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Arcadi Volodos éclaire le romantisme à la Philharmonie de Paris

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Paris. Philharmonie de Paris ; Grande Salle Pierre Boulez. 23-V-2024. Franz Schubert (1797-1828) : Sonate n°16 en la mineur D845. Robert Schumann (1810-1856) : Davidsbündlertänze, op. 6. Franz Liszt (1811-1886) : Rhapsodie Hongroise n°13 en la mineur, S.244/13 ; arrangement Volodos. Arcadi Volodos, piano

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À la Philharmonie de Paris pour son récital parisien annuel, associe trois figures du romantisme germanique auxquelles il apporte une fine brillance, avant d'offrir quatre bis.

Maintenant habitué de Grande salle Pierre Boulez a choisi cette saison de débuter par une sonate de Schubert qui ne faisait pas partie de la sélection de son album de 2019, la n°16 D.845 en la mineur. Première publiée du vivant du compositeur, cette sonate en quatre mouvements perd dès le Moderato une part de son caractère mélancolique, tant le toucher soigné du pianiste lui procure une fine clarté. Dans le même temps, Volodos accentue particulièrement la cellule rythmique souvent répétée, comme pour la rendre encore plus entêtante qu'à l'accoutumée. Le deuxième mouvement prolonge l'approche brillante du pianiste, avec de beaux moments de grâce, comme à la troisième variation et un retour bien identifié au mode mineur. Le scherzo ressort surtout par son trio, plus adapté par cette vision presque lumineuse, une atmosphère maintenue malgré un grand respect de la partition, jamais dénaturée par cet éclairage. Il peut avec le Rondo final laisser s'exprimer toute sa volupté, toujours servie par une magnifique agilité.

La deuxième partie de programme nous emmène vers Schumann, avec le cycle des Davidsbündlertänze, opus 6, pour lequel là encore se démarquent les qualités interprétatives de Volodos : brillance et faculté à faire ressortir délicatement certaines cellules thématiques. D'un rythme mesuré pour le Lebhaft (vivace) introductif, il développe le cycle dans un tempo classique d'une trentaine de minute, toujours empli de beaux reflets. L'Innig et son thème récurrent trouve comme la sonate une douce mélancolie, très raffinée. D'une grande maîtrise, l'interprétation rappelle quel grand piano on entend en présence de Volodos, toujours adapté pour faire ressortir les émotions, même si l'on peut préférer à certains moments d'autres visions, notamment dans les intentions humoristiques de Schumann, peu traitées ici. Parmi les plus passionnantes, les pièces les plus douces trouvent le plus d'expressivité, notamment la numéro VII ou encore la XVIII, conclusive.

La dominante la mineur revient avec Liszt et sa Rapsodie Hongroise n°13, évidemment donnée par Volodos dans son propre arrangement. Retouchée dès la deuxième mesure, la partition se voit dans cette version plus retenue et finalement plus intimiste, même si elle garde une évidente dynamique dans sa dernière partie, basée sur un chant populaire hongrois. Très applaudie, la pièce donne lieu à de nombreux retour sur scène de Volodos, qui offre pas moins de quatre bis, avec d'abord une pièce de Rachmaninov, puis retourne à Schubert avec son célèbre Moment Musical n°3 avant une lumineuse Malagueña du Cubain Ernesto Lecuona, et enfin, « La Sicilienne » de Vivaldi arrangée par Bach, qui conclue le récital comme il a commencé : d'une douce mélancolie subtilement éclairée.

Crédits photographiques : © ResMusica

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Paris. Philharmonie de Paris ; Grande Salle Pierre Boulez. 23-V-2024. Franz Schubert (1797-1828) : Sonate n°16 en la mineur D845. Robert Schumann (1810-1856) : Davidsbündlertänze, op. 6. Franz Liszt (1811-1886) : Rhapsodie Hongroise n°13 en la mineur, S.244/13 ; arrangement Volodos. Arcadi Volodos, piano

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