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British composers conduct on acoustic. Œuvres de Sir Frederic Cowen, Frank Bridge, Gustav Holst, Sir Charles Villiers Stanford, Sir Edward Elgar, Sir Landon Ronald. Arthur Beckwith, violon ; Harold Williams, Charles Mott, Frederick Henry, Frederick Stewart, Harry Barratt, barytons. Symphony Orchestra, direction : Sir Frederic Cowen, Sir Edward Elgar ; London Symphony Orchestra, direction : Frank Bridge, Gustav Holst, Sir Charles Villiers Stanford ; Royal Albert Hall Orchestra, direction : Sir Landon Ronald. 1 CD Dutton CDBP9777. Code barre : 765387977726. Enregistré entre 1916 et 1924. ADD. Notices unilingues succinctes (anglais). Durée : 71’42

 
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La récente renaissance de la musique anglaise, généralement fixée au XIXe siècle, à partir de l'époque de Charles Villiers Stanford (1852-1924) et (1857-1934), ne s'est jamais interrompue jusqu'à nos jours, et il est vraiment regrettable que, hormis quelques rares noms, ce véritable foisonnement ne soit guère connu sur le continent. Bien sûr, tout ne porte pas la marque du génie, mais, à une époque où l'on ressuscite le moindre petit tâcheron de la période baroque, faut-il nécessairement qu'une musique soit en tout point géniale pour être appréciée et apporter du plaisir ? Ces récentes parutions Dutton nous prouvent que non : ce remarquable label anglais a l'excellente idée de nous proposer en deux disques, l'un de gravures acoustiques, l'autre d'enregistrements électriques, des pages de compositeurs britanniques dirigeant leurs propres œuvres. Cela donne un aperçu de ce que pouvait être, à l'époque du 78 tours, ce vaste creuset de l'activité musicale en Angleterre.

À l'époque de l'enregistrement acoustique, rares étaient les gravures d'œuvres aux dimensions imposantes, et même la plupart des pièces plus courtes étaient tronquées. Les Planètes de Gustav Holst (1874-1934) par son auteur (non reprises sur ce CD) font exception, mais elles furent gravées en un laps de temps important, entre septembre 1922 et février 1924. C'est lors de cette dernière session que Holst mit en disque son Beni Mora (1910), suite orientale envoûtante inspirée d'un séjour à Alger en 1908.

Charles Villiers Stanford et peuvent être considérés comme les pères du renouveau musical anglais, et ils sont représentés ici par des chants marins, sorte de shanties au parfum typique des années 10, le premier avec ses Songs of the Fleet op. 117 (1910) pour baryton et orchestre sur des textes de Newbolt, le second avec ses Fringes of the Fleet (1917) pour quatre barytons et orchestre sur ceux de Kipling.

Frank Bridge (1879-1941) est surtout célèbre pour avoir été l'excellent professeur de qui lui en voua une éternelle reconnaissance. Il dirige ici sa suite haute en couleurs The Sea (1911) qui reste son œuvre la plus populaire.

(1873-1938) fut un pionnier des tout débuts du gramophone et ami proche d'Elgar. Il se distingua par ses accompagnements de chanteurs tels que John McCormack, Nellie Melba, et de solistes tels que Pablo Casals, Alfred Cortot, Fritz Kreisler, Mischa Levitski, Yehudi Menuhin ou Benno Moiseiwitsch. Ses compositions sont très peu connues, et nous avons ici l'occasion rare d'entendre In an Eastern Garden, extrait de la musique de scène pour The Garden of Allah (1920), où le violon d'Arthur Beckwith déploie les charmes d'un exotisme moins marqué que celui de Beni Mora de Holst.

Quant à Frederic Cowen (1852-1935), il fut non seulement l'un des compositeurs de renom de son époque (avec notamment six Symphonies), mais également l'un des meilleurs chefs d'orchestre de son temps. Sa petite ouverture The Butterfly's Ball (1901), délicatement instrumentée, rappelant certaines musiques de Silly Symphonies de Walt Disney, s'apparente plus à de la musique légère de haute qualité, telle que l'on en produisait à foison dans l'Angleterre de la première moitié du XXe siècle. Bien que d'une technologie plutôt primitive, il est à souligner que toutes ces vénérables gravures acoustiques ont été transférées sur CD avec un soin et un résultat sonore exceptionnels.

