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Romain Descharmes en récital au Goethe Institut de Paris

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Paris. Goethe Institut. 11-XII-2018. Robert Schumann (1810-1856) : Waldszenen op. 82 ; Claude Debussy (1862-1918) : Le vent dans la plaine ; Ce qu’a vu le vent d’ouest (Extrait des Préludes) ; Olivier Messiaen (1908-1992) : Un reflet dans le vent (Extrait des Préludes) ; Peter Eötvös (né en 1944) : Dance of the Brush-Footed Butterfly ; Maurice Ravel (1875-1937) : Gaspard de la nuit. Romain Descharmes, piano

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romain_descharmes_052Dans le cadre de la saison Blüthner, au Goethe Institut de Paris, le pianiste séduit par la cohérence de son récital et les couleurs de son interprétation.

Pianiste recherché et chambriste reconnu, possède déjà, à son actif, une discographie d'une douzaine de disques, en solo, ou au sein de formations « inclassiquables » comme Quai n° 5, ou plus traditionnelle comme le Trio Talweg. Deux ensembles bien différents pour deux activités qui ne le sont pas moins, témoignant de son éclectisme et de son refus d'accepter toute frontière musicale. Pour l'heure, c'est en soliste qu'il se présente face au grand piano Blüthner sur la scène du Goethe Institut de Paris pour un récital centré sur le thème de la Nature, convoquant intelligemment Schumann, Debussy, Ravel, Messiaen et Peter Eötvös.

Les Waldszenen de ouvrent la soirée. Composé en 1849, cet ensemble de petites pièces donnent l'occasion à de faire montre d'emblée de ses talents de coloriste, s'attachant à dépeindre, avec à propos, les différentes ambiances, poétique, élégiaque, mystérieuse, tourmentée, grave, faussement guerrière ou encore rageuse, de cette promenade en forêt, tout à fait emblématique du Romantisme allemand. Hélas, malgré une lecture sans faille, on regrettera un peu que l'ample sonorité quasi orchestrale du grand piano Blüthner ne nuise parfois au crédit de la confidence schumannienne.

Considérés comme des sommets de la musique impressionniste, composés entre 1909 et 1913, Le vent dans la plaine et Ce qu'a vu le vent d'ouest empruntés au Livre I des Préludes de semblent plus en adéquation avec la sonorité du piano. Le pianiste français en donne une interprétation irréprochable dans un phrasé très descriptif et coloré fait de fluidité, de rigueur rythmique et de résonance envoûtante.

trouve tout naturellement sa place dans ce récital entre Debussy et Ravel, avec Un reflet dans le vent, extrait des Préludes, composés en 1929. Une pièce virtuose et contrastée, sorte d'étude des couleurs musicales parfaitement rendues par Romain Descharmes. Une pièce de jeunesse d'importance dans laquelle Messiaen affirme pour la première fois sa modernité par l'exploitation des registres extrêmes du piano, par les mouvements contraires avec croisement de mains, par les effets percussifs et l'affirmation du « son-couleur » qui deviendra une caractéristique de son langage.

Dance of the Brush-footed Butterfly de Peter Eötvös, datant de 2012, est une courte pièce dont le compositeur eut l'inspiration en observant ces curieux papillons dans son jardin…Une chorégraphie faite de mouvements brusques et imprévisibles dont les fulgurances sonores originales et les ruptures rythmiques donnent une équivalence musicale, impeccablement exécutée par le pianiste français.

enfin pour conclure ce beau récital avec Gaspard de la nuit que Messiaen considérait d'ailleurs comme un chef-d'œuvre. Romain Descharmes sert avec un naturel confondant et une époustouflante virtuosité ce triptyque composé en 1908 sur trois poèmes d'Aloysius Bertrand (1842). Une œuvre noire contemporaine du décès du père de Ravel. Ondine bénéficie d'une belle fluidité onirique, Le Gibet se fige dans une atmosphère grave de sombre méditation, quasi hypnotique et crépusculaire où le temps se dissout, tandis que le redoutable Scarbo retrouve toute sa fougue dans un climat d'urgence, déployant sa formidable virtuosité sous les doigts infaillibles de Romain Descharmes.

En bis, retour à Debussy avec Des pas sur la neige qui achève ce superbe récital.

Crédit photographique : Romain Descharmes © JB. Pillot

 

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Paris. Goethe Institut. 11-XII-2018. Robert Schumann (1810-1856) : Waldszenen op. 82 ; Claude Debussy (1862-1918) : Le vent dans la plaine ; Ce qu’a vu le vent d’ouest (Extrait des Préludes) ; Olivier Messiaen (1908-1992) : Un reflet dans le vent (Extrait des Préludes) ; Peter Eötvös (né en 1944) : Dance of the Brush-Footed Butterfly ; Maurice Ravel (1875-1937) : Gaspard de la nuit. Romain Descharmes, piano

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