La Scène, Musique d'ensemble, Spectacles divers

Jacques Perconte et l’ONCEIM : performance au Consulat

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Paris. Le Consulat. 27-X-2022. « Tant que la montagne » (2022). ONCEIM. Diemo Schwarz, électroniques. Jacques Perconte (né en 1974), création vidéo live. Durée : entre 50 et 60 min.

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Rendez-vous dans un endroit alternatif pour voir et entendre une lecture interactive et spontanée de la beauté et des transformations des sommets alpins : quand une performance visuelle engendre une approche plastique du sonore tout en s'inspirant d'elle.

Installé dans un bâtiment de l'ancienne Compagnie parisienne de distribution d'électricité, le Consulat Voltaire se qualifie de « générateurs d'énergies nouvelles » : on ne saurait être plus branché ! Ce « tiers-lieu culturel » ouvert à toutes sortes de rencontres accueille ce soir deux compagnons de route depuis 2019 : le vidéaste et l'Orchestre de nouvelles créations, expérimentations et improvisations musicales, alias l'ONCEIM (fondé en 2011), pour une spectacle audiovisuel intitulé « Tant que la montagne ».

Dans un décor de friche industrielle, l'on s'assied sur un coussin posé sur le sol ou sur une sorte de coffre en bois et l'on fait face à un écran de 6 m de hauteur et 2,5 m de largeur. Les musiciens sont répartis de part et d'autre de ce grand store. Tout au long de la pièce, d'une durée d'environ 50 minutes, ils regardent régulièrement la vidéo et improvisent. Chacun est concentré à la fois sur l'évolution permanente des sonorités de l'ensemble et sur sa libre intégration dans le groupe. Si les instruments sont ceux d'un orchestre classique, leur jeu ne l'est pas du tout. Ainsi la clarinettiste Juliette Adam, plus allongée qu'assise sur sa chaise, un pied posé sur l'assise, tient son instrument à bout de bras vers le plafond et souffle en continu, gonflant périodiquement les joues. On peut dire que peint ses paysages, mêlant photos réelles prises dans les Alpes et travail sur la compression vidéo. Le spectacle, très coloré, progresse souplement, tout comme la musique, dans un incessant aller-retour entre images naturelles et leur plus ou moins lente pixellisation jusqu'à l'abstraction – un lyrisme qui traduit un cri d'amour pour les panoramas alpins, arpentés mille fois et menacés par l'évolution actuelle du climat. Le travail sur les couleurs est vraiment impressionnant par son inventivité et la grande beauté de chaque plan. Un spectacle numérique qui évoque tantôt les irisations de Claude Monet, tantôt les réseaux ou les mosaïques de Maria Helena Vieira da Silva. Quant à la musique, elle ondule telle une vague, grossissant et éclatant en longs points d'orgue des tuttis, ou mourant sur le rivage dans les « bulles » que produisent individuellement les interprètes. Parfois, le collectif est suspendu et se produisent alors d'heureuses rencontres interpersonnelles. Cette production planante fait penser au synthétiseur de Klaus Schulze dans les années 1970. On peut toutefois regretter l'absence totale de mélodies et que ce bruitisme permanent abolisse la notion d'œuvre en réduisant la musique à une simple pâte sonore.

Une performance somme toute intéressante, ne serait-ce que pour l'interaction en temps réel de l'image et du son. Il fallait la vivre !

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