La Belle au bois dormant enchante le Théâtre Mogador
Après Il était une fois Casse Noisette et Mon premier Lac des Cygnes, le danseur étoile Karl Paquette et sa troupe présentent une nouvelle version de La Belle au bois Dormant à destination du jeune public. Vu et approuvé par les enfants…

La série « Mon premier ballet » initiée il y a quelques années par le danseur étoile de l'Opéra de Paris Karl Paquette, actuellement professeur à l'Ecole de danse de Nanterre, a pour vocation de proposer des ballets du répertoire accessible pour le plus jeune public, à partir de quatre ans. L'action de Mon premier ballet : La Belle au bois dormant, introduite au début de chaque acte par un narrateur en voix off, est resserrée en deux actes de 40 minutes, durée parfaite pour les enfants. Elle est rendue lisible par un récit linéaire et des chorégraphies privilégiant la clarté du propos. La chorégraphie de Fabrice Bourgeois, ancien maître de ballet de l'Opéra de Paris, ne cherche en effet pas la complexité parfois alambiquée d'un Rudolf Noureev – ce qui ne la rend pas simpliste pour autant – et l'on voit clairement l'hommage à l'école française de danse avec notamment l'attention portée au travail du bas de jambe. Si l'absence de certaines scènes peut surprendre le balletomane (pas de variation de la Fée des Lilas ni de Valse), certaines variations emblématiques sont conservées comme l'Adage à la rose et les scènes de divertissement, ainsi que le pas de deux final.
Dans des décors soignés conçus par Nolwenn Clairet, qui avait déjà signé les décors de Il était une fois Casse-Noisette, les danseuses et les danseurs évoluent sur la scène du Théâtre Mogador bien adaptée au spectacle. On peut cependant déplorer le volume trop élevé de la musique enregistrée, particulièrement pour les spectateurs assis près des enceintes. Les costumes féériques conçus par Xavier Ronze, partenaire fidèle de Karl Paquette, permettent d'identifier clairement chacun des personnages. Comme dans les précédentes adaptation, la dramaturgie judicieuse de Clément Hervieu-Léger, auteur du livret, imagine les protagonistes sortant d'un grand livre pour nous raconter leur histoire avant de rejoindre à nouveau les pages du recueil à la fin de la soirée.

Les danseurs (le programme ne mentionne malheureusement pas les attributions des rôles) sont tous issus des plus grandes écoles de danse et l'on constate une élévation du niveau technique par rapport aux deux premières productions de la troupe (Mon premier Le Lac des cygnes et Il était une fois Casse Noisette). C'est un véritable ballet auquel les enfants sont invités à assister. Ils se sentent ainsi pris au sérieux en assistant à un spectacle où tous les aspects sont soignés et réfléchis. La fée Carabosse, aussi drôle qu'effrayante, est interprétée par un Karl Paquette, décidément toujours aussi à l'aise dans les rôles de méchants. Ses apparitions, flanqué de ses deux acolytes maléfiques, font leur effet auprès des petits spectateurs. Et davantage encore les danseuses sur pointes et portant des beaux tutus, la Belle au bois dormant qui a une couronne, le Petit chaperon rouge qui fait des grands jetés et des chats qui se disputent de façon drôle à la fin… Tous les ingrédients sont donc réunis pour un spectacle féerique en période de fêtes !
[Ndlr : Cet article a été réalisé avec l'appui de deux critiques en herbe, C., 6 ans et V., 9 ans.]
Crédits photographiques : © Julien Benhamou
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