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Montréal. Salle Wilfrid-Pelletier, Place-des-Arts. 30-I-2016. Giuseppe Verdi (1813-1901) : Otello, opéra en 4 actes sur un livret d’Arrigo Boito d’après le drame de William Shakespeare. Mise en scène : Glynis Leyshon. Décors et Costumes : Peter Hartwell. Éclairages : Guy Simard. Directeur de combat : Jacques Lemay. Vidéo : Jamie Nesbitt. Avec : Kristian Benedikt, Otello ; Hiromi Omura, Desdemona ; Aris Argiris, Iago ; Antoine Bélanger, Cassio ; Lauren Segal, Emilia ; Pasquale D’Alessio, Rederigo ; Josh Whelan, Montano ; Valerian Ruminski, Lodovico ; Geoffroy Salvas, Héraut. Chœur de l’Opéra de Montréal (chef de choeur : Claude Webster, pianiste-répétitrice : Esther Gonthier) ; Orchestre symphonique de Montréal. Direction : Keri-Lynn Wilson.
Otello et Desdemona ne comblent pas les attentes tandis que le Iago d’Aris Argiris domine le plateau vocal.
Dès le lever du rideau, la tempête orchestrale agit comme un agent aveugle sorti des profondeurs de la mer. L’émulsion filmique qui se déchaîne sous nos yeux, laisse présager le drame qui va terrasser le couple principal. Ce souffle impétueux de la nature – des lames d’eau inondent les personnages sur scène – se transmute en une mécanique bien huilée, le complot ourdi par Iago. La vidéo de Jamie Nesbitt est saisissante et le spectateur est plongé au cœur même de la pièce.
La mise en scène de Glynis Leyshon est conforme à l’air du temps. Elle est classique, s’accorde avec les décors et costumes de Peter Hartwell sous des éclairages souvent judicieux de Guy Simard. C’est une esthétique qui se défend et en vaut bien d’autres. Elle se concentre davantage sur le jeu des personnages. On ne maquille plus Otello de cire à chaussure comme dans certaines productions qui ont fait leur temps et ces éléments factices tendent à disparaître pour laisser place à plus de profondeur psychologique des protagonistes. La scénographie est scrupuleusement suivie et respectueuse du livret élaboré par Arrigo Boito.
Du côté vocal, nous restons circonspect sur les qualités du ténor Kristian Benedikt. Stress de la première ou méforme passagère ? Peu intrépide malgré une gesticulation souvent inutile, il se rachète honorablement au dernier acte. Une voix à retenir : celle du baryton grec d’Aris Argiris, dans le rôle de Iago. Une voix solide, des aigus bien appuyés, et sonore dans le grave. Il domine de loin le plateau.
Belle prestance du ténor Antoine Bélanger dans le rôle de Cassio, idem pour l’Emilia de Lauren Segal, ainsi que tous les seconds rôles de la distribution.
Nous attendions beaucoup de Hiromi Omura. Sans doute nos attentes étaient-elles démesurées. Dire qu’elle irradie en Desdémone, serait un pieux mensonge. Physiquement idéale, la soprano japonaise offre un portrait trop conventionnel – on revient immanquablement à Butterfly – et la voix, trop souvent en retrait, ne s’épanouit que rarement.
Le chœur de l’Opéra de Montréal est toujours aussi impeccable sous la direction de Claude Webster. La direction musicale de l’Orchestre symphonique de Montréal est sous l’égide de Keri-Lynn Wilson.
Crédit photographique : © Yves Renaud
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Montréal. Salle Wilfrid-Pelletier, Place-des-Arts. 30-I-2016. Giuseppe Verdi (1813-1901) : Otello, opéra en 4 actes sur un livret d’Arrigo Boito d’après le drame de William Shakespeare. Mise en scène : Glynis Leyshon. Décors et Costumes : Peter Hartwell. Éclairages : Guy Simard. Directeur de combat : Jacques Lemay. Vidéo : Jamie Nesbitt. Avec : Kristian Benedikt, Otello ; Hiromi Omura, Desdemona ; Aris Argiris, Iago ; Antoine Bélanger, Cassio ; Lauren Segal, Emilia ; Pasquale D’Alessio, Rederigo ; Josh Whelan, Montano ; Valerian Ruminski, Lodovico ; Geoffroy Salvas, Héraut. Chœur de l’Opéra de Montréal (chef de choeur : Claude Webster, pianiste-répétitrice : Esther Gonthier) ; Orchestre symphonique de Montréal. Direction : Keri-Lynn Wilson.