Pour sa 7ème édition, « Danse dans les Nymphéas » reprend au musée de l'Orangerie avec les étudiants de l'Ensemble chorégraphique du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, qui présentent Entropie, une pièce de 2019 de Léo Lerus, lui-même ancien élève du conservatoire.

Après avoir dansé une proposition de Tania Carvalho dans le Musée des Beaux-Arts de Lyon et le Musée d'art Moderne de Paris, les étudiants du CNSMDP poursuivent leurs pérégrinations au musée de l'Orangerie à Paris avec un répertoire proche et tout aussi inspiré. Chaque année, en effet, l'Ensemble Chorégraphique du CNSMDP commande des créations ou des transmissions de pièces existantes à un ou plusieurs chorégraphes contemporains, présentés en fin d'année au Conservatoire de Paris, puis en tournée en France et à l'étranger. Après une pièce d'Hofesh Schechter en 2024, l'Ensemble revient à l'Orangerie avec une chorégraphie de Léo Lerus, Entropie.

Entropie est né en 2019 de la recherche de Léo Lérus sur la synergie entre l'esthétique de la danse contemporaine et celle de son héritage culturel caribéen. Son parcours le mène de la danse traditionnelle, le Gwo-ka, au CNSDMP, puis à une carrière internationale d'interprète, notamment au sein de la Batsheva Dance Company. Léo Lérus aspire à une danse contemporaine intrinsèquement liée à la musicalité et à la physicalité du Gwo-Ka et d'autres danses caribéennes. Il intègre des thèmes et des sujets issus du Léwòz, du carnaval et de l'identité guadeloupéenne.

Devant les Nymphéas de Monet, les dix jeunes danseurs semblent des jeunes pousses ou des roseaux penchés vers l'étang. Leur costume couleur ocre ou terre entre en harmonie avec les bleus et les verts des saules pleureurs et des reflets aquatiques peints par le maître de Giverny. Le travail de Léo Lérus entre en forte résonance avec la nature et le règne du vivant. Pour entrer en connexion, le chorégraphe impulse à sa danse une physicalité et une profondeur terrienne. Il y a aussi dans ce travail subtil et musical une modestie à laquelle rendent justice les excellents interprètes de l'Ensemble chorégraphique. Leur interprétation est toujours profonde, mais jamais sophistiquée.

La rivalité et le mimétisme inspiré du règne animal est davantage présent dans la deuxième partie de la pièce, plus dynamique encore que la première partie de l'extrait présenté. Comme dans leur récente participation à la Biennale de Lyon et au Festival d'Automne, il y a une fraîcheur et une jubilation pour les jeunes danseurs du CNSMDP à s'élancer dans cette danse vive et impulsive, joyeuse et jaillissante.