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Chopin honorablement défendu par Jean-Nicolas Diatkine

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Frédéric Chopin (1810-1849) : Sonate n° 3 op. 58 ; 24 Préludes op. 28 : Prélude op. 45 ; Prélude en la bémol majeur, op. posth. Jean-Nicolas Diatkine, piano. 1 CD Solo Musica. Enregistré du 16 au 19 avril 2023 au Lisztzentrum Raiding, Autriche. Notice de présentation en français, anglais, allemand. Durée : 72:18

 
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apporte sa contribution au monde fantastique et poétiquement enchanteur de , en particulier dans la Sonate n°3.

Écrite en 1844, la Sonate n° 3 en si mineur s'impose sans conteste comme l'un des points culminants de l'art de Chopin. Même si elle s'éloigne de la précédente en si bémol majeur et de son urgence dramatique, elle est abordée par Diatkine avec une profondeur indéniable sans s'affranchir de l'expression d'une poésie attendrie et attachante. Son exécution prenante et fervente mais sans austérité appuyée, flirte avec les meilleures réussites de la discographie.

L'ardeur de l'Allegro maestoso initial reste à hauteur humaine tout comme le Scherzo (Molto vivace) où les successions rythmiques et thématiques se montrent réussies. Le Largo, recueilli et mélancolique, s'apparente naturellement à une sorte de rêverie sereine que souligne le pianiste sans en exagérer l'intensité ni les indications « cantabile ». Pour finir, le Presto ma non tanto extériorise comme il convient une fougue et une virtuosité assumées, l'interprète le rapproche à bon escient d'une sorte de joie et de force retrouvées, au moins provisoirement.

Les 24 Préludes op. 28, échelonnés entre 1834 et 1839, oscillent entre un appel mesuré à l'improvisation et la quête d'une unité organique. L'écoute nous mène en direction de climats successifs divers ne négligeant nullement l'émotion plus ou moins contenue et l'élan poétique affiché. Chaque prélude, comme il se doit, se complait ici dans la nostalgie, là dans le recueillement, ou encore dans l'échappée effrénée. Diatkine nous semble moins inspiré dans ce registre sans se départir toutefois de sections illuminées (profond recueillement du Prélude n° 20, Largo ; concision du Prélude n° 7, Andantino ; atmosphère allant de nocturne à fiévreux du Prélude n° 21, Cantabile) tandis qu'un abord plus prosaïque caractérise d'autres numéros : le Prélude n° 23, Moderato est par trop mécanique ou encore le Prélude n° 5, Molto allegro pousse le pianiste dans ses limites.

Le programme prend fin avec le Prélude en do dièse mineur (1841), esquisse d'une avancée encore très discrète vers une forme de pré-impressionnisme et le Prélude en la bémol majeur, une miniature superficielle notée Presto con leggierezza.

La captation nous emmène très près de l'instrument, choix qui amplifie positivement l'impact sur l'auditeur.

Grâce à sa prestation, homogène et personnelle, , artiste solide et subtil, parvient à prendre ses distances avec les diverses approches interprétatives sublimes (on songe, entre autres, à Walter Gieseking, Claudio Arrau, Alfred Cortot, Arthur Rubinstein, Maurizio Pollini et Krystian Zimerman) et de la sorte trouve une place qui mérite d'être reconnue et appréciée.

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Frédéric Chopin (1810-1849) : Sonate n° 3 op. 58 ; 24 Préludes op. 28 : Prélude op. 45 ; Prélude en la bémol majeur, op. posth. Jean-Nicolas Diatkine, piano. 1 CD Solo Musica. Enregistré du 16 au 19 avril 2023 au Lisztzentrum Raiding, Autriche. Notice de présentation en français, anglais, allemand. Durée : 72:18

 
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