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Gala lyrique contre le sida à Essen, première réussie

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Essen. Philharmonie. 25-XI-2006. Concert de gala. Avec : Silvana Dussmann, Natalia Kovalova, Sylvie Valayre, sopranos ; Agnes Baltsa, Grace Bumbry, Denyce Graves, Antigone Papoulkas, mezzos ; Alberto Cupido, ténor ; Adrian Eröd, Wolfgang Brendel, Heiko Trinsinger, barytons ; Diogenes Randes, Marcel Rosca, basses. Chœurs de l’Opéra de Essen (chef de chœur : Alexander Eberle). Orchestre philharmonique de Essen, direction : Stefan Soltesz.

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Qui dit gala lyrique de la Deutsche Aids-Stiftung (Fondation allemande contre le sida), dit défilé de stars. C'est le cas lors du rendez-vous annuel au Deutsche Oper de Berlin, c'était le cas à Cologne en 2004 et 2005 et c'est encore le cas en cette chaude soirée de novembre à la Philharmonie de Essen, nouveau partenaire de la fondation. Et pourtant, pour cette première collaboration, les organisateurs ont dû faire face à des difficultés. , et ont déclaré forfait quelques jours avant le concert et ont été remplacés par Adrian Eröd, Antigone Papoulkas et Alberto Cupido. En outre, le traditionnel dîner de gala, annoncé dans le programme de saison, a été annulé.

Néanmoins, le gala a été un grand succès, financier (bénéfices nets de 130. 000€), mais aussi musical. Ce dernier est d'abord dû au formidable Orchestre philharmonique de Essen et son directeur musical . Véritable Kapellmeister dans la meilleure tradition allemande, il se montre tout à fait à l'aise dans tous les styles, de Mozart à Puccini et de Tchaïkovski à l'opérette viennoise.

La parade des solistes est ouverte par Silvana Dussmann qui triomphe avec une facilité déconcertante et beaucoup de verve du redoutable air de Vitellia «Non più di fiori» de la Clémence de Titus de Mozart. En deuxième partie elle est la plus charmante des Rosalinde (La Chauve-souris). – belle voix et belle présence – chante «Non più andrai» des Noces de Figaro. Arrive alors avec l'air de Jeanne d'Arc tiré de l'opéra homonyme de Tchaïkovski. 46 ans après ses débuts, elle est dans une forme vocale éblouissante. Si les graves manquent un peu de rondeur, l'aigu a gardé toute sa puissance, et la voix répond à toutes les nuances. Et quelle personnalité ! , de plusieurs années sa cadette, a besoin de plus de clémence. C'est son tempérament et l'éclat de ses aigus qui la sauvent dans «Voi lo sapete» (Cavalleria rusticana). «O mio babbino caro» en revanche demanderait une voix moins usée. La troisième mezzo de la soirée est Denyce Graves. Vocalement assez inégale, elle parvient néanmoins à nous convaincre dans «Mon cœur s'ouvre à ta voix» (Samson et Dalila), chanté avec une rare sensualité et couronné d'un remarquable si bémol émis pianissimo. Même chose pour le spiritual chanté en deuxième partie : le timbre manque d'homogénéité, mais l'interprète touche. Le seul ténor, Alberto Cupido, fait tomber la salle par un «Nessun dorma» tonitruant et sans charme, alors que Sylvie Valayre se présente en grande forme avec un émouvant «La mamma morta», extrait d'Andrea Chenier. Autre moment d'anthologie : l'entrée de Figaro du Barbier de Séville, interprétée par Adrian Eröd : voix belle et flexible, aigu facile et impressionnant, et du charme à revendre. Le charme ne manque pas non plus à Natalia Kovalova, Musette très sexy, mais un peu stridente dans l'aigu. Elle est beaucoup plus à l'aise dans l'air de Giuditta «Meine Lippen di Küssen so heiß». Dans plusieurs extraits d'opérette (Gasparone, La chauve-souris), démontre que chanter Wagner ne doit compromettre ni la facilité de l'aigu ni la qualité du legato. Après Adrian Eröd, il est le deuxième baryton de la soirée, et nous éblouit avec un la aigu. Antigone Papoulkas enfin se présente avec le couplet du prince Orlovsky : très beau timbre, technique sans failles, mais un peu sage. Le concert se termine avec deux extraits du deuxième acte de la Chauve-souris où Brendel passe habilement de Eisenstein à Falke ainsi qu'avec la fameuse polka «Unter Donner und Blitz» du même Johann Strauss fils.

Crédit photographique : © Klaus Rudolph

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Essen. Philharmonie. 25-XI-2006. Concert de gala. Avec : Silvana Dussmann, Natalia Kovalova, Sylvie Valayre, sopranos ; Agnes Baltsa, Grace Bumbry, Denyce Graves, Antigone Papoulkas, mezzos ; Alberto Cupido, ténor ; Adrian Eröd, Wolfgang Brendel, Heiko Trinsinger, barytons ; Diogenes Randes, Marcel Rosca, basses. Chœurs de l’Opéra de Essen (chef de chœur : Alexander Eberle). Orchestre philharmonique de Essen, direction : Stefan Soltesz.

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