Lors de sa création en concert en juillet 2008, nous appelions à un enregistrement de cette Fedra de Pizzetti. L'œuvre ne manque pas d'attrait, airs somptueux, mise en valeur des voix, parties orchestrales virtuoses, ensembles grandioses… Mais le présent enregistrement déçoit et aura du mal à trouver un public, même pour les centaines de chanceux qui ont assisté à ce concert.
Tout d'abord, cet album est sans livret inclus ! Un comble devant un texte aussi touffu et complexe. L'italien de D'Annunzio est fouillé, recherché, avec un vocabulaire et nombre d'expressions archaïsantes, rendant difficile sa compréhension. Il ne reste qu'à se faire guider par la musique très figuraliste de Pizzetti… ou à fouiller patiemment pour trouver le livret en téléchargement sur le net (bon courage ! la notice ni la pochette ne précisent une url).
Vocalement on est aussi déçu. Hasmik Papian, annoncée souffrante le jour de la représentation / captation, offre un instrument usé, avec du souffle, aux aigus tirés. Seul l'acte III la trouve en une meilleure forme vocale. Chang Han Lim serre et détimbre ses aigus, quant à Mihaela Binder-Ungureanu, elle est tout simplement inaudible.
Heureusement il nous reste les « bonnes surprises » mentionnées déjà lors du concert, Gustavo Porta, ténor solaire et puissant, Christine Knorren, Martin Tzonev, Tomislav Lucic et Uran Urtnasan-Cozzoli. Ainsi que l'orchestre, porté à bout de bras par la direction précise d'Enrique Mazzola.
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