instrument. Les compositeurs italiens ont sans doute inspiré Bach dans ces œuvres en solo, ou servi de modèles, tant la musique de ce pays était lue et pratiquée en Allemagne à cette époque là.

Le jeu de se place dans une optique classique, néo-classique même pourrait-on dire, juste d'équilibre, entre jeux baroques et romantisme. La musique vit tout simplement, sans étiquette de courant, l'essentiel étant la finalité obtenue, toute de sagesse et de justesse de style. Un feu ardent est caché sous la cendre : cette allemande qui ouvre le disque en est l'image : enivrante, elle s'écoute en boucle, incantatoire et majestueuse.

Les italiens débordent d'idées, eux aussi, à leur manière, plus ancrés dans un style résolument baroque, ce que Bach n'est plus tout à fait : il est déjà ailleurs, et ouvre avec ses suites originales ou transcrites, la voie des siècles à venir. Aujourd'hui si réceptifs à sa musique, il nous amène jusqu'à Benjamin Britten, génie lui aussi, et qui nous laisse une œuvre pour violoncelle seul d'une exceptionnelle richesse.

Un disque à découvrir pour cette résonance Italie-Allemagne au service du violoncelle seul, «senza basso» comme l'on disait alors.

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Johann Sebastian Bach (1685-1750) Partita en ré mineur (d’après la partita pour flûte seule BWV 1013), Suite n° 1 en sol majeur BWV 1007, Domenico Gabrielli (1659-1690) Ricercari n° 6 en sol majeur et n° 7 en ré mineur, Giambattista Degli Antonii (1640-1698) Ricercate n° 8 en ré mineur et n° 12 en sol majeur. Philippe Henry, violoncelle. 1 CD Compagnie PH1629, code barre 3760151851629, enregistré en en août 2007 et septembre 2008, texte en français, durée totale 62’05’’.

 
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