Josépha Madoki tisse la mode et le waacking dans Haute Couture
La princesse du waacking, Josépha Madoki, a aussi une passion pour la mode. Elle lie ses deux passions dans Haute Couture, sa création présentée au Carreau du Temple à Paris.
Un fan club spécialement venu de Pologne pour encourager l'un des danseurs est installé au premier rang, bien décidé à savourer la performance des huit danseurs de Josépha Madoki dans Haute Couture. La chorégraphe, popularisée par sa participation à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de 2024 et dont l'on avait déjà remarqué le spectacle D.I.S.C.O. en 2023 rend hommage à la mode, qu'elle aime depuis toujours, dans ce spectacle astucieux et rythmé.
Si le nom de tous les couturiers, de Chanel à Jeanne Friot, est égrené au début du spectacle, c'est bien du célèbre créateur Martin Margiela que la scénographie s'inspire. Dans un décor entièrement blanc, des pièces de vêtements sont suspendues dans les cintres. Quelques chaises pliables blanches et des vêtements sous housse accrochées à des portants évoque l'ambiance backstage des défilés de mode.
Les danseurs en forment les personnages principaux, vêtus de toiles de patron comme un mannequin de vitrine. C'est sur ces toiles que va pouvoir s'exprimer le créateur de mode Mario Faundez, figure clé de l'upcycling, avec la complicité des étudiants de l'Atelier Chardon Savard qui ont conçu les costumes en chutes de denim. De vraies créations de mode qui s'animent sur les corps des créatures sur le catwalk ou dans les studios des créateurs. Josepha Madoki excelle à montrer l'envers du décor et le petit monde de la mode, des premières d'atelier aux mannequins qui défilent.
Pour les parties chorégraphiques, la créatrice choisit le langage qu'elle connaît bien : le waacking, issu des danses de club. Une stylisation qui colle à l'esthétique glamour et créative du milieu qu'elle cherche à illustrer. En cabine ou sous les flash, les mannequins prennent la pose et rivalisent de virtuosité dans le tournoiement des bras et la démarche chaloupée des défilés sur une musique originale signée du DJ Najeet. La pièce devient plus onirique dans sa dernière partie avec une immense jupe en toile de parachute qui se gonfle d'air, formant une sculpture vivante et spectaculaire.










