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Les Clefs d'or

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Polskie Wydawnictwo Muzyczne publie ce volumineux coffret regroupant douze livres et trente-six disques.

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En 2018, la Pologne célébrait le centenaire de la reprise de l'indépendance. À cette occasion, Polskie Wydawnictwo Muzyczne (PWM, un éditeur de partitions et de livres), nous fait parvenir cette somme comprenant une centaine d'œuvres de quatre-vingt-sept compositeurs polonais, une par année, agencées dans l'ordre chronologique – de 1918 à 2018 – selon les dates de leur achèvement. Nous retrouvons ici les représentants les plus importants de la culture musicale polonaise, commençant par , passant par Grażyna Bacewicz, Witold Lutosławski, Andrzej Panufnik, et Henryk Mikołaj Górecki, jusqu'à , dans un répertoire associant différents styles et genres : piano seul, musique de chambre, ballet, symphonique, chorale, concertante, sacrée et électronique, des opéras comme des oratorios.

Les disques, conditionnés dans des pochettes élégantes, sont accompagnés de douze livres. Pour les dix premiers volumes, groupées par décennie, nous y trouvons les biographies des compositeurs et la présentation des œuvres enregistrées, englobant, pour certains d'entre elles, des extraits de partitions. Le onzième livre présente une liste détaillée du contenu des disques ainsi qu'un descriptif concernant les interprètes. Le dernier volume, Cent ans d'histoire de la musique polonaise (One hundred Years of Polish Music History), est un passionnant récit de Danuta Gwizdalanka, agrémenté de multiples illustrations nous faisant découvrir la musique polonaise de cette période vue à travers le prisme de la situation géopolitique du pays ayant connu, en 1939, l'attaque des Allemands et des Russes, et, à partir de 1945 jusqu'en 1989, le régime de « démocratie populaire » politiquement aligné sur l'URSS au sein du bloc de l'Est. Tous ces changements, de même que les expériences d'avant 1918 – quand la Pologne était partagée entre trois envahisseurs et lorsque les Polonais étaient forcés de lutter les uns contre les autres sur le front de la Première Guerre mondiale –, eurent un impact énorme sur leurs dispositions psychiques et morales. Rappelons qu'un nombre de compositeurs dont les pages se voient, ici, incluses, moururent loin de leur patrie, notamment Karol Rathaus (Polonaise symphonique op. 52 de 1943), Alexandre Tansman (7 Préludes et Concerto pour piano n° 1, respectivement de 1921 et 1925), Szymon Laks (Suite polonaise de 1935), Constantin Regamey (Quintette pour clarinette, basson, violon, violoncelle et piano de 1944), Roman Palester (Symphonie n° 4 de 1952), Roman Maciejewski (Chants de Kurpie de 1928), Andrzej Panufnik (Ouverture tragique et Sinfonia votiva, respectivement de 1942 et 1981) ou (Symphonie de chambre n° 4 de 1992). D'autres furent tués pendant la Seconde Guerre mondiale, comme Roman Padlewski (Stabat Mater de 1939) et (Concerto pour piano op. 13 de 1932), ou – a contrario – y survécurent miraculeusement dans des conditions précaires, comme (Concertino pour piano et orchestre de 1940), dont le récit autobiographique, paru en 1998 sous le titre Le Pianiste et adapté au cinéma en 2002 par Roman Polański, lui assura à titre posthume une célébrité internationale.

Ce coffret renferme les œuvres des plus représentatives de la soi-disant École de Silésie établie à Katowice, façonnées par ses créateurs Bolesław Szabelski (Aphorismes « 9 » de 1962) et Bolesław Woytowicz (Symphonie n° 2 « Varsovienne » de 1945, élaborée suite à la chute de l'insurrection de Varsovie et à la destruction quasi-totale de cette ville), tout comme par ses générations successives, formées d'abord par Witold Szalonek (Inside ? – Outside ? de 1987), Józef Świder (Canon de 1984), Wojciech Kilar (Orawa de 1986), Henryk Mikołaj Górecki (Trois pièces dans un style ancien et Symphonie n° 3 « Symphonie des chants plaintifs » op. 36, respectivement de 1963 et 1976), puis par Eugeniusz Knapik (Corale, interludio e aria de 1978) et Aleksander Lasoń (Cathédrale de 1989). En revanche, il est un peu dommage que nous n'ayons aucune partition de Zdzisław Szostak, Jan Wincenty Hawel ou Ryszard Gabryś.

