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Remarquable reconstitution musicale des noces de Louis XIV par Vincent Dumestre et ses musiciens

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Jean-Baptiste Lully (1632-1687) : Sonneries pour les trompettes du Roi ; Entrée pour la maison de France ; Les espagnols ; Les basques ; Motet pour la paix « Jubilate Deo ». Louis Couperin (ca. 1626-1661) : Prélude n° 46. Jean Veillot (ca. 1600-1662) : O filii et filiae. Guillaume-Gabriel Nivers (ca. 1632-1714) : Plein-jeu et Récit de cromorne du troisième ton. Salomone Rossi (1570-1630) : Sinfonia grave. Francesco Cavalli (1602-1676) : Magnificat ; Lasciatemi morire (Xerse). André de Rosiers (actif 1634-1672) : Après une si longue guerre. Nicolas Métru (ca. 1605-ca. 1663) : Ô France. Juan Hidalgo (1614-1685) : Dos zagalas venian (Celos aun del aire matan). Chœur de la compagnie la tempête (chef de chœur : Simon-Pierre Bestion) ; Le Poème Harmonique, direction : Vincent Dumestre. 1 CD Château de Versailles Spectacles. Enregistré du 11 au 14 novembre 2021 en la chapelle royale du château de Versailles. Livret en français, anglais et allemand. Durée : 65:18

 

Les Clefs d'or

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Retrouver l'ambiance musicale d'une cérémonie comme celle du mariage de Louis XIV à Saint-Jean-de-Luz, voilà un défi totalement réussi par et son équipe. Une page d'histoire semble se dérouler devant nous, tant la réalisation est suggestive et vivante. 

Revivre en musique un évènement important de l'histoire de France, c'est ce que propose cet enregistrement. Suivant le déroulé de la cérémonie du mariage du jeune Louis XIV en l'église de Saint-Jean-de-Luz, l'auditeur peut ainsi se plonger dans ces instants marquants grâce à la musique qui lui sert de fil conducteur. Ainsi on assiste en introduction à des sonneries de trompette aux portes de l'église suivies d'un prélude à l'orgue. Lully, le compositeur officiel, est très présent dès l'entrée, puis pour de courtes danses évoquant les Espagnols et les Basques. Avant d'aller plus avant, il est bon de se remémorer l'histoire de ce mariage et les raisons de cette union.

En juin 1660, la paix est signée entre les rois de France et d'Espagne au terme de longues négociations. Cela rend possible le mariage entre le jeune roi de France et l'infante d'Espagne Marie-Thérèse. La cour est présente, tout s'organise dans la maison « Lohobiague Enea » et l'église, proches l'une de l'autre. Reprenons le cours de l'enregistrement de , au moment où le cortège arrive à l'église et où les délégations entrent solennellement. La cérémonie débute réellement par une célébration de la paix avec une pièce de Jean Veillot sur l'hymne de Pâques O filii et filiae, célébrant la résurrection du Christ, musique alléluiatique remplie de jubilation, parfaitement adaptée ici pour cette précieuse paix retrouvée. La pièce est belle, très développée sur ce thème pourtant si court et si simple. La polyphonie vocale à laquelle se joignent les instruments est festive et s'enroule telle une litanie. Lully une nouvelle fois se retrouve ici avec un Motet pour la paix Jubilate Deo en cinq parties, qui prépare de manière appuyée l'ambiance de l'union à suivre.

Le mariage proprement dit peut alors commencer. L'orgue se fait entendre par deux versets de Guillaume-Gabriel Nivers qui fut le premier organiste du roi à la chapelle de Versailles. Une courte Sinfonia de l'italien Salomone Rossi introduit le Magnificat. En l'occurrence il s'agit ici de celui de Francesco Cavalli, compositeur vénitien, célèbre pour ses opéras. Il compose un unique Magnificat à sept voix en 1650. La musique est joyeuse, flamboyante et réjouissante pour un grand mariage, elle célèbre la gloire de Marie. Sans nul doute, cette œuvre est le sommet de cet enregistrement, riche de onze sections suivant de près le texte latin du Magnificat. Dans cette musique réunissant pleinement les deux ensembles du Poème harmonique et du Chœur de la , en évoquant largement les fastes de Saint-Marc de Venise, les interprètes déploient magnifiquement leurs qualités tout particulièrement supérieures dans cette performance grâce à et Simon-Pierre Bestion.

Après cette partie sacrée de la cérémonie, les réjouissances se poursuivent avec une dernière évocation musicale consacré au Ballet des nations. Un extrait de Xerse, opéra de Cavalli, nous gratifie d'un Lasciamente morire en forme de passacaille. Viennent ensuite deux airs français évoquant la paix retrouvée et la gloire de la France. Le mariage s'achève enfin en une évocation de l'Espagne avec une danse endiablée de Juan de Hidalgo Dos Zagalan venian où se font entendre quelques percussions typiques tant par leur nature que par leurs rythmes aux accents de fête villageoise, permettant d'achever la cérémonie de mariage dans le bien-être, nourri par la paix et l'amour.

La collection Château de Versailles spectacles continue de nous enchanter par l'originalité des albums qui se concrétisent en belles découvertes, comme ici cette musique à programme, interprétée de manière exceptionnelle. Sans nul doute un des volumes les plus aboutis de la série.

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Jean-Baptiste Lully (1632-1687) : Sonneries pour les trompettes du Roi ; Entrée pour la maison de France ; Les espagnols ; Les basques ; Motet pour la paix « Jubilate Deo ». Louis Couperin (ca. 1626-1661) : Prélude n° 46. Jean Veillot (ca. 1600-1662) : O filii et filiae. Guillaume-Gabriel Nivers (ca. 1632-1714) : Plein-jeu et Récit de cromorne du troisième ton. Salomone Rossi (1570-1630) : Sinfonia grave. Francesco Cavalli (1602-1676) : Magnificat ; Lasciatemi morire (Xerse). André de Rosiers (actif 1634-1672) : Après une si longue guerre. Nicolas Métru (ca. 1605-ca. 1663) : Ô France. Juan Hidalgo (1614-1685) : Dos zagalas venian (Celos aun del aire matan). Chœur de la compagnie la tempête (chef de chœur : Simon-Pierre Bestion) ; Le Poème Harmonique, direction : Vincent Dumestre. 1 CD Château de Versailles Spectacles. Enregistré du 11 au 14 novembre 2021 en la chapelle royale du château de Versailles. Livret en français, anglais et allemand. Durée : 65:18

 
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