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Une rencontre pétillante avec Beethoven

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Jean-Luc Caron, musicologue spécialisé dans l’étude et la diffusion de la musique nord-européenne, entraîne depuis quelques années les lecteurs de Resmusica dans une ballade étonnante en pays scandinaves. Pour accéder au dossier complet : Brèves scandinaves

 
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(1786-1832)

Mon premier, chef de file de l'école musicale classique danoise, , n'en est pas moins de naissance et de culture allemande, il est né près de Hanovre. Après une brillante formation à Hambourg sous l'autorité de  maîtres de la trempe de E.F.G. Schwenke et promis à une brillante carrière, son destin bascula pour des raisons politiques majeures. Refusant d'être enrôlé contre sa volonté dans l'armée de Napoléon, envahisseur des Etats germaniques, il s'exila en 1810 vers le petit Danemark  septentrional où devenu musicien de cour,  il réussit remarquablement son intégration sociale et culturelle. On lui accorda la nationalité danoise  et en quelques années il devint l'un des plus percutants représentants de la musique du royaume.

Mon second, n'est rien de moins que le compositeur allemand   (1777-1827). La profondeur de sa musique, la force de son tempérament, la modernité de son esthétique étaient connues dans toute l'Europe.

Mon troisième est la rencontre de ces deux hommes au soir de leur vie à Baden le 2 septembre 1825. Kuhlau appréciait hautement la musique du grand maître, l'admirait même profondément et n'hésitait pas à la défendre.

Lorsqu'il se rendit Allemagne,  il manifesta le souhait de rencontrer le créateur vivant le plus connu et respecté du monde musical.

Ainsi, accompagné de quelques autres compagnons musiciens, passa-t-il une journée entière et une soirée en sa compagnie. On se promena, on arrosa copieusement la rencontre, le champagne coula à flots, et bien sûr on parla musique avec passion.

Beethoven devait disparaître deux ans plus tard et Kuhlau quelques années après, désabusé, après qu'une grande partie de sa musique soit partie en fumée au cours d'un incendie. La postérité de Beethoven était déjà immense ;  celle de Kuhlau s'établit modestement au seul Danemark mais mériterait une plus large renommée.

Kuhlau avait auparavant  brodé une anagramme musicale sur le nom de BACH publié en 1819.

Le lendemain Beethoven d'humeur festive en profita pour noter un  simple canon humoristique (sur les notes du nom de Bach et sur le nom de son compère danois) : « Kühl nicht lau », allusion à la nécessité de boire le champagne « frais, pas tiède ». Le « Grand sourd » envoya ses quelques portées à Kuhlau retourné au pays, concluant : « Rappelez-vous de temps à autre de votre très dévoué… Beethoven ».

Mon tout n'est-il pas un hymne pétillant à l'universalité de la musique ?

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