Sans oublier les artistes vivants, y compris les jeunes, dont les œuvres sont contenues dans cette édition. Parmi eux, on se reportera à Grażyna Pstrokońska-Nawratil (Le Soleil, concerto pour instruments percussifs et orchestre de 1991), (Quasi una sinfonietta de 1990), Paweł Łukaszewski (Antiphones de 1999), Paweł Mykietyn (Passion selon saint Marc de 2008), (Not I de 2010), Aleksander Nowak (Naninana de 2015) et Dariusz Przybylski (Óneiros, concerto pour violon et orchestre à cordes op. 47 de 2009).

Sur les cent gravures présentes dans ce coffret, une soixantaine furent réalisées ces dernières années à la demande de PWM, tandis que les autres furent tirées d'archives, que ce soit de la Radio polonaise, Polskie Nagrania, CD Accord, DUX, Warner Music Poland ou Naxos. Parmi celles « empruntées », nous trouvons plusieurs pépites ayant marqué la discographie, par exemple la Passion selon saint Luc de Krzysztof Penderecki, composée en 1965 et enregistrée un an plus tard, dirigée par Henryk Czyż et chantée par Stefania Woytowicz, Andrzej Hiolski et Bernard Ładysz. À noter également Le Roi Roger de , exécuté, en 2003, sous la baguette de , avec, comme solistes, les excellents et , pour ne citer que ces deux noms.

Parmi les compositions gravées en vue de cette parution, évoquons l'intéressant Concerto pour piano op. 13 de , un des principaux représentants de l'avant-garde polonaise de la première moitié du XXe siècle. Cette page, combinant dodécaphonisme, néoclassicisme et accents de musiques populaires, est malheureusement interprétée sans éclat particulier de la part de la soliste Małgorzata Walentynowicz, accompagnée du sous la baguette de Sebastian Perłowski. La prestation donnée en 1996 par Karol Radziwonowicz et l' dirigée par Jacek Rogala nous aurait semblé préférable.

Parmi les plus belles découvertes de cette édition, citons le Quintette pour clarinette, basson, violon, violoncelle et piano en trois mouvements de Constantin Regamey, comprenant des éléments dodécaphoniques, et pourtant, empreint d'une expression romantique, très acclamé par Witold Lutosławski après sa création. Cette œuvre fit sensation, comme en témoigne également le fait qu'elle fut jouée lors d'un concert secret organisé à l'occasion du débarquement en Normandie. Ensuite, un jury conspirateur le choisit dans une sélection de compositions envoyées sous forme de microfilms à Londres afin d'être sauvées de l'attaque des nazis. L'interprétation de ce quintette assurée par Julian Paprocki à la clarinette, Artur Kasperek au basson, au violon, au violoncelle et Bartosz Bednarczyk au piano, est d'une intensité rare. Les chambristes subjuguent par un large éventail de couleurs, tantôt sombres, tantôt lumineuses, comme par leur intelligence musicale, se traduisant par la maîtrise des équilibres et des dosages, y compris pour ce qui est de la dynamique, du raffinement et du brio.

Sur le plan des partitions symphoniques, saluons la Symphonie n° 2 « Olympique » de Zbigniew Turski, pour laquelle il s'est vu décerner la Médaille d'or en musique aux Jeux olympiques d'été de 1948. C'est probablement la plus remarquable symphonie polonaise purement instrumentale écrite avant la Symphonie n° 2 de Witold Lutosławski. Par son style comme par son message symbolique, elle n'a pas d'équivalent dans la musique locale. Par son caractère, elle combine, d'une part, des ambiances évoquant la compétition, et, d'autre part, des atmosphères funèbres exprimant un puissant manifeste contre la déshumanisation et les systèmes totalitaires du XXe siècle. Exécutée par l'Orchestre de la Philharmonie de Silésie sous la direction de Mirosław Jacek Błaszczyk, cette composition frappe par ses climats lugubres, énigmatiques et menaçants, se parant d'un certain onirisme glaçant, notamment par les interventions des cuivres dans le finale.

Il est impossible de spécifier toutes les œuvres contenues dans ce coffret et encore plus difficile de faire un tour de leurs interprétations. Force est de constater que cette gigantesque entreprise a impliqué quelques-uns des plus grands solistes, ensembles vocaux et formations symphoniques polonais. Parmi les chefs d'orchestre engagés dans ce projet, listons Jan Krenz, , Antoni Wit, Agnieszka Duczmal, Grzegorz Nowak, , Marek Moś et Łukasz Borowicz. Parmi les chanteurs figurent, sauf ceux déjà mentionnés, Aleksandra Kurzak, et Tomasz Konieczny.

