Programme chambriste autour de David Kadouch et de la fratrie Moreau au TCE
Cette soirée, construite par adjonctions successives de partenaires, du piano seul au quintette, n'a malheureusement pas tenu ce qu'elle promettait.

David Kadouch ouvre avec une Pharaphrase sur « La Valse des fleurs », extraite de Casse- Noisette, qui n'a qu'une valeur de divertissement virtuose. Bien qu'elle figure à son récent enregistrement « Amours interdites » (« Mirare », 2025), on était en droit d'espérer, comme unique pièce pour piano seul du programme, une œuvre moins littérale que cette transcription mieux employée en bis et exécutée avec un lyrisme contenu.
Avec son complice le violoncelliste Edgar Moreau, Kadouch donne ensuite la Sonate pour violoncelle et piano en la mineur de Grieg, rarement jouée. Le duo ne nous fait pas entrer dans cet univers aseptisé, redondant et, disons-le franchement, un peu ennuyeux. Jusqu'ici, on pouvait mettre la déception sur le compte d'un programme peu enthousiasmant. Hélas, le Trio élégiaque n°1 de Rachmaninov laisse sceptique lui aussi. Rejoints par Raphaëlle Moreau au violon, les interprètes s'obstinent dans un jeu plat, manquant de perspective et qui se tient à distance de l'œuvre. Certaines entrées, du piano comme du violoncelle, sont bien timides ; quant à Raphaëlle Moreau, ses aigus ne sont pas des plus audibles ce soir.
Quelques moments savoureux du Quintette « La Truite » de Schubert viennent éclairer la dernière partie de ce concert. Complétant la formation, l'altiste David Aaron Carpenter et la contrebassiste Lorraine Campet apportent un regain d'énergie. Sans nous transporter d'émotion, les cinq artistes parviennent à nous dépayser, faisant passer dans leur jeu un esprit bucolique. Plutôt que l'empilement des talents individuels virant à leur soustraction mutuelle, on préférera retenir cette touche finale d'expressivité et de complicité, qui n'est pas sans rappeler les fameuses schubertiades.









