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Excellente Création de Haydn par Andreas Spering

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Joseph Haydn (1732-1809) : Die Schöpfung. Sunhae Im, soprano ; Jan Kobow, ténor  ; Hanno Müller-Brachmann, basse. VokalEnsemble Köln (chef de chœur : Max Ciolek), Capella Augustina, direction : Andreas Spering. 2 SACD Hybrides Naxos. Référence 6. 110073-74 Enregistré à la Sendesaal, Köln en juillet 2003. Notice bilingue (anglais-allemand). Pas de livret. Durée : 104’22

 

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A notre connaissance, le catalogue Naxos, pourtant très fourni, et de choses autrement plus rares, ne comportait jusqu'à présent aucune version du plus célèbre des oratorios de , Die Schöpfung.

Cette lacune est désormais comblée, et de belle manière, par un album qui a toutes ses chances face à une concurrence pourtant pléthorique, représentée en premier lieu par les enregistrements de Harnoncourt, Karajan, Bernstein ou encore Kuijken ou Gardiner sur instruments anciens.

Au premier rang des satisfactions procurées par cet enregistrement, une Capella Augustina, réunion d'instrumentistes du Concerto Köln et de Musica Antiqua Köln, aux timbres frais et à la virtuosité collective impressionnante, dont les pupitres de vent et de cuivres sonnent avec liberté et franchise. Quant aux cordes, elles compensent leur nombre relativement faible (douze violons contre vingt-cinq lors de la création de l'œuvre au Burgtheater de Vienne en 1801), par un enthousiasme et une énergie sans faille. Le VokalEnsemble de Cologne fait également très bonne impression, par sa cohésion très assurée et la beauté de ses timbres. La distribution des solistes vocaux est également de haut vol, avec en premier lieu une soprano particulièrement séduisante, la coréenne , dont la voix petite, mais bien posée, le chant raffiné et élégant et le timbre velouté suscitent immédiatement la sympathie chez l'auditeur. Trillant admirablement, et pourvue d'un petit vibrato serré irrésistible, elle manifeste un don pour la vocalise échevelée qui fait merveille dès « Mit staunen sieht das Wunderwerk », mais est également capable d'une grande douceur, ce qui donne dans « Nur beutdie Flur das frische Grün» ou dans sa partie d'Eve de merveilleux moments de poésie et de délicatesse. évolue à peu près sur les mêmes sommets, d'une voix claire et douce, avec un très beau médium, il délivre une interprétation subtile et gracieuse, plus élégiaque qu'héroïque de son personnage d'ange Uriel. Certains trouveront peut-être qu'il lui manque un peu d'autorité et d'éclat, mais il compense ces éventuelles carences par la finesse et la musicalité de son chant. Sans être le moins du monde déshonorante, la prestation de ne suscitera pas autant d'éloges. Le timbre est assez gris, la voix semble creuse, et alors que tous les autres protagonistes misent plutôt sur leur jeunesse et leur fraîcheur, on a un peu l'impression d'entendre un vieux monsieur s'époumoner dans ses airs, « Rollend in schäumenden Wellen » par exemple. Il se montre plus à l'aise en Adam qu'en ange Raphaël, mais malgré ses talents de diseur, il reste plutôt prosaïque. Le duo « Von deiner Güt, o Herr und Gott » est à cet égard révélateur, alors que Müller-Brachmann reste très terre à terre, va au-delà des notes et fait entendre à l'auditeur émerveillé toute la beauté du monde en train de naître. A la tête de l'ensemble, dirige avec vivacité et précision, mais sans sécheresse, et avec une attention toute particulière accordée aux phrasés des cordes qui sont très soignés et imaginatifs.

Très bien enregistrée, cette version de la Création est à mettre au sommet de la discographie, pour l'excellence de ses solistes et son haut niveau orchestral et choral. Après de nombreuses écoutes, elle conserve intactes toutes ses qualités de fraîcheur, et son petit prix devrait lui valoir un public nombreux.

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Joseph Haydn (1732-1809) : Die Schöpfung. Sunhae Im, soprano ; Jan Kobow, ténor  ; Hanno Müller-Brachmann, basse. VokalEnsemble Köln (chef de chœur : Max Ciolek), Capella Augustina, direction : Andreas Spering. 2 SACD Hybrides Naxos. Référence 6. 110073-74 Enregistré à la Sendesaal, Köln en juillet 2003. Notice bilingue (anglais-allemand). Pas de livret. Durée : 104’22

 
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