British composers conduct and other rarities on electric. Œuvres de Sir , Billy Mayerl, , , Sir Eugene Goossens, Sir , , Hubert Clifford, Montague Phillips. London Promenade Orchestra, direction :  ; The Court Symphony Orchestra, direction : Billy Mayerl,  ; Chorus & New Light Symphony Orchestra, direction :  ; BBC Theatre Orchestra, direction : Lionel Salter ; Arthur Fear, basse, New Symphony Orchestra, direction : Eugene Goossens ; Royal Philharmonic Orchestra, direction : Stanford Robinson ; BBC Northern Orchestra, direction : Hubert Clifford ; BBC Concert Orchestra, direction : Montague Phillips. 1 CD Dutton CDBP9766. Code barre : 765387976620. Enregistré entre 1927 et 1952. ADD. Notices unilingues succinctes (anglais). Durée : 78'57.

Ce CD d'enregistrements 78 tours électriques paraîtra sans doute plus disparate que le précédent, en ce sens que certaines pages (de et de ) ne sont pas dirigées par leur compositeur, mais cela ne diminue en rien l'intérêt d'un programme tout aussi passionnant et qui n'a d'ailleurs guère d'équivalent. Deux compositeurs émergent du lot : d'abord (1868-1946) avec ses Two Heroic Ballads (1944) et surtout ses splendides Two Hebridean Sea-Pœms (1920), œuvres d'un musicien à la personnalité puissante qu'admirait sans réserve , et que l'on retrouve dans la superbe anthologie Hyperion ; ensuite (1902-1983) avec ces trois trop courts extraits d'une musique de scène raffinée et décantée pour The Boy David (1936) de James Matthew Barrie.

Billy Mayerl était surtout connu comme pianiste et compositeur de musique légère, et on est surpris de le retrouver ici dans un poème symphonique délicatement impressionniste, Sennen Cove op. 58 (1928), évoquant un lieu de vacances prisé au sud-ouest des Cornouailles. Felix Mendelssohn n'est certainement pas le seul à avoir été inspiré par le Songe d'une Nuit d'Été de Shakespeare : en a également composé une musique de scène en 1936, et les deux courts extraits présentés ici – que n'eût probablement pas désavoués – évoquent à merveille l'époque élisabéthaine du grand poète anglais. Eugene Goossens, bien connu des mélomanes comme chef d'orchestre, était aussi excellent compositeur : son opéra en un acte Judith (1929) comporte un superbe petit ballet enregistré ici, qui démontre sa maîtrise de l'orchestre et de sa riche palette sonore. La basse Arthur Fear y assure la très courte intervention vocale. Page de caractère noble et chaleureux, Pax Vobiscum (1928) de fut la partition anglaise primée au Concours International de Composition 1928 de la Columbia Graphophone Company, marquant le centenaire de la mort de Schubert (la partition internationale gagnante fut la Symphonie n°6 du Suédois Kurt Atterberg). Lavender Blue, n°3 des cinq English Nursery Tunes (1943), est une petite page sans prétention de Hubert Clifford, tandis que Montague Phillips est représenté par l'ouverture In Praise of My Country op. 71 (1944), pièce de plus grande envergure, au patriotisme marqué, dirigée par un compositeur plus habitué à la musique légère.

Mais l'auteur de cette chronique avoue avoir été particulièrement séduit par les pages impressionnistes un tantinet kitsch de Norman O'Neill, et surtout par sa musique de scène pour Mary Rose (1920) de James Matthew Barrie, musique avec chœur, dont un sous-titre évocateur (Call of the Island) et la ressemblance thématique avec la partition d'Oliver Wallace composée 33 ans plus tard pour Peter Pan de Walt Disney, sont plus que troublantes, surtout si l'on sait que Peter Pan est également, à l'origine, une pièce puis un roman de Barrie… Coïncidences ?…

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