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Nikolaï Lugansky, musiques latines à Pleyel

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Paris. Salle Pleyel. 18-IV-2013. Nikolaï Rimski-Korsakov (1844-1908) : Cappriccio espagnol ; Frédéric Chopin (1810-1849) : Concerto pour piano n°2 en fa mineur ; Manuel de Falla (1876-1946) : Le Tricorne, deux suites d’orchestre ; Arturo Márquez (1950) : Danzon n°2. Nikolai Lugansky, piano. Orchestre de Paris, direction : Alondra de la Parra.

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Pour ces deux concerts à Pleyel, le célèbre chef espagnol Rafael Frühbeck de Burgos, prévu à l'origine, cédait son pupitre à , d'origine mexicaine et formée à New York, sans doute une des étoiles montantes de la jeune génération d'interprètes sud-américains. Autre surprise, le programme, axé autour de musiques latines, ou d'inspiration espagnole, était enrichi d'une pièce d', la Danzon n°2.

Le Cappriccio espagnol de Rimsky-Korsakov est une oeuvre dynamique, flamboyante, qui cède à la tentation de la couleur locale (la fameuse gamme andalouse !) mais l'inscrit dans une orchestration très travaillée, alternant passages solistes et tutti entraînants. Très réussie dans l'ensemble, on remarquait néanmoins que la hiérarchie des plans sonores était quelque peu brouillonne dans l'Alborada liminaire, le flou s'estompant heureusement par la suite.

Après ce début de concert sur les chapeaux de roue, le concerto de Chopin offrait une plage plus tranquille, et tout bonnement splendide, en dépit des nombreux défauts de la partition. C'est un lieu commun, mais qui se vérifie : l'orchestration de l'oeuvre est bancale, creuse par endroits, lourde à d'autres (la doublure systématique des basses au trombone !) que ne parvenait pas à gommer l'interprétation de ce soir. Ce qui sauve l'oeuvre, c'est l'incroyable inspiration mélodique du compositeur, et la qualité du soliste. Sur ce dernier point, le public de Pleyel était gâté, puisque c'est Nikolai Lugansky qui s'y collait. Son jeu allie souplesse et assurance, son geste est détendu en même temps que précis ; tout repose sur ses épaules, et il s'en sort très bien, avec une mention spéciale pour le second mouvement, irrésistible – encore un lieu commun, mais bon.

Après la pause, les deux suites du Tricorne de De Falla nous ramenaient sur terre, et permettaient de démontrer la grande qualité des solistes de l'orchestre, basson, clarinette et cor anglais notamment. Visiblement très inspirée par la partition, la jeune chef abandonnait sa gestique un peu raide pour se livrer à une direction plus spontanée, d'essence chorégraphique, un peu à la manière de Bernstein, ce qui était non seulement cohérent par rapport à l'oeuvre et, avouons-le, assez plaisant à regarder.

La Danzon n°2 qui refermait le programme n'était pas franchement la pièce la plus novatrice ni la plus intéressante du concert. Mis à part quelques effets d'instrumentation intéressants, comme la doublure du piano par le piccolo, le discours se révélait assez conventionnel, alternant des phases de détente et de tension, ménageant la claque par une péroraison rythmique au souffle court, dont on se dit que Prokofiev l'aurait mieux conduite. Bien sûr, cette conclusion emportait l'adhésion du public.

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Paris. Salle Pleyel. 18-IV-2013. Nikolaï Rimski-Korsakov (1844-1908) : Cappriccio espagnol ; Frédéric Chopin (1810-1849) : Concerto pour piano n°2 en fa mineur ; Manuel de Falla (1876-1946) : Le Tricorne, deux suites d’orchestre ; Arturo Márquez (1950) : Danzon n°2. Nikolai Lugansky, piano. Orchestre de Paris, direction : Alondra de la Parra.

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