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Danses espagnoles par l’ONF et Riccardo Muti

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Paris. Théâtre des Champs-Élysées. 15-I-2010. Emmanuel Chabrier (1841-1894) : Espana ; Alberto Ginastera (1916-1983)  : Concerto pour harpe et orchestre op. 25 ; Manuel de Falla (1876-1946) : Le Tricorne, suite n°2 ; Maurice Ravel (1875-1937) : Rhapsodie espagnole ; Boléro. Xavier de Maistre, harpe ; Orchestre National de France, direction : Riccardo Muti.

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C'est à un programme de danses, inspirées par l'Espagne et l'Argentine, que nous conviaient l' et , le chef italien entretenant depuis trente ans une relation fidèle avec la formation parisienne.

Le concert débutait par Espana de Chabrier, rhapsodie symphonique et fruit de la fascination du compositeur pour les mélodies et rythmes des danses ibériques : la jota d'Aragon et la malaguena d'Andalousie. Les pupitres de l'orchestre, sous la direction fiévreuse de Muti, sont bien mis en valeur, notamment les cuivres, dans cette musique à la fois brillante et sensuelle.

Traversée de l'Atlantique avec la deuxième pièce au programme, le Concerto pour harpe d', qui marquait les débuts en France, avec orchestre, de . Premier musicien français admis au sein de l'Orchestre Philharmonique de Vienne (1998), le harpiste fait également depuis quelques années une belle carrière de soliste et d'accompagnateur (Barbara Bonney, Bo Skovhus, Diana Damrau, Bernarda Fink…). Dans cette œuvre créée par Nicanor Zabaleta en 1965, on est loin de l'image de la harpe, instrument pour jeunes filles de bonne famille. La musique est particulièrement tonique, avec un pupitre important de percussions et de cuivres, la harpe, qui dialogue avec l'orchestre -mais parfois lutte aussi- étant pour l'occasion légèrement amplifiée. On remarque dans l'écriture l'influence du folklore latino américain, mais aussi de Bartok, Falla ou Stravinsky. La partie de soliste, magnifiquement défendue par , met en valeur toutes les ressources de l'instrument : percussif (poings frappés sur la caisse de résonance…), délicat (cordes effleurées…), ou virtuose (grands arpèges, glissando…), notamment dans le long solo du dernier mouvement. Pour la plus grande joie du public, offre en bis une transcription de la danse de La Vida Breve de , faisant une parfaite transition avec l'œuvre suivante, des extraits du Tricorne.

Il est à noter d'une part que cette deuxième partie de concert était identique à celle donnée à Paris par Muti à la tête de l'Orchestre Symphonique de Chicago en 2007, d'autre part que Falla figurait déjà au programme de ses débuts à la tête du National en mars 1980, le concert était alors enregistré par TF1 ! Dans ces danses très contrastées et colorées, Muti adopte, notamment dans la première pièce, les voisins, un tempo assez rapide qui ne laisse pas le temps à la phrase musicale de respirer pleinement, mais l'orchestre sonne superbement (les cuivres !). C'est le cas également dans les deux pièces de Ravel, la Rhapsodie espagnole, tour à tour mystérieuse, langoureuse ou festive et dans l'inévitable Boléro où la caisse claire et les vents s'illustrent particulièrement lors de ce long crescendo. Muti réussit une fois de plus à électriser les musiciens du National, et par la même occasion le public venu nombreux.

Crédit photographique : © DR

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Paris. Théâtre des Champs-Élysées. 15-I-2010. Emmanuel Chabrier (1841-1894) : Espana ; Alberto Ginastera (1916-1983)  : Concerto pour harpe et orchestre op. 25 ; Manuel de Falla (1876-1946) : Le Tricorne, suite n°2 ; Maurice Ravel (1875-1937) : Rhapsodie espagnole ; Boléro. Xavier de Maistre, harpe ; Orchestre National de France, direction : Riccardo Muti.

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