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Caen. Puzzle. 14-XI-2005. V. Contreras Rendon : Carnaval de cuaresma. J. Rafael Rivas : Amada mia et Diletante. L. R. Quintero : Leticia. J. Rafael Rivas : Penas de amor et Joropo. T. Leon : Urquia. M. Casazola Mendoza : Tanto te ame. Traditionnel : Mis Lamitas. M. Casazola Mendoza : Cueca. Anonyme : Danzante. Cifuentues : Bomba. A. Miteran : Atahualpa l’oiseau sacré. S. Piana : Milonga del 1900. A. Ramirez : La tristecita. A. Politi : Gato. Anonyme : El Escondido. H. Abalos : Juntito al fogon. Anonyme : Gato. E. Gismonti : Agua e vinho. Z. Abreu : Tico tico no fuba. Quatuor Barrios-Mangore, guitares, charango, cuatro, bombo.
Verson. Espace Senghor. 15-XI-2005. Rencontres pédagogiques autour du Flamenco. Avec : Jean-Baptiste Marino, guitare flamenca ; Isabel Pelaez, chant et danse ; Cristo Cortes, chant ; Miguel Sanchez, cajon.
Caen. Puzzle. 16-XI-2005. Taranta, Solea, Tango, Alegrias, bulerias, Minera, Alegria, buleria, Siguiriya, solea por buleria. Jean-Baptiste Marino, guitare flamenca ; Isabel Pelaez, chant et danse ; Cristo Cortes, chant ; Miguel Sanchez, cajon.
Verson. Espace Senghor. 17-XI-2005. L. Brouwer : Etudes simples n°17, 11, 9, 7, Pièce sans titre n°2, Etude simple n°19, Eloge de la danse. JK. Mertz : Elégie, Tarentelle. M. de Falla : Homenaje pour le Tombeau de Claude Debussy. J. Turina : Ràfaga opus 53. H. Villa-Lobos : 5 Préludes. E. Gismonti : Agua & Vinho, Frevo. Rémi Jousselme, guitare.

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Quatuor Barrios-Mangore, ,

Cette seconde édition de la Semaine des Cordes Pincées s'est ouverte avec le Quatuor Barrios-Mangore pour un concert de musique sud-américaine. Gérard Verba, Christine Petit-d'Heilly, Adrien Maza et José Mendoza imposent petit à petit leur vision de cette musique avec tout le talent qu'on leur connaît (cf la chronique de leur enregistrement chez Altaïs-Music). Le concert s'ouvre sur des danses du Venezuela, entamant ainsi un véritable voyage musical dans ses contrées colorées. La fougue du jeu de Gérard Verba donne le ton. Les pièces naviguent entre effervescence et nostalgie, gaieté, chaleur et tristesse. La Bolivie, puis l'Equateur précèdent les tonalités plus familières de l'Argentine. L'hommage d'Alain Miteran au dernier empereur Inca au travers de Atahualpa l'oiseau sacré écrit pour le Quatuor ne déparait pas tant le compositeur a su mettre en valeur toutes les couleurs locales. Alternant les instruments, charango, cuatro ou bombo, Jose Mendoza offre la petite touche locale à ses trois complices ce qui ne l'empêche pas non plus de prendre la guitare de temps à autre. Une soirée où le public a voyagé avec ravissement grâce à cette formation de guitaristes classiques au service de la musique populaire.

La soirée du lendemain n'était pas un concert mais une rencontre pédagogique dont le but était de permettre au public de mieux comprendre les arcanes de cet art à part entière qu'est le flamenco. L'école de musique de Verson, en agglomération de Caen, accueillit un public curieux et nombreux où les enfants autant que les adultes ont pu échanger avec les artistes. Commençant par un tango flamenco pour donner le ton, les quatre artistes se sont véritablement mis à la disposition des spectateurs. Les questions fusèrent rapidement. et Miguel Sanchez firent montre de beaucoup de sens pédagogique pour expliquer tant l'histoire du flamenco que les différences rythmiques de quelques compas. On sentait Isabel Pelaez et Cristo Cortes moins à l'aise pour exprimer ce qu'ils ressentaient mais les démonstrations de leur talent dans l'illustration des compas se suffisaient en eux-mêmes. Alternant réponses orales et musicales, et ses complices ont su séduire l'auditoire. Le public sortit enchanté de cette soirée peu courante qui permit à beaucoup de mieux appréhender ce style musical. Une excellente initiative de Lamido à l'origine de cette soirée dans le cadre du festival. Notons une petite mais non moins très intéressante exposition sur le flamenco à l'Espace Senghor. Textes, photos et livres dans un fond musical de qualité ont permis tout au long de la semaine de se plonger en plein cœur du flamenco.

