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Franz Joseph Clement, dans l’ombre de Beethoven

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Franz Joseph Clement (1780-1842) : Concerto pour violon et orchestre n° 1 en ré majeur ; Concerto pour violon et orchestre n° 2 en ré mineur/ré majeur (premier enregistrement mondial). Mirijam Contzen, violon ; Orchestre symphonique de la WDR de Cologne, direction : Reinhard Goebel. 1 CD Sony Classical. Enregistré en concert le 12 octobre 2018 (Concerto n° 2) et en juin 2019 (Concerto n° 1) à la WDR Funkhaus, Klaus-von-Bismarck Saal à Cologne. Textes de présentation en anglais et allemand. Durée : 71:32

 
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L'année Beethoven amène son lot de surprises dont la découverte du violoniste-compositeur n'est assurément pas la moindre.

Franz Joseph Clement_Mirijam Contzen_Reinhard Goebel_Sony ClassicalEn marge de l'année Beethoven, Sony Classical lance une collection spéciale intitulée « Le Monde de Beethoven » visant à nous faire découvrir un certain nombre de personnalités ayant gravité autour du compositeur. , sorti de l'ombre pour l'occasion, est de ceux là, puisqu'il assura la création du célèbre Concerto pour violon et orchestre en ré majeur.

Violoniste réputé qui se faisait fort de déchiffrer toutes les partitions à vue, personnage un peu iconoclaste capable de jouer sur un violon à l'envers (?), directeur du Teater an der Wien, fit la connaissance de Beethoven à l'occasion de la création de la Symphonie n° 3 « Eroica » le 7 avril 1805. Lors de ce même concert, Clement proposa son Concerto pour violon n° 1. Impressionné par son jeu virtuose, Beethoven lui demanda quelques conseils pour l'écriture de son célèbre Concerto pour violon en ré majeur, que Clement créa, dans cette même salle un an plus tard, le 23 décembre 1806. Malheureusement lors de cette création Clement intégra dans la partition du maitre de Bonn certains passages de son cru, ce qui ne fut pas, on l'imagine aisément, du goût de Beethoven… mettant ainsi fin à leur amitié ! Cependant Clement sut tirer intelligemment profit de cette courte collaboration en proposant dans la foulée, son Concerto pour violon n° 2. Aussi, la mise en miroir, sur cet enregistrement, des deux concertos pour violon de Franz Joseph Clement, composés respectivement avant et après la création du concerto de Beethoven est-elle particulièrement riche d'enseignements : si le Concerto n° 1 fait encore nettement référence à Haydn et Mozart, le Concerto n° 2 affiche clairement ses influences beethovéniennes.

Dès les premières mesures du Concerto pour violon n° 1, les ascendances de Haydn et Mozart se font sentir par la légèreté du propos, presque galant ; la direction de est enlevée, le phrasé cantabile, précédant l'entrée secondaire du violon sur une mélodie virtuose pleine de fraicheur où l'on apprécie d'emblée le legato, la sonorité brillante, le grain délicat du violon de dont le jeu souple et fluide se déploie dans un dialogue très équilibré avec l'orchestre ponctué par une belle cadence éminemment virtuose. L'Adagio, en revanche, manque un peu de personnalité, d'invention et de profondeur ; tout y parait sans surprise, mais surtout sans émotion. Le Rondo final fait preuve d'une belle ampleur orchestrale dans laquelle vents, timbales et violon mènent de concert une danse jubilatoire dont Beethoven saura s'inspirer.

Climat romantique et toute autre dimension pour le Concerto pour violon n° 2, enregistré, ici, en première mondiale. Après une ouverture orchestrale très opérative, au phrasé incisif (timbales), le violon entre à découvert avant d'énoncer le thème autour duquel se construira tout le premier mouvement Moderato, riche en nuances, en contrastes et en couleurs. L'orchestration de Clement y révèle un beau travail de timbres, parfaitement mis au jour par dans les échanges entre des vents impériaux et un violon particulièrement chantant. Introduit par les vents dans une sorte de sérénade aux allures mozartienne, l'Adagio manque malheureusement d'impact émotionnel malgré la belle prestation de et des contrechants ciselés de vents (cuivres et petite harmonie). Annoncé par des timbales véhémentes, le Rondo final évoque encore une fois Beethoven (sans en avoir toutefois la puissance) par son ton allègre et joyeux, par son climat champêtre et sa vitalité conquérante.

Une belle découverte à ne pas manquer !

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Franz Joseph Clement (1780-1842) : Concerto pour violon et orchestre n° 1 en ré majeur ; Concerto pour violon et orchestre n° 2 en ré mineur/ré majeur (premier enregistrement mondial). Mirijam Contzen, violon ; Orchestre symphonique de la WDR de Cologne, direction : Reinhard Goebel. 1 CD Sony Classical. Enregistré en concert le 12 octobre 2018 (Concerto n° 2) et en juin 2019 (Concerto n° 1) à la WDR Funkhaus, Klaus-von-Bismarck Saal à Cologne. Textes de présentation en anglais et allemand. Durée : 71:32

 
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