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L’étonnant et inattendu Schumann de Fabio Luisi

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Robert Schumann (1810-1856) : intégrale des symphonies, Konzerstück pour quatre cors et orchestre en fa majeur, Op. 86. Hector McDonald, Eric Kushner, Markus Obmann, Georg Sonnleitner, cors ; Orchestre Symphonique de Vienne, direction : Fabio Luisi. 1 coffret de 2 CD Orfeo. Référence : C 717 102 H. Code barre : 4 011790 717227. Enregistré en concert entre février 2006 et janvier 2008. Notice de présentation en : anglais, allemand et français. Durée : 153’20.

 
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Courtisé par les grandes formations et opéras, le chef italien nous a toujours semblé plus correspondre au «solide routier» qu'au démiurge des podiums ! Aucun de ses disques symphoniques, très probes au demeurant, enregistrés lors de ses années à Genève et Dresde, ne peuvent être considérées comme des grandes références. On n'attendait donc pas grand chose de ce coffret , capté en concert. Quelle erreur !

Dans une optique plus traditionnelle que foncièrement décapante (on pense ici à l'inconstant Thomas Dausgaard parfois génial mais souvent trop sec !), Luisi impose un Schumann, puissant, charpenté, saillant et porté par un véritable souffle romantique. Le début de la Symphonie n°1 donne le ton avec un geste très serré et compact, peut être un peu martial parfois, mais qui souffle comme une tornade. Le problème du chef, capté en concert, réside dans de soudains relâchements et dans certains temps morts lors des transitions. est ainsi plus à son aise dans les mouvements vifs, qui pulsent et qui crient avec rage que dans les mouvements lents, bien cernés, finement construits mais qui sonnent parfois plus creux. La Symphonie n°3 «Rhénane» présente des mouvements d'introduction et de conclusion, parfaits dans leur mélange de musicalité et de puissance avec de superbes détails dans l'orchestration, mais leur effet est contrebalancé par des mouvements centraux trop polis. Les symphonies n°2 et n°4 présentent les mêmes qualités globales et les mêmes défauts avec des conclusions renversantes et spectaculaires.

En complément, le pupitre de cor de l'orchestre fait briller ses sonorités dans le Konzertsück pour quatre cors du même Schumann. Œuvre de parade des cornistes, cette pièce connaît une belle lecture, plutôt virtuose et premier degré, mais la partition n'est en rien un chef d'œuvre d'émotions et d'intentions.

Le label Orfeo voue une fidélité totale à l', auquel il dédie une collection spéciale. Cette nouvelle parution fait honneur au rang et à l'histoire de l'orchestre car on se souvient, sans nostalgie, de performances très décevantes de cette phalange sous la baguette d'autres chefs pour le même label.

La discographie de ces partitions est de très haut niveau et même des chefs contemporains comme Baremboim (Teldec) ou Zinman (Arte Nova), ont laissé des visions superlatives. Mais, en dépit de quelques réserves, ce Schumann attachant mérite attention et réécoute. Il est bien plus convaincant que nombre de versions récentes : Gardiner (Archiv), Dausgaard (Bis) ou Skrowaczewski (Œhms).

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Robert Schumann (1810-1856) : intégrale des symphonies, Konzerstück pour quatre cors et orchestre en fa majeur, Op. 86. Hector McDonald, Eric Kushner, Markus Obmann, Georg Sonnleitner, cors ; Orchestre Symphonique de Vienne, direction : Fabio Luisi. 1 coffret de 2 CD Orfeo. Référence : C 717 102 H. Code barre : 4 011790 717227. Enregistré en concert entre février 2006 et janvier 2008. Notice de présentation en : anglais, allemand et français. Durée : 153’20.

 
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