Une soirée éclectique avec le Cabaret Les Moches
Axel Ibot, danseur du Ballet de l'Opéra de Paris, est aussi directeur artistique du Cabaret Les Moches, qu'il a créé il y a trois ans avec Carla-Vladya Subovici. Dans le cadre du festival Paris l'été, le cabaret fait escale au Village Reille, un ancien couvent désacralisé exploité par Plateau Urbain dans le 14e.
Quel point commun entre Calamity, Fred ou Thibault ? Ils sont tous artistes du Cabaret Les Moches. Entre effeuillage burlesque sur le thème de Peau d'âne de Jacques Demy, chanson de Charles Aznavour ou show style gothique, les numéros s'enchaînent dans le cadre néo moyenâgeux de la chapelle du Village Reille. Benjamin Abel Merhaigue, un contre-ténor interprète et metteur en scène de spectacles lyriques, musicaux et visuels, chante When I am laid in earth de Purcell et reviendra un peu plus tard pour Drama, une chanson de sa composition. C'est l'un des artistes phares de ce genre très en vogue, qui s'installe pour des soirées éphémères dans des lieux emblématiques de la nuit parisienne.
Jouant à plein du caractère insolite du Village Reille, les portes de la Chapelle s'ouvrent pour laisser apparaître Marie Rose, « celle qui ressemble à toutes nos idoles de jeunesse » dixit la maîtresse de cérémonie Carla-Vladya Subovici, pour un époustouflant numéro de pole dance sur une musique de Joan Baez. Après l'entracte, Mimi, bête fantastique à la robe rouge pailletée, apparaît à son tour par la grande porte de la chapelle pour un numéro très « hot ». Les intermèdes sont assurés par le performeur Salem, en costume blanc et lunettes de soleil, qui, avec ses ballons de baudruche et ses bombes à paillettes, assume les transitions – dans la grande tradition du cabaret.
Un pole danseur aux longues cuissardes de vinyle noir déchaîne les passions avant que l'on annonce Marie Rose sur la chanson espagnole Porque te vas, pour un numéro très Buñuelien. Le maître de cérémonie, Axel Ibot, se lance à son tour dans un tango un peu déséquilibré avec Salem, reflet de ce mélange sans façon du cabaret entre professionnels et amateurs, artistes surdoués et performeurs. Une clown, sosie d'Annie Cordy, ravit pour un tour de chant travesti assez classique le public de sexas bien présent, qui connaît tous ses tubes par cœur !
Mais le clou de la soirée est sans conteste 0'00, le court solo sur pointes signé d'Axel Ibot, inspiré de la Mort du cygne et interprété par la danseuse du Ballet de l'Opéra de Paris Letizia Galloni. Il avait été présenté en mai à l'Amphithéâtre de l'Opéra Bastille dans le cadre du programme Danseurs Chorégraphes. Des heures de maquillage pour un corps entièrement pailleté imaginé par Charlie Le Mindu.









