Wolfgang Amadeus Mozart par Jean-François Phelizon : beaucoup de bruit pour rien…
Voilà une nouvelle et imposante biographie mozartienne qui suscite bien des questions, au premier rang desquelles celle de son utilité dans la pléthore d'ouvrages déjà consacrés au compositeur salzbourgeois.
Il est en effet fort dommageable que cette volumineuse somme de près de 1500 pages, (2kg !) quasiment irréprochable au plan éditorial et de lecture facile n'apporte rien de nouveau dans notre connaissance de Mozart. Hormis quelques détails anecdotiques, plus que de lever le voile recouvrant certaines zones d'ombre, cette biographie se réduit rapidement à une compilation d'ouvrages de référence, majorée de nombre de redites, de digressions, d'approximations et d'erreurs, parfois caricaturales, confinant in fine au contre sens, cela concernant notamment la mort de Mozart (discussion des causes et probabilités réelles de certaines) ou ses rapports avec la franc-maçonnerie (connaissance générale, détails de l'initiation, œuvres d'influence maçonnique autres que rituelles passées sous silence, interprétation de la Flûte enchantée assez prosaïque s'inscrivant dans une ardente diatribe anti-maçonnique dont Jacques Chailley fait essentiellement les frais). On regrettera enfin une analyse musicale parfois sommaire, voire inexistante, une bibliographie soumise à caution, ainsi qu'un catalogue qu'on aurait souhaité plus didactique et facile d'accès.
En définitive, une question reste en suspend et taraude le lecteur tout au long de cette lecture : A quel lectorat s'adresse-t-elle ? Et trouvera-t-elle en définitive son public ? Car, si elle peut éventuellement se concevoir dans le cadre d'une première approche du compositeur (mais alors pourquoi celle-ci plutôt que d'autres qui font encore référence), elle ne saurait en aucun cas satisfaire le mélomane curieux qui restera, hélas, sur sa faim…
A défaut d'une biographie mozartienne dont on pouvait espérer qu'elle fasse le point sur les découvertes musicologiques récentes, Jean-François Phelizon fait ici œuvre de musicographe (et non de musicologue) en nous proposant une hagiographie assez orientée et quelque peu outrancière (l'analyse du Requiem est à cet égard assez démonstrative !) qui se limite à la vision d'un mélomane passionné, mais rien de plus ! Dommage…









