Chouchane Siranossian dans le rare concerto n°1 de Feliks Janiewicz
Chouchane Siranossian nous fait découvrir le compositeur polonais Feliks Janiewicz, un programme complété par la Symphonie n° 27 de son contemporain Mozart.

Feliks Janiewicz (1762-1848) n'encombre guère la discographie. Violoniste et compositeur polonais, il vécut une grande partie de son existence loin de sa ville natale de Vilnius qui appartenait alors à la République des Deux Nations et aujourd'hui capitale de la Lituanie. Instrumentiste doué et précoce il joue au sein de la chapelle royale polonaise (1777). Puis sa vie itinérante débute. Et le conduit à Vienne (1787) où il rencontre et écoute deux monstres sacrés : Joseph Haydn et Wolfgang Amadeus Mozart.
Puis il se rend en Italie pendant trois années pendant lesquelles il côtoie les musiciens célèbres de l'époque. Il se produit au Concert Spirituel de Paris en décembre 1787 où son jeu et ses compositions reçoivent un bon accueil. Embauché par l'Orchestre du duc d'Orléans, il prend ensuite la direction de Londres en 1790 au début de la Révolution française, et y fait ses débuts en 1792 (en particulier aux Concerts Salomon). On le retrouve en activité à Manchester, Liverpool et en Irlande. Il se marie en 1800 à Liverpool et sa réputation s'amplifie sensiblement comme soliste et comme chef d'orchestre. Il est accueilli au sein de la Société Philharmonique de Londres où il dirige également. Plus tard, en 1815, il réside à Édimbourg où il cesse ses activités en 1829 et y décède en 1848 à l'âge de 86 ans. Son catalogue est riche de 6 divertimentos pour cordes, 5 concertos pour violon, un concerto pour piano, des mélodies, des pièces de musique de chambre et des pièces pour piano, ainsi que diverses adaptations. Compositeur autodidacte il laisse des œuvres redevables du style classique et marquées aussi de références de danses populaires polonaises. Cet enregistrement nous invite au plaisir de découvrir son Concerto pour violon n° 1 en fa majeur (1788) où le compositeur élabore une musique allante, vive, optimiste et d'écoute plaisante, qualités réparties généreusement dans les trois mouvements qui la composent : Moderato, Romance et Rondo. Le violon virtuose de Chouchane Siranossian, surgissant et bondissant, fait merveille et contribuera sûrement à la diffusion de ce compositeur par trop méconnu.
La deuxième œuvre au programme de cet enregistrement très court revient à la Symphonie n° 27 en sol majeur que Mozart travailla à Salzbourg en avril 1773. Cette symphonie s'inscrit dans l'esthétique italienne et l'influence de Haydn avec ses trois mouvement nommés Allegro molto de caractère viennois, Andantino grazioso élégant et Presto reposant sur de remarquables syncopes rythmiques. L'orchestre manque parfois quelque peu d'homogénéité et le rendu d'ensemble n'évite pas certaines approximations. Toutefois cette version de l'ensemble polonais {oh !} Orkiestra globalement ne manque pas d'intérêts timbriques ni de sonorités brillantes sous la baguette dynamique de sa cheffe Martyna Pastuszka.














