Rubén Molina élargit le flamenco à La Scala Paris
Rubén Molina, chorégraphe et danseur flamenco contemporain, a présenté à La Scala Paris son nouveau spectacle intitulé La Salida. Il y mêle la danse, la voix, la musique live et le théâtre pour réinventer les codes du flamenco.
Avec La Salida, son nouveau spectacle présenté à La Scala Paris, le chorégraphe et danseur Rubén Molina poursuit le chantier d'un flamenco résolument contemporain. En mêlant danse, voix, musique live et fragments théâtraux, il s'attache à réinventer les codes tout en conservant une grande fidélité à la technique flamenca. La Salida (« la sortie », en espagnol) se conçoit comme un voyage initiatique où le chorégraphe donne une voix aux identités invisibilisées et interroge la manière dont chacun choisit (ou subit) la manière d'être défini.
Le geste de Molina s'inscrit dans une double écriture : pureté flamenca du zapateado, ici subtil, aérien, presque minimal et modernité de la mise en scène, nourrie de danse contemporaine ou de danse classique espagnole. Le chorégraphe n'hésite pas à bousculer certains stéréotypes : zapateado confié aux femmes, volants portés sur les épaules plutôt qu'aux jupes, silhouettes féminines vêtues de jupes grèges qui contrastent avec les costumes sombres et scintillants du danseur.
La scénographie, inventive, compose de véritables tableaux graphiques à partir d'objets simples, un banc, des bâtons, mis en valeur par les lumières clair-obscur, très picturales, de James Angot. On retiendra notamment la séquence de la « femme pot de fleurs », saisissante dénonciation de la femme-objet, qui témoigne de la dimension engagée du spectacle.
Entouré de quatre danseuses remarquables, d'une cantaora et d'un musicien évoluant tour à tour à la guitare et aux percussions, Rubén Molina s'épanouit grâce à une compagnie talentueuse et multiforme. Il propose notamment plusieurs solos où s'affirme la précision de sa technique et la qualité expressive de son mouvement, pour appuyer son propos qui se veut universel.