Déjà présent lors de la première édition de La Semaine des Cordes Pincées mais en solo (fait de plus en plus rare en guitare flamenca), Jean-Baptiste Marino avait conquis un public exigeant. Le soir du 16 novembre, la modeste mais néanmoins chaleureuse salle de Puzzle était comble, gage d'un public acquis au guitariste qui fut invité cette année en formation. Comme à son habitude, Jean-Baptiste Marino ouvrit le concert par deux pièces en solo. La profondeur de sa taranta et la chaleur de sa solea mirent d'emblée le public dans un état d'esprit méditatif. Dès ces deux pièces, nous comprîmes que la soirée allait être exceptionnelle tant la qualité et la sûreté de jeu de Jean-Baptiste Marino étaient parfaites. Rejoint par ses complices, ils enchaînèrent tous les quatre sur des rythmes festifs et endiablés. Le tango et l'alegria nous révélèrent la voix impressionnante de Cristo Cortes dont nous avions eu un aperçu la veille. Son chant vient du plus profond de son âme et l'envoûte probablement autant que ceux qui l'écoutent. Littéralement en transe dans la buleria, il accompagna la danse d'Isabel Pelaez pour finir une première partie de haute facture. La seconde partie s'ouvrit sur les très belles miñera et alegria de Jean-Baptiste Marino. Vint ensuite une buleria endiablée avant une superbe siguiriya où, seul sur scène avec Jean-Baptiste Marino, Cristo Cortes, dans un état second, nous plongea dans les profondeurs de ce cante jondo des plus exigeant. Enchaînant solea et buleria, les trois musiciens finirent dans un accompagnement percussif de la danse d'Isabel Pelaez. Allant du charme et de la douceur à la puissance gestuelle, elle conquit définitivement un public déjà rallié à « la cause flamenca ». Une des plus belles prestations de Jean-Baptiste Marino et de ses musiciens qui fera date et restera dans les mémoires de ceux qui avaient la chance d'être là.

Lors du concert de clôture du 2ème Festival International de Guitare de Paris en novembre 2004 (cf chronique), nous avions prédit un brillant avenir à tant nous avions été enthousiasmé par ce jeune guitariste plein de fougue et de talent. Un an plus tard, les concerts se sont enchaînés, est en couverture du magazine Guitare Classique (cf Revue de presse de novembre 2005), il est invité à cette seconde édition de La Semaine des Cordes Pincées et sort un enregistrement chez Altaïs-Music d'ici fin novembre. Le talent est petit à petit récompensé et un bel avenir s'ouvre devant ce jeune guitariste. Le programme de ce concert est assez surprenant pour un guitariste de cette génération. En effet, les Etudes simples de Brouwer, peut-être considérées comme … simples sont rarement jouées en concert. Pourtant, elles peuvent s'avérer redoutables si on les considère comme de véritables œuvres à part entière. Chacune exploite une difficulté particulière de l'instrument tout en conservant le « caractère noble » d'une pièce de concert. Tranquillement, sans excès de virtuosité mais avec une grande précision, nous offre un jeu accompli et sûr. Cette entrée en matière consacrée au maître cubain se termine par le magnifique Eloge de la Danse. Œuvre de concert par excellence, on retrouve dans l'obstinato la fougue qui nous avait tant séduit chez ce jeune guitariste. Vint ensuite une élégie et une tarentelle de Johann Kaspar Mertz, maître de guitare du XIXème siècle redécouvert petit à petit. Si Mertz a composé nombre de pièces virtuoses dans un style très rhapsodique comme le voulait la mode de son époque, il nous légat aussi bon nombre de partitions tout aussi intéressantes. La très lyrique élégie chante sous les doigts du guitariste là où la tarentelle nous invite à la danse.

A la mort de , la Revue Musicale demanda à plusieurs compositeurs d'écrire un hommage soit sous forme d'article soit sous forme d'une œuvre composée pour l'occasion. Falla fit les deux et c'est ainsi que les guitaristes obtinrent la seule pièce que Falla écrivit pour cet instrument. Un tombeau magnifique très représentatif du Falla intimiste que Rémi Jousselme nous servit dans un esprit recueilli. La première partie de cette soirée fut clôturée par le Ràfaga de Turina. Dans un style puissant très « flamenco », le guitariste s'y vit servir des « Olé! » en fin d'interprétation par quelques spectateurs qui s'étaient laissés emporter par son jeu. La seconde partie de cette soirée s'ouvrit sur les Préludes de Villa-Lobos. Ces cinq pièces étaient très à la mode dans les années 60 et 70 et, depuis, ont totalement disparu du répertoire soliste. Rémi Jousselme nous en donna une version lyrique au point que nous avons pensé redécouvrir le prélude n°3 grâce à un jeu chantant qui faisait ressortir la ligne mélodique trop souvent « scandée » comme une déclamation musicale. Vinrent ensuite le très beau Agua & vinho de Ginastera et le spectaculaire Frevo dont le thème bien connu a été repris par le célèbre trio formé par Paco de Lucia, John McLauglin et Al di Meola. Deux rappels pour finir ce concert, Num Pagode em Planaltina de Marco Pereira et le nostalgique Farewell que Sergio Assad composa en hommage à son épouse prématurément disparue. Rémi Jousselme clôtura ainsi cette seconde édition de La Semaine des Cordes Pincées par de la grande guitare et confirma son talent de manière indiscutable.

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Caen. Puzzle. 14-XI-2005. V. Contreras Rendon : Carnaval de cuaresma. J. Rafael Rivas : Amada mia et Diletante. L. R. Quintero : Leticia. J. Rafael Rivas : Penas de amor et Joropo. T. Leon : Urquia. M. Casazola Mendoza : Tanto te ame. Traditionnel : Mis Lamitas. M. Casazola Mendoza : Cueca. Anonyme : Danzante. Cifuentues : Bomba. A. Miteran : Atahualpa l’oiseau sacré. S. Piana : Milonga del 1900. A. Ramirez : La tristecita. A. Politi : Gato. Anonyme : El Escondido. H. Abalos : Juntito al fogon. Anonyme : Gato. E. Gismonti : Agua e vinho. Z. Abreu : Tico tico no fuba. Quatuor Barrios-Mangore, guitares, charango, cuatro, bombo.
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