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Les Arts Florissants retrouvent Marc-Antoine Charpentier à la Chapelle royale

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Versailles. Chapelle royale. 28-II-2021. Grand motets. Marc Antoine Charpentier (1643-1704) : Te Deum H147 ; Pange lingua H61 ; Litanies de la Vierge H83 ; Pestis mediolanensis H398 ; Sonate H548 ; Nuptiae sacrae H412. Chœur, solistes et orchestre Les Arts Florissants ; orgue et direction : William Christie
Concert enregistré sans public et diffusé sur Qwest TV

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La chapelle du Château de Versailles a accueilli en février dernier un programme de musiques sacrées de Charpentier proposé par sous la direction de , diffusé les 9 et 10 avril sur la plateforme Qwest TV.

On sait que n'a jamais eu de charge officielle à la cour de Versailles. A son retour d'Italie, il entre au service de la Princesse de Guise, cousine de Louis XIV, et l'hôtel de Guise devient alors un haut lieu de la musique à Paris. Plus tard, ce sera entre autres pour les Jésuites, la Sainte-Chapelle et différents couvents qu'il écrira un immense corpus de musique sacrée. Dans ce programme intitulé « Grands motets », seul le Te Deum initial appartient vraiment au genre du motet à grand chœur. Ce n'est pas ici le célèbre H146 avec timbales et trompettes, dont le prélude a été immortalisé par l'indicatif de l'Eurovision (Charpentier a écrit quatre Te Deum), mais une version moins flamboyante. L'hymne Pange lingua qui suit fait appel à trois solistes et présente un caractère plus intimiste. Il faut attendre les Litanies de la Vierge (là encore, Charpentier en a écrit au moins huit) pour atteindre l'émotion de la ferveur mariale dont est coutumier le compositeur. Véritable petit oratorio, la pièce suivante, extraordinaire Pestis mediolanensis, rend hommage à St Charles Borromée, l'évêque de Milan qui s'est dévoué pour ses ouailles lors d'un épisode de peste au siècle précédent. On est là transporté en Italie, avec des chromatismes d'une grande sensualité. Après un intermède instrumental qui permet d'entendre deux mouvements d'une sonate pour deux flûtes et deux violons, c'est au tour d'une nouvelle histoire sacrée, Nuptiae sacrae, dialogue nuptial entre Jésus et son Église, écrite pour le temps pascal.

Le début du programme nous déçoit un peu sur le plan vocal, avec un certain manque de précision dans les fins de phrases, peut-être dû à l'acoustique très généreuse de la chapelle vide. C'est au travers du Te Deum que s'incarne la majesté royale, et peut-être n'est-ce pas dans cet exercice obligé que Charpentier est le plus inspiré. Mais c'est avec les Litanies que le compositeur donne la pleine mesure de son inspiration toute personnelle, et c'est là aussi que les interprètes retrouvent leurs grandes qualités expressives. Toute la dernière partie de l'œuvre, avec la succession des Ora pro nobis, nous transporte dans un monde de ferveur sensible. C'est la même atmosphère fervente qui habite le récit poignant de la peste de Milan dans la pièce suivante, où l'on retrouve des accents des oratorios de Carissimi. