Audio, Musique d'ensemble, Parutions

Motet pour le Grand Dauphin : L’intense passion baroque

Plus de détails

Instagram

Marc-Antoine Charpentier (1643 – 1704) : Motet pour le Grand Dauphin : Precatio pro filio Regis (H. 166). Sola vivebat in antris (H. 373). Spplicatio pro defunctis (H. 328). Quemadmodum desiderat cervus (H174). O Salutaris hostia (H. 248). Gratiarum actiones pro restitua delphini salute (H326). Louis Marchand (1669 – 1732) : Fugue sur les anches. Fond d’orgue. Tierce en taille. Fugue. Anne Magouët, dessus. Sarah Breton, bas-dessus. Edwin Crossley-Mercer, basse-taille. Thomas Leconte, Ruth Unger, flûtes. Michelle Tellier, basse de flûte. Stéphan Dudermel, Yannis Roger, violons. Florence Bolton, basse de viole. Alexandre Salles, basson. Benjamin Perrot, théorbe. Chœur de chambre les Eléments, direction : Joël Suhubiette. Ensemble Pierre Robert, orgue et direction : Frédéric Desenclos. 1 CD Alpha 138. Code barre : 3 760014 191381. Enregistrement à Tongres (Belgique), en septembre 2007. Notice en français et en anglais. Durée : 67’31’’

 

Les Clefs ResMusica

Instagram

Si Charpentier n'eut jamais aucune fonction auprès de la Musique du Roi, Louis XIV sut en apprécier le talent. Musicien de l'hôtel de Guise, il eut auprès du Grand Dauphin, qui devait disparaître quelques années avant son père, la charge non officielle de compositeur de sa musique religieuse.

Les œuvres proposées dans ce CD par l'Ensemble Pierre Robert sous la direction de l'organiste , reflètent bien ce qu'étaient ces motets destinés à l'héritier de la couronne : des pièces intimes mais brillantes, austères mais aux nuances instrumentales et vocales riches, à la sensualité d'une grande douceur. Chantés en cours de messe, et de longueur variable en fonction de l'instant où ils intervenaient dans la célébration religieuse, les motets que nous trouvons dans cet enregistrement sont des pièces rares et remarquables, servies par une interprétation équilibrée au service du seul génie de Charpentier.

Le Sola vivebat in antris pour Sainte Madeleine n'est pas loin de nous conduire à l'extase. La maîtrise des interprètes, parvient à donner sens à des technique de composition sophistiquées mais qui au résultat sont bien plus que de simples notes sur une partition. Tandis que la basse de chaconne qui sert de prélude, reprise dans des ritournelles par l'orgue et les flûtes, rythme le motet, les voix de femmes ( et Sarah Breton) enlacent leur timbre sur un texte oh combien envoutant «O amour, mon cœur et mes délices ! Que te rendrais –je pour ton amour…Qui me donnera de mourir pour toi», irradiant nos âmes par sa sensualité aux couleurs du feu. L'orgue et les flûtes y sont une caresse qui soutient les voix par des nuances à la texture de velours.

Et l'on retrouve cette même sensation dans l'œuvre la plus sublime de cet enregistrement le Supplicatio pro defunctis ad Virginem. L'intensité de l'expressivité de cette pièce est merveilleusement rendue aussi bien par les instrumentistes, flûtes et basse de flûte que par les voix. Entre amour et tourments qui supplicient l'âme, les déchirements de la condition humaine y trouvent leur consolation dans la passion amoureuse, infinie et absolue de la Vierge. La litanie de l'appel «O Maria» s'élève au cœur d'un discours dont l'éloquence finie par nous conduire au renoncement. Le génie de Charpentier y utilise toutes les richesses de la composition baroque d'un raffinement si grand que la séduction ne peut qu'agir. Plusieurs courtes pièces à l'orgue de , organiste à la Chapelle Royale, viennent soulager la tension entre ces motets. Le talent de nous permet dans ces cours instants de ressentir la force de la méditation dans une interprétation délicate, au doigté sensible.

Un très beau livret accompagne ce CD à la prise de son soignée. Cet enregistrement viendra enrichir agréablement votre discographie d'un compositeur qui donna à la musique sacrée des œuvres séduisantes, envoûtantes dont la découverte est un émerveillement. L'ensemble Pierre Robert et tous ses interprètes nous en offrent ici une vision à l'intense passion baroque.

(Visited 357 times, 1 visits today)

Plus de détails

Instagram

Marc-Antoine Charpentier (1643 – 1704) : Motet pour le Grand Dauphin : Precatio pro filio Regis (H. 166). Sola vivebat in antris (H. 373). Spplicatio pro defunctis (H. 328). Quemadmodum desiderat cervus (H174). O Salutaris hostia (H. 248). Gratiarum actiones pro restitua delphini salute (H326). Louis Marchand (1669 – 1732) : Fugue sur les anches. Fond d’orgue. Tierce en taille. Fugue. Anne Magouët, dessus. Sarah Breton, bas-dessus. Edwin Crossley-Mercer, basse-taille. Thomas Leconte, Ruth Unger, flûtes. Michelle Tellier, basse de flûte. Stéphan Dudermel, Yannis Roger, violons. Florence Bolton, basse de viole. Alexandre Salles, basson. Benjamin Perrot, théorbe. Chœur de chambre les Eléments, direction : Joël Suhubiette. Ensemble Pierre Robert, orgue et direction : Frédéric Desenclos. 1 CD Alpha 138. Code barre : 3 760014 191381. Enregistrement à Tongres (Belgique), en septembre 2007. Notice en français et en anglais. Durée : 67’31’’

 
Mots-clefs de cet article
Instagram
Reproduire cet article : Vous avez aimé cet article ? N’hésitez pas à le faire savoir sur votre site, votre blog, etc. ! Le site de ResMusica est protégé par la propriété intellectuelle, mais vous pouvez reproduire de courtes citations de cet article, à condition de faire un lien vers cette page. Pour toute demande de reproduction du texte, écrivez-nous en citant la source que vous voulez reproduire ainsi que le site sur lequel il sera éventuellement autorisé à être reproduit.