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Ferveur des musiques funèbres allemandes autour des Musicalische Exequien de Schütz

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Œuvres de Heinrich Schütz (1585-1672), Johann Hermann Schein (1586-1630), Andreas Gleich (1622-1693), Sebastian Knüpfer (1633-1676), Johann Schelle (1648-1701), Johann Georg Ebeling (1637-1676), Johannes Kessel (?-?), Johann Rosenmüller (1617-1684). Ensemble Voces Suaves ; direction : Johannes Strobl. 1 CD Arcana. Enregistré en juillet 2020 à Boswil (CH). Livret en anglais, allemand et français. Durée : 65:56

 
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L'ensemble s'empare à son tour de la célèbre messe de funérailles d' et l'entoure de motets funèbres de ses contemporains.

Commandé en pleine Guerre de Trente Ans pour les obsèques du prince Heinrich von Reuss-Gera, ce « concerto en forme de messe funéraire allemande », selon les termes mêmes de Schütz, est le reflet de l'intense spiritualité d'une époque tourmentée : misère de la vie terrestre et promesse d'un au-delà meilleur. Basés sur des extraits des Écritures choisis par le prince lui-même, ces épisodes font alterner intonation par un soliste, petit chœur de solistes et grand chœur. Le motet qui suit est un dialogue entre deux chœurs, formation caractéristique de l'époque. Quant au Cantique de Siméon qui clôt l'œuvre, c'est ici un chœur en écho qui répond dans le lointain au premier chœur, instaurant ainsi un dialogue entre le prophète et les esprits célestes. C'est une véritable mise en scène spatiale qu'a voulu Schütz pour renforcer l'aspect dramatique du texte. Les motets des autres compositeurs présentés dans cet enregistrement reprennent tous les mêmes caractéristiques formelles, du plus ancien (Schein) au plus tardif (Schelle), avec alternance entre voix graves et aiguës, la polychoralité étant le point commun entre toutes ces compositions. Plusieurs de ces motets sont enregistrés là en première mondiale. Il est à noter que Johann Sebastian Bach avait lui-même recopié le motet Erforsche mich, Gott de Sebastian Knüpfer, qui fut un de ses lointains prédécesseurs à Leipzig, et le faisait volontiers chanter lors de funérailles à St Thomas.

L'ensemble rassemble ici douze chanteurs, presque tous issus de la Schola Cantorum de Bâle, et qui chantent sans chef. Leur précédent CD, chez le même label Arcana, était consacré au Requiem salzbourgeois de Stefano Bernardini, après des débuts remarqués dans l'art du madrigal italien. C'est un ensemble spécialiste de redécouvertes de l'époque du premier baroque, qui affirme ici encore ce rôle avec ce programme allemand. La direction artistique est assurée par l'organiste , qui réunit autour de l'orgue positif un violone et deux théorbes, pour un continuo très efficace. La présence des cordes pincées fait beaucoup pour la couleur de l'ensemble. Les contrastes entre les changements d'effectif mettent en valeur l'aspect théâtral de ces musiques. Les voix sont somptueuses, et on sent une grande attention réciproque favorisant une belle homogénéité. La diction est irréprochable et fait preuve d'une grande intelligence du texte. Dans ce répertoire si expressif, se hisse d'emblée au niveau des plus grands.

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Œuvres de Heinrich Schütz (1585-1672), Johann Hermann Schein (1586-1630), Andreas Gleich (1622-1693), Sebastian Knüpfer (1633-1676), Johann Schelle (1648-1701), Johann Georg Ebeling (1637-1676), Johannes Kessel (?-?), Johann Rosenmüller (1617-1684). Ensemble Voces Suaves ; direction : Johannes Strobl. 1 CD Arcana. Enregistré en juillet 2020 à Boswil (CH). Livret en anglais, allemand et français. Durée : 65:56

 
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