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Aviel Cahn présente son ultime saison à la tête du Grand Théâtre de Genève

 

Devant un parterre de journalistes emplissant le foyer du Grand Théâtre de Genève, , entouré de la dramaturge et du chorégraphe , a présenté l'ultime saison de son règne à la tête de l'institution lyrique genevoise. Fidèle à la réputation qu'il s'est faite à Genève, la programmation d', futur directeur du Deutsche Oper de Berlin, oscille entre nouveautés bousculantes et œuvres classiques revisitées.

Sur les sept opéras au programme -au lieu des huit habituellement proposés lors des précédentes saisons – cinq sont de nouvelles productions. Particularité de cette saison d'opéra, outre le déménagement du Grand Théâtre vers celui du Bâtiment des Forces Motrices pour cause de révision importante de la machinerie de scène, deux d'entre elles seront mises en scène par des chorégraphes qui font appel au Ballet du Grand Théâtre de Genève pour habiller l'intrigue opéristique. Ainsi, et , le maître du ballet genevois, conduiront Pelléas et Mélisande de Claude Debussy, la production diffusée en streaming pendant la pandémie de Covid (du 26 octobre au 4 novembre 2025). De son côté, le chorégraphe mettra en scène Castor et Pollux de Jean-Philippe Rameau que dirigera à la tête de sa Cappella Mediterranea (du 19 au 29 mars 2026). Autre nouvelle production, L'italienne à Alger de Gioacchino Rossini, un classique de l'opéra bouffe. En la présentant, la dramaturge du Grand Théâtre de Genève, , pose la question de savoir « comment faire un tel opéra où Rossini caricature la femme » laissant imaginer ce que le metteur en scène suisse Julien Chavaz aura cure de montrer aux spectateurs (du 23 janvier au 3 février 2026) ! Et que nous réserve ce Tannhaüser de Richard Wagner dont le public genevois se souvient de la provocante mise en scène d'Olivier Py en 2005 ? promet une lecture bien différente avec la metteuse en scène Tatjana Gürbaca dont l'on n'a pas oublié les sages Jenúfa et Katja Kabanova  (du 21 au 28 septembre 2025). Avec la mise en scène de et les projections vidéo de la photographe et réalisatrice , c'est un regard féminin qui sera posé sur le célébrissime opéra de Giacomo Puccini, Madama Butterfly (du 23 avril au 3 mai 2026). La fin d'année offrira un souffle de légèreté avec la comédie musicale de George et Ira Gershwin, Un Américain à Paris. Cette reprise du spectacle créé au Théâtre du Châtelet de Paris en 2014 fait halte dans les murs genevois après avoir été vue avec succès dans le monde entier. A l'Orchestre de la Suisse Romande la lourde tâche de swinguer les 'S Wonderful, Love is here to stay et I got rythm de cette partition (du 13 au 31 décembre 2025) ! Enfin, « pour se faire plaisir » selon les mots d'Ariel Cahn, il clôturera son mandat à la tête du Grand Théâtre de Genève avec une oeuvre pour le moins en dehors des sacro-saints rails de l'institution lyrique genevois: la fresque musico-théâtrale 200 Motels composée par Frank Zappa, figure mythique de la planète rock des années 70. L'histoire d'une tournée de concerts d'un groupe rock qu'Aviel Cahn nous annonce « drôle, psychédélique, un peu folle et sexuellement explicite » (du 23 avril au 3 mai 2026) !

Du côté des interprètes, comme lors des saisons passées, Aviel Cahn favorise l'aspect théâtral plutôt que musical de l'opéra. Ainsi, une plus grande place est dédiée aux metteurs en scène, aux scénographes, voire aux chorégraphes au détriment des chanteurs. Ainsi, pas de grands noms du chant lyrique dans ces productions du Grand Théâtre de Genève, pas de chanteurs rassembleurs comme ont pu l'être les Roberto Alagna et Aleksandra Kurzak de l'an dernier. Certes, on pourra compter sur d'excellents artistes comme la soprano (Madama Butterly), la mezzo Gaëlle Arquez (L'Italienne à Alger), ou le baryton (Tannhaüser), mais on aurait apprécié une programmation vocale plus étincelante de la part d'une maison d'opéra qui figurait parmi les premières en Europe.

Légère consolation vocale probable avec les récitals de la mezzo-soprano américaine Joyce DiDonato (11 octobre 2025), du baryton français (7 décembre 2025), du baryton suédois (4 février 2026) et de la soprano française (27 mars 2026).

La danse est à l'honneur, non seulement dans les deux productions lyriques citées plus haut, mais dans trois créations mondiales. D'abord Bal Impérial de pour commémorer le 200ème anniversaire de la naissance de Johann Strauss fils (du 19 au 25 novembre 2025). Puis Svabata du chorégraphe espagnol , une introspection sur les rituels humains bulgares, trait d'union entre l'Occident et l'Orient (du 19 au 23 mai 2026). Et enfin, avec 1'000 et Un BPM, cette première mondiale de veut montrer, hors les murs de l'opéra de Genève, la signature rythmique de nos émotions (du 28 août au 2 septembre 2025).

Dans la programmation de « La Plage », une institution parallèle au Grand Théâtre de Genève dont le but est de rassembler aussi largement que possible un public potentiel pour l'opéra en présentant des spectacles en rapport plus ou moins évidents avec l'art lyrique ou la danse, on note la programmation d'un diptyque opératique dont le premier opus, En vertu de…, du jeune compositeur letton Eugen Birman, sera donné dans la Salle des Assemblées du Palais de Nations de l'ONU alors que le second volet, Der Kaiser von Atlantis de Viktor Ullmann (Cieszyn 1898 – Auchwitz 1944) se jouera à La Comédie de Genève les 14 et 15 mars 2026. (JS)

Crédit photographique : © Carole Parodi/GTG

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