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Théâtre du Lucernaire. 30-IX-2015. Étude de fesses, un geste artistique d’après: Clayton Cubitt, Hysterical litterature, vidéo; Paul Verlaine et Arthur Rimbaud, Le sonnet du trou du cul, poème; Frédéric Pattar, Ricercar à XI (effet joule) pour guitare électrique; Frédéric Dard, Les cochons sont lâchés, roman; Claude Debussy et Paul Verlaine, C’est l’extase langoureuse, mélodie; Erwin Schulhoff, Sonata erotica für solo Muttertrompete; Edgar Hilsenrath, Fuck america, roman; Henri Salvador et Bernard Michel, Aime-moi, chanson; Pierre Louys, Paroles; Tristan Murail, Vampyr, pour guitare électrique; Christian Prigent, Fragment pornographique; Kurt Weill et Roger Fernay, Youkali, chanson. Xavier Gallais, comédien; Raquel Camarinha, soprano; Christelle Séry, guitares.
Logé au « Paradis » du Théâtre du Lucernaire, le nouveau spectacle du Projet Bloom, surgi de la croupe et du c…
Même si Xavier Gallais termine ses lectures un brin « déboutonné » dans Étude de fesses, ce dernier spectacle du Projet Bloom (cf notre chronique Resmusica de décembre 2014), les trois protagonistes de la soirée restent imperturbablement fixés à leur siège durant les 90 minutes d’une soirée plutôt hot, dérangeante autant qu’hypnotique. Somptueuse dans sa robe de tulle noir, la soprano Raquel Camarinha trône aux côtés de ses partenaires, avec à sa droite la guitariste Christelle Séry, à sa gauche le comédien Xavier Gallais.
En tressant, comme il a l’habitude de le faire, les mots, les sons et les situations, pour « frotter ces matières éclectiques », Florient Azoulay, le concepteur d’Étude de fesses, malmène l’auditeur, ballotté entre le trash des récits – « en dessous de la ligne de flottaison » – et le côté fleur bleue des mélodies et autres chansons, interprétées avec une grâce infinie par Raquel Camarinha: « cela gazouille et susurre » d’un côté (Verlaine/Debussy), ça déchire de l’autre! Notre belle soprano nous subjugue dans sa transe érotique (Erwin Schulhoff) comme elle nous charme avec le sentimental Aime moi (Henri Salvador) – contrepointé par les mots salaces de Pierre Louÿs – et nous apaise avec l’angélique « Youkali » (Kurt Weill et Roger Fernay), accompagnée à la guitare par Christelle Séry. Sous les doigts de l’instrumentiste, la guitare électrique en solo se fait elle aussi sensuelle et envoûtante, telle une Vînâ de l’Inde du Sud (Ricercar à XI de Frédéric Pattar); mais elle est aussi l’instrument du délire, presque orgiaque, dans Vampyr de Tristan Murail, qui travaille dans la saturation et la violence du geste assez inhabituelle chez le compositeur.
En position un rien suggestive, le pied sur un pot de chambre, Xavier Gallais débute la soirée de manière très enlevée – Les cochons sont lâchés de Frédéric Dard. Il est irrésistible en Jacob Bronsky, fantasmant sur la secrétaire de direction (Fuck America); obsessionnel et gris dans le fragment pornographique de Christian Prigent, il embarque son public dans cette spirale du plaisir, du soupir… Hilarant autant que suffocant!
Crédit photographique : (c) Projet Bloom
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Théâtre du Lucernaire. 30-IX-2015. Étude de fesses, un geste artistique d’après: Clayton Cubitt, Hysterical litterature, vidéo; Paul Verlaine et Arthur Rimbaud, Le sonnet du trou du cul, poème; Frédéric Pattar, Ricercar à XI (effet joule) pour guitare électrique; Frédéric Dard, Les cochons sont lâchés, roman; Claude Debussy et Paul Verlaine, C’est l’extase langoureuse, mélodie; Erwin Schulhoff, Sonata erotica für solo Muttertrompete; Edgar Hilsenrath, Fuck america, roman; Henri Salvador et Bernard Michel, Aime-moi, chanson; Pierre Louys, Paroles; Tristan Murail, Vampyr, pour guitare électrique; Christian Prigent, Fragment pornographique; Kurt Weill et Roger Fernay, Youkali, chanson. Xavier Gallais, comédien; Raquel Camarinha, soprano; Christelle Séry, guitares.