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Antonín Dvořák (1841-1904) : Symphonie N° 9 op. 95 « du Nouveau monde » ; Bedřich Smetana (1824-1884) : Ma Vlast ; Moldau, Šárka. Transcriptions originales des compositeurs pour piano à quatre mains. Duo Solot : Stéphanie Salmin et Pierre Solot. 1 CD Pavane Records ADW 7574. Enregistré en février 2015 au studio Tempo Primo. Durée totale : 62’ 31.

 
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Duo Solot Nveau Monde DvorakAprès de pétillantes transcriptions d'ouvertures de Rossini, le jeune duo namurois consacre son deuxième disque à deux figures légendaires du romantisme tchèque, dont la musique est devenue universelle.

Si une vingtaine d'années sépare  de , leur musique, qui est largement appréciée sans rechercher l'analyse, les rapproche par leur attachement viscéral à leur Bohème natale, sa nature, son histoire et ses traditions. Selon des approches différentes, le patriotisme de Smetana transpire, tandis que Dvořák noue une relation plus affective à sa terre, dont il s'était éloigné quelque temps, leurs œuvres ont parcouru le monde, par delà les modes et demeurent populaires aujourd'hui.

Le cycle Má Vlast de Smetana et la Symphonie n° 9 de Dvořák constituent des œuvres emblématiques de leurs auteurs, dont ils ont réalisé eux-mêmes la transcription pour piano à quatre mains, afin de favoriser leur diffusion jusque dans les foyers. La qualité d'écriture pianistique de ces arrangements fait la part belle aux effets de résonance et d'impact du piano, ainsi qu'à sa potentielle masse sonore. La clarté du discours mélodique et rythmique laisse apparaître avec précision la richesse polyphonique des ouvrages.

Composée en hommage aux États-Unis qui avaient accueilli Dvořák entre 1893 et 1896, la Symphonie n° 9 se souvient certes de quelques thèmes traditionnels américains, mais cela demeure de la musique tchèque. Bien qu'il fût magnifiquement accueilli comme professeur au conservatoire de New-York pendant quelque trois années, Dvořák ressentit la nostalgie de son pays, ce qui transparaît dans l'œuvre. Il expliqua avoir étudié des mélodies indiennes et tenté de transcrire leur esprit dans sa nouvelle symphonie. C'est ainsi que la célébrissime cantilène du largo, qui fut souvent reprise en chansons, notamment par un certain Bob Dylan, évoque des fumeroles indiennes.

Bien qu'elle fut destinée aux amateurs, cette transcription de la Symphonie n° 9 requiert des pianistes non seulement aguerris, mais virtuoses, tant la musique est dense pour en restituer toute la richesse orchestrale. Avec un engagement impressionnant et transmettent pleinement l'esprit symphonique, clarifiant moult détails par la finesse et la coloration de leur toucher. Ils soulignent même certains aspects que l'orchestration rend parfois moins audibles. La cantilène de cor anglais du largo paraît ici en suspension avec toute sa force émotionnelle et l'on pourrait croire que c'est écrit pour le piano, tant la transcription de Dvořák est précise.

Composé entre 1874 et 1879 pour être créé à Prague en 1882, Le cycle de six poèmes symphoniques Má Vlast (Ma Patrie) de Smetana décrit la nature généreuse et évoque l'histoire de la fière Bohème. Seconde pièce du recueil et de loin la plus célèbre, Vltava, plus connue sous le nom allemand de Moldau, décrit le parcours de la rivière qui traverse Prague depuis sa naissance par la réunion de deux ruisseaux. Postérité inattendue, le thème principal de cette œuvre a inspiré l'hymne de l'État d'Israël, Hatikvah (l'Espérance). Constituant la troisième pièce du recueil, Šárka raconte l'histoire de la cruelle héroïne tchèque, qui après avoir séduit le guerrier Ctirad, puis enivré sa troupe, les fit tous massacrer. Avec leur virtuosité enthousiaste, et transmettent autant l'esprit de la poésie romantique que la fureur de l'épopée guerrière. Un disque original proposant une nouvelle approche d'œuvres que l'on ne connaît peut-être pas si bien.

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Antonín Dvořák (1841-1904) : Symphonie N° 9 op. 95 « du Nouveau monde » ; Bedřich Smetana (1824-1884) : Ma Vlast ; Moldau, Šárka. Transcriptions originales des compositeurs pour piano à quatre mains. Duo Solot : Stéphanie Salmin et Pierre Solot. 1 CD Pavane Records ADW 7574. Enregistré en février 2015 au studio Tempo Primo. Durée totale : 62’ 31.

 
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