La Scène, Musique de chambre et récital

Saimir Pirgu dans l’intimité du Châtelet

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Paris. Théâtre du Châtelet. Airs de Giuseppe Verdi, Francesco Cilea, Jules Massenet, Charles Gounod. Enrico Gerola, piano ; Saimir Pirgu, ténor.

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15_08_07_SCALA_SAIMIR_PIGRU__c__Paul_Scala5Entendre des tubes de l'opéra italien et français par l'un des meilleurs ténors du monde dans l'intimité du foyer du Châtelet, tel était le programme de la soirée avec . Un régal pour les lyricomanes… et pour les autres.

Pour entendre ses airs favoris de ténor dans d'excellentes conditions, il y a les enregistrements mythiques d'autrefois, les grands récitals aux places coûteuses et recherchées des ténors dans la force de l'âge, et puis il y a les ténors trentenaires qui sont déjà bien chevronnés, mais dont la voix et l'art du chant n'ont – par nature – pas encore atteint toute leur maturité, et qui se produisent dans des salles à taille humaine.

dans la salle du foyer du Châtelet permettait d'expérimenter cette dernière option, accompagné au piano par , dans un récital alternant grands airs riches en aigus éclatants et entretien un brin people avec le journaliste Hugues Rameau-Crays, de Music & Opera. Et toujours avec le naturel, la simplicité et le charme remarqués lors d'un entretien donné à ResMusica il y a 2 ans – il avait alors 32 ans.

Encore jeune et en développement, le ténor venu défendre son dernier disque Il Mio Canto (Opus Arte) affirme l'être, sans détour, et il a raison. Comme il l'explique lui-même, quoi de plus injuste finalement que de mesurer un ténor de 34 ans contraint à boucler un disque en 3 jours, avec les meilleurs témoignages des géants du passé enregistrés dans des conditions beaucoup plus confortables? Pour lui, ce disque est la photographie d'une étape de sa carrière, et les concerts qu'il a donnés, de Tokyo à Vienne et bientôt New York en passant par Paris ce soir, sont une manière de marquer son territoire et son époque.

Avec une belle énergie, il arrive durant près d'une heure et demie à alterner arias et entretien émaillé d'anecdotes amusantes, comme cette expérience de mise en scène d'opéra avec Woody Allen à Los Angeles en 2008 dans Gianni Schicchi de Puccini, qui aurait été une réussite totale si le cinéaste avait compris que les chanteurs avaient besoin d'amplifier leurs mouvements pour être vus jusqu'au fond de la salle, et admis qu'il n'était pas raisonnable de filmer une représentation en public avec plus de vingt caméras.

Sur un plan musical, outre un timbre chaleureux et une capacité peu ordinaire à enchaîner les airs d'opéra qui font briller les aigus, on apprécie sans réserve dans Verdi de belles couleurs dans « Ah, la paterna mano » (Macbeth) et la vaillance de « La mia letizia infondere » (I Lombardi), mais aussi la grâce de son « È la solita storia del pastore » extrait de l'Arlesiana de . Dans l'inusable « Pourquoi me réveiller » de Massenet (Werther), on pourra trouver un excès d'animation, mais sa diction claire lui permet d'envisager dans les années à venir d'explorer encore plus le répertoire français, comme il l'a promis au public de ce soir.

Crédit photographique :  (c) Paul Scala

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