Avec Khatia Buniatishvili et Paavo Järvi, décevant concert de clôture à Verbier
En dépit de la présence et de l'engouement du public pour la pianiste star Khatia Buniatishvili, le concert de clôture du 30e Verbier Festival n'a pas tenu les promesses musicales qu'on attendait.
Les plus de 1 800 places de la Salle des Combins étaient toutes occupées pour ce concert de clôture du 30e Verbier Festival. À juste titre, à l'affiche, Khatia Buniatishvili. Qui plus est dans le Concerto pour piano et orchestre n° 1 de Tchaïkovski, l'une des œuvres parmi les plus populaires du répertoire. Il n'est personne qui ne fredonne les premières mesures de cette œuvre à la sortie de ce concerto. L'impressionnant nombre d'enregistrements existants laisse à l'auditeur une mémoire de « son » enregistrement dont il est difficile de n'en pas faire sa référence. Dès lors, il est toujours très intéressant d'entendre ce que d'autres pianistes que celui de « notre » propre disque peut avoir à raconter sur cette musique.
L'orchestre s'installe, s'accorde, les lumières de la salle s'éteignent, le silence se fait et… on attend. On attend. On attend de longues secondes, un temps qui devient presque inquiétant. Un temps inhabituel pour les adeptes de concerts. Que se passe-t-il en coulisses ? Le chef et sa soliste tardent. Un malaise subit ? Une défection de dernière minute ? Un trac soudain paralysant ? Alors que la tension est a son apogée, que le public est sur le point de relâcher son attention silencieuse, ouf ! les deux artistes font leur entrée. Khatia Buniatishvili dans une robe bleu-marine rehaussée d'un large voile de dentelle flottant derrière elle, s'assied précautionneusement à son piano, repoussant d'un geste expert et théâtral son voilage éthéré. Un rapide regard au chef qui lance l'orchestre dans l'appel solennel des cors, avant qu'elle frappe les premières réponse du piano.
Dès ces premières notes, on perçoit l'esprit, sinon la couleur dont va se parer cette interprétation. La technique y est. Pleinement. Tout juste si l'articulation apparait manquer d'impulsion, d'incision. Les doigts filent aisément, les mains plaquent les accords avec précision mais, peut-être qu'un excès de pédale donne un rendu pâteux à l'interprétation de la jeune femme. Tout ce premier mouvement manque à l'évidence de force. De son côté, Paavo Järvi et le Verbier Festival Orchestra accompagnent plus qu'ils n'impriment une direction orchestrale. À l'entrée du second mouvement Andantino simplice, Khatia Buniatishvili offre quelques beaux pianissimos qui bientôt exagérés, la tête plongée sur le clavier, les cheveux couvrant son visage, soulignent son inutile propension à l'effet théâtral. Son piano perd son phrasé. De langoureux qu'il est alors qu'on l'attend lyrique et chantant. C'est dans le troisième mouvement Allegro con fuoco qu'on apprécie pleinement la virtuosité de la pianiste. Le dialogue piano-orchestre semble s'installer avec bonheur. La soliste sourit. On assiste à un moment heureusement complice et suspendu. Il sera de courte durée. Dès la reprise du thème grandiloquent du début, la pianiste se prend à diriger l'orchestre en faisant de grands gestes des bras. Elle termine néanmoins avec une démonstration énergique d'accords rythmés avec l'orchestre qui, dès l'ultime note envoyée voit le public réserver une belle ovation, à notre goût plus dû à la notoriété de la pianiste qu'à son interprétation. S'il est possible que Khatia Buniatishvili ait eu un regard critique sur sa prestation et celle de Paavo Järvi, elle en a certainement eu un sur le travail des photographes de presse puisqu'aucune photo d'elle en action n'a eu l'heur de lui plaire suffisamment pour qu'elle autorise que son image figurât dans cet article.
En seconde partie, Paavo Järvi dirige la Symphonie n° 1 de Gustave Mahler. Dès les premières mesures, on reste dans l'attente d'un discours musical parlant. Rien de tout cela. Le chef nous promène dans un patchwork de sonorités orchestrales qu'il semble rechercher dans l'assemblage de quelques pupitres plutôt que dans une intention de raconter. Entre lourdeurs et silences profonds, sa musique est totalement décousue. Sans conviction aucune. L'ennui s'installe. Quelques éclats fortissimo viennent soudain rompre une monotonie pesante. On se dit qu'enfin de la vie va sortir de l'orchestre. Las, bientôt la tension retombe. On s'impatiente. Le regard s'évade vers les gens qui nous entourent pour voir s'il se passe quelque chose. On regarde, on n'écoute plus. On n'entend plus. Entre deux fortissimo, de longues plages de pianissimo. Et pourtant, Paavo Järvi continue de battre la mesure, pointant sa baguette vers celui-ci ou cet autre, avec au visage une évidente satisfaction. Rarement il nous a été donné d'assister à une symphonie de Mahler aussi routinière et ennuyeuse que celle que nous a offerte Paavo Järvi devant un Verbier Festival Orchestra aux ordres.
Crédit photographique : © Sofia Lambrou
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Je me permet de dire que cette pianiste est, pour moi, TROP maniérèe, et qui montre trop son décolleté…!!! TROP DE ROUGE à lèvres… Voulant « se montrer » …..
Non, Mademoiselle, soyez plus intérieure, et non avec ses fiortitures dont on vous entoure.
SOYEZ VRAIE, et non Théatrale.
J’attends votre changement d’attitude.
je n’ ai pas entendu le concert mais je suis complètement d’accord avec votre évaluation. Nous sommes très loin des vraiment grands. Tout devient commercial et vide de spiritualité. Même les anciens ,que j’ écoutais dans les années 60-90 qui ont inspiré ma première partie de vie et de profession, ont souvent perdu cette profondeur. Nous vivons une période du show permanent ou le recueillement devient absent. A ce niveau de vide il n’ y a plus rien à transmettre. Elle n’ est pas la seule, hélas.
Il serait bon qu’un jour enfin on cesse d’aduler cette pianiste, dont la plastique attire plus les regards que la qualité de son jeu, souvent outrepassé et dans l’esbroufe, avec des ralentis exagérés et force minauderies hors de propos.
C’est une pianiste purement commerciale, assez peu musicienne.
qu’est ce que Verbier est allé faire dans cette galère ? KB tout juste bonne à tenter d’epater la galerie. allez, oust. on oublie
Haha. monsieur Sofiane est obsédé par la rentabilité. Ça devrait faire l’affaire.
Cette pianiste est un leurre qui n’épate que celles et ceux qui n’ont jamais écouté les grand(e)s du piano. Très étonnant que Verbier ait fait ce choix. L’an prochain Sofiane Pamart en clôture ?
on s’y croirait et on se dit qu’heureusement on n’y était pas
merci !