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Alain Altinoglu et Gautier Capuçon ouvrent le Festival International de Colmar

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Colmar. Église Saint-Matthieu. 3-VII-2025. Festival international de Colmar.
Igor Stravinsky (1882-1971) : Symphonie d’instruments à vent ; Thierry Escaich (né en 1965) : Les Chants de l’aube, concerto pour violoncelle n°2 ; Antonín Dvořák (1841-1904) : Symphonie n° 9 en mi mineur op.95 dite « Du Nouveau Monde ». Gautier Capuçon, violoncelle ; Orchestre Symphonique de la Radio de Francfort, direction : Alain Altinoglu

Avec un  en grande forme, et font triompher les Chants de l'Aube de .

Ce n'était pas un choix de facilité, que d'ouvrir le Festival avec une œuvre datant de 2023. Mais la magie du lieu (cet extraordinaire temple protestant Saint-Matthieu, ses piliers gothiques, ses vitraux, sculptures, fresques et peintures…), la communication spontanée et sympathique du chef avec le public, l'engagement total des musiciens, orchestre et soliste, sous la baguette de leur chef charismatique ont porté ces Chants de l'Aube de , étrennés quelques semaines auparavant à Francfort au cours du même concert, à un incontestable succès. L'écriture de ce Deuxième concerto pour violoncelle de est d'une beauté presque suffocante. Dès les premières mesures, les frissons du violoncelle, les échos délicats d'une cloche et la montée en puissance des graves de la pâte orchestrale sont un enchantement. Les rais de lumière, les miroitements délicats, les jeux de couleurs sont magnifiques. Le dialogue avec le xylophone et les cadences pour violoncelle mènent à une émotion indicible. C'est, bien plus qu'une aube ou qu'une évolution intérieure, une sorte de fusion entre lumière et matière qui est exposée, et qui procure une ivresse dont on ne sait plus si elle est acoustique ou visuelle. , dédicataire, créateur, interprète inspiré et quasi-démiurgique de l'œuvre a bien raison de faire acclamer la partition : il s'agit de toute évidence d'une œuvre majeure du XXIe siècle. Après ce concerto extrêmement virtuose, totalement maîtrisé, il donne en bis Après un rêve de Fauré, et c'est un autre bonheur d'entendre un chant de violoncelle au phrasé aussi impeccable.

Cette pièce centrale est précédée par la Symphonie d'instruments à vents de Stravinsky. Dédiée à la mémoire de Debussy, c'est une œuvre inclassable, austère, où des cellules mélodiques s'opposent et s'affrontent dans des contrastes violents, avant de fondre dans une procession, comme une marche funèbre. Les instrumentistes de l' sont parfaits de justesse, chacun d'entre eux s'entendant avec netteté.

Après ces deux pièces du XXe et du XXIe siècle, retour au XIXe avec la célébrissime Symphonie n°9 « du Nouveau Monde » de Dvorak. Le bonheur est presque parfait. L'orchestre suit à la perfection son chef, très attentif à distinguer les différents plans sonores, ce qui n'est pas simple dans l'acoustique légèrement mate de l'église, et avec la mise en place de tout l'orchestre sur le même plan que le public. Mais il parvient à donner une grande transparence à l'œuvre, un lyrisme franc et épique, sans pathos. C'est la joie et la lumière qui dominent tout au long de cette œuvre majestueuse et flamboyante. Le public, aussi enthousiaste que celui de New-York à la création, applaudit après chaque mouvement, et remercie pour ce splendide concert avec une standing ovation.

Crédits photographiques © FIC – Bertrand Schmitt

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Colmar. Église Saint-Matthieu. 3-VII-2025. Festival international de Colmar.
Igor Stravinsky (1882-1971) : Symphonie d’instruments à vent ; Thierry Escaich (né en 1965) : Les Chants de l’aube, concerto pour violoncelle n°2 ; Antonín Dvořák (1841-1904) : Symphonie n° 9 en mi mineur op.95 dite « Du Nouveau Monde ». Gautier Capuçon, violoncelle ; Orchestre Symphonique de la Radio de Francfort, direction : Alain Altinoglu

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