Clara Furey tente le soft core dans UNARMOURED
La chorégraphe québécoise Clara Furey propose UNARMOURED, sa dernière création : un quatuor autour de l'érotisme soft au Carreau du Temple.
Les relations sexuelles et l'érotisme sont un inépuisable réservoir de gestuelle et de chorégraphies. Dans L'après-midi d'un faune, Nijinsky met en scène la jouissance sexuelle dans un tableau demeuré un marqueur de la danse du XXe siècle. Angelin Preljocaj les avaient déjà explorés dans Liqueurs de chair et d'autres chorégraphes l'ont fait après lui.
Un réservoir dans lequel puise Clara Furey, jeune chorégraphe québécoise qui confronte dans UNARMOURED les corps et la posture mécanique de l'amour, sans forcément mettre en scène la jouissance.
Elle s'intéresse au soft core (par opposition au hardcore), mais n'évite pas l'écueil de la répétition et de l'absence de distance. Il ne suffit sans doute pas d'enchaîner les positions du Kama-sutra, féminin ou masculin, pour épuiser toutes les formes de l'amour physique et ses variations. Sur un mode contemplatif, Clara Furey expérimente des interactions corporelles à deux, trois ou quatre, configurées sans proposer de dramaturgie ou de composition scénique. Comme dans une « partie fine », les corps sont purement performatifs, sauf qu'ici ils sont entièrement habillés. Le mouvement lui-même est intégralement construit autour de l'ondulation du bassin et des hanches. On ne comprend pas bien où la chorégraphe veut en venir et quelles interactions elle souhaite mettre en place entre les personnages, en dehors de cette mécanique du sexe désincarné, dépassionné et désinhibé.
Dans le dernier quart d'heure, plus dynamique, la pièce se transforme en célébration électro. Et c'est dans ce « teknival » que réside davantage la jouissance physique et la jubilation de la danse de la part de ces très bons interprètes aux corps différents, en particulier l'un d'entre eux, un danseur « porno » exhibé comme un homme objet.









