Mélancolie de la résistance, l’opéra-film de Marc-André Dalbavie projeté à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé
Mélancolie de la résistance est le quatrième opéra de Marc-André Dalbavie, commande du Staatsoper de Berlin. L'ouvrage a été créé en juillet 2024 dans la mise en scène de David Marton.
Écrit sur un livret de Guillaume Métayer, qui adapte en français le best-seller hongrois de László Krasznahorkai – surnommé « le maître de l'apocalypse » –, cet « opéra-film » est une expérience artistique qui tente de marier le spectacle vivant (les chanteurs sur la scène) et l'acuité visuelle du film : un genre hybride qui associe opéra et cinéma.
La captation filmée de la création berlinoire, réalisée par Myriam Hoyer, a été projetée le 16 juin à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, en présence de la réalisatrice allemande. Etaient présents à ses côtés, le librettiste, le compositeur et Philippe Jaroussky – qui endosse le rôle de Valouchka, « l'ange à manteau de postier ». La table-ronde qui suivait la projection retraçait les étapes de cette autre aventure via la restitution des couleurs naturelles des décors et les changements de perspective acoustique opérés du plateau à la scène filmée.
Si les voix, balançant constamment du parlé au chanté, sont mises très en avant et ne laissent pas profiter pleinement de l'orchestre (celui de la Staatskapelle Berlin dirigé par Marie Jacquot), on rentre d'emblée dans cet univers inquiétant, étrange et bientôt violent autant que suffocant – « le début d'un bouleversement profond » – qui ne manque pas d'alerter et d'ébranler les consciences, tandis que, tout au long de l'opéra-film, le personnage du solitaire professeur Esther (Matthias Klink) tente de mettre son piano en résonance avec l'harmonie céleste. (MT)
bravo Marc
Cécile Ronteix