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Guillaume Rebinguet Sudre disserte sur Bach au violon, à l’orgue et sur un clavecin dont il est le facteur

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Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Sonates pour violon seul BWV 1001, BWV 1005 ; Partitas pour violon seul BWV 1002, BWV 1004, BWV 1006 ; Sonate pour clavecin BWV 964, d’après BWV 1003 ; Adagio pour clavecin BWV 968, d’après BWV 1005 ; Praeludium pour orgue BWV 539 ; Choral pour orgue « Sei lob und Preis » BWV 29. Guillaume Rebinguet Sudre, violon Christian Rault, clavecin Guillaume Rebinguet Sudre et à l’orgue Silbermann-Blumenroeder de l’église Sainte-Aurélie à Strasbourg (Haut-Rhin). 1 CD L’Encelade. Enregistré en 2020 et 2021 en l’église Sainte-Aurélie de Strasbourg et en l’église Saint-Antoine à Oradour (Charente). Livret lingue français anglais. Durée : 77:00

 
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Il est rare de rencontrer un artiste qui conjugue avec autant de réussite la pratique d’instruments différents et de spécialiste en facture. C’est ce que cet album consacré à Bach propose de découvrir. Guillaume Rebinguet Sudre disserte avec élégance l’archet, le clavier et l’outil de l’artisan avec bonheur en un programme révélateur de ses talents.

L’épine dorsale de cet album de 2 CD repose sur les Sonates et Partitas pour violon seul. Les six œuvres sont présentes, jouées au violon sauf la sauf la Sonate BWV 1003 interprétée au clavecin dans une transcription qui semble bien être de Bach lui-même (BWV 964). Pour compléter l’approche on pourra entendre aussi au clavecin la transcription du prélude de la Sonate n° 3 pour violon et la comparer à la version initiale présente dans l’enregistrement.

Guillaune Rebinguet Sudre pousse encore l’introspection avec le Prélude pour orgue BWV 539 qui introduit la fameuse fugue de la Sonate n° 1 pour violon, elle aussi transcrite à l’orgue. On pourrait s’y perdre tant Bach joue avec ces chassés-croisés passant d’un instrument à l’autre, cependant de manière logique et naturelle. Pourtant ces diverses approches sont riches d’enseignement sur sa manière de traiter le contrepoint, souvent suggéré au violon et d’avantage concrétisé au clavier. Le tout se termine comme souvent chez le cantor par un choral à l’orgue, celui qui clôture la Cantate BWV 29, plus célèbre par sa Sinfonia d’ouverture, elle même issue du Prélude de la Partita n° 3 pour violon. La boucle est bouclée, en passant par l’immense Fugue BWV 1005, distillant d’un bout à l’autre le thème du choral « Viens Esprit Saint ».

Guillaume Rebinguet Sudre aborde avec grand souffle les œuvres pour violon, porté par trois archets baroques de Michel Proulx d’après Léopold Mozart, au service d’un magnifique violon de Christian Rault d’après Jacob Steiner, le grand maitre du violon baroque germanique. Sur une technique parfaite rompue aux difficultés des instruments anciens, leur sonorité, le tempérament, l’ornementation et surtout une agogique nécessaire à rendre le discours cohérent, souple et agréable pour l’oreille de l’auditeur. La prise de son du violon offre un équilibre idéal pour traduire finement les subtilités des textes. Passant au clavecin l’interprète garde par magie ce qu’il avait su exprimer au violon. La maitrise du jeu se fait reine et on entend là un dialogue privilégié entre discours musical et l’âme d’un clavecin, sorti des propres mains de son interprète.

Enfin, l’intervention de l’orgue est heureuse puisqu’elle ramène une nouvelle fois à ces divers chemins de traverse pris par le compositeur. Le choix de l’orgue Andreas Silbermann de Saint-Aurélie de Strasbourg est heureux car c’est sans doute celui qui en Alsace se rapproche le plus de la facture du cousin saxon Gottfried Silbermann, plus marqué par l’esthétique allemande, en une intervention discrète mais nécessaire pour l’équilibre de l’ensemble. Comme le rapporte Guillaume Rebinguet Sudre, ces pièces se succèdent comme au concert, qu’il intitule « Libro primo 1720 », où chaque élément bien à sa place permet de proposer un ensemble cohérent. Tout cela constitue une découverte pour le musicien dont il fera son miel pour la transmettre à l’auditeur, sous le charme d’une musique à la fois humaine et savante.

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Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Sonates pour violon seul BWV 1001, BWV 1005 ; Partitas pour violon seul BWV 1002, BWV 1004, BWV 1006 ; Sonate pour clavecin BWV 964, d’après BWV 1003 ; Adagio pour clavecin BWV 968, d’après BWV 1005 ; Praeludium pour orgue BWV 539 ; Choral pour orgue « Sei lob und Preis » BWV 29. Guillaume Rebinguet Sudre, violon Christian Rault, clavecin Guillaume Rebinguet Sudre et à l’orgue Silbermann-Blumenroeder de l’église Sainte-Aurélie à Strasbourg (Haut-Rhin). 1 CD L’Encelade. Enregistré en 2020 et 2021 en l’église Sainte-Aurélie de Strasbourg et en l’église Saint-Antoine à Oradour (Charente). Livret lingue français anglais. Durée : 77:00

 
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