Cette publication est un document indispensable pour les amoureux de la musique contemporaine. Bel aperçu sur la culture polonaise de ces dernières décennies, ses joies comme ses doléances, mais surtout ses évolutions, ayant souvent eu ses répercussions dans le monde entier. Le travail éditorial lui-même est somptueux et extrêmement soigné. Toutes les œuvres proposées dans ce coffret sont considérables par leur intérêt musical ou historique.

Crédits photographiques : © Polskie Wydawnictwo Muzyczne / Anna Maria Olak

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Œuvres de Karol Szymanowski (1882-1937), Kazimierz Sikorski (1895-1986), Ludomir Różycki (1883-1953), Alexandre Tansman (1897-1986), Eugeniusz Morawski (1876-1948), Apolinary Szeluto (1884-1966), Stanisław Wiechowicz (1893-1963), Roman Maciejewski (1910-1998), Tadeusz Szeligowski (1896-1963), Michał Kondracki (1902-1984), Józef Koffler (1896-1944), Feliks Nowowiejski (1877-1946), Bolesław Wallek-Walewski (1885-1944), Szymon Laks (1901-1983), Antoni Szałowski (1907-1973), Jan Adam Maklakiewicz (1899-1954), Roman Padlewski (1915-1944), Władysław Szpilman (1911-2000), Michał Spisak (1914-1965), Andrzej Panufnik (1914-1991), Karol Rathaus (1895-1954), Constantin Regamey (1907-1982), Bolesław Woytowicz (1899-1980), Tadeusz Zygfryd Kassern (1904-1957), Zygmunt Mycielski (1907-1987), Zbigniew Turski (1908-1979), Stefan Kisielewski (1911-1991), Artur Malawski (1904-1957), Tadeusz Baird (1928-1981), Roman Palester (1907-1989), Grażyna Bacewicz (1909-1969), Roman Haubenstock-Ramati (1919-1994), Piotr Perkowski (1901-1990), Kazimierz Serocki (1922-1981), Tadeusz Machl (1922-2003), Witold Lutosławski (1913-1994), Włodzimierz Kotoński (1925-2014), Krzysztof Penderecki (1933-2020), Bolesław Szabelski (1896-1979), Henryk Mikołaj Górecki (1933-2010), Bogusław Schaeffer (1929-2019), Eugeniusz Rudnik (1932-2016), Zygmunt Krauze (né en 1938), Andrzej Dobrowolski (1921-1990), Zbigniew Penherski (1935-2019), Juliusz Łuciuk (né en 1927), Barbara Buczek (1940-1993), Andrzej Krzanowski (1951-1990), Romuald Twardowski (né en 1930), Eugeniusz Knapik (né en 1951), Augustyn Bloch (1929-2006), Tomasz Sikorski (1939-1988), Bronisław Kazimierz Przybylski (1941-2011), Józef Świder (1930-2014), Marta Ptaszyńska (née en 1943), Wojciech Kilar (1932-2013), Witold Szalonek (1927-2001), Tadeusz Wielecki (né en 1954), Aleksander Lasoń (né en 1951), Paweł Szymański (né en 1954), Grażyna Pstrokońska-Nawratil (née en 1947), Mieczysław Weinberg (1919-1996), Stanisław Krupowicz (né en 1952), Zbigniew Bargielski (né en 1937), Krystyna Moszumańska-Nazar (1924-2008), Krzysztof Meyer (né en 1943), Rafał Augustyn (né en 1951), Marek Stachowski (1936-2004), Paweł Łukaszewski (né en 1968), Elżbieta Sikora (née en 1943), Zbigniew Bujarski (1933-2018), Andrzej Koszewski (1922-2015), Cezary Duchnowski (né en 1971), Krzysztof Knittel (né en 1947), Jerzy Kornowicz (né en 1959), Lidia Zielińska (née en 1953), Paweł Mykietyn (né en 1971), Dariusz Przybylski (né en 1984), Agata Zubel (née en 1978), Jagoda Szmytka (née en 1982), Marcel Chyrzyński (né en 1971), Andrzej Kwieciński (né en 1984), Dobromiła Jaskot (née en 1981), Aleksander Nowak (né en 1979), Marcin Stańczyk (né en 1977), Hanna Kulenty-Majoor (née en 1961). 36 CD et 12 livres Polskie Wydawnictwo Muzyczne. Enregistrements réalisés entre 1959 et 2018. Textes de présentation en anglais (version anglaise) ou polonais (version polonaise). Durée totale des disques : 35 heures 2 minutes 33 secondes

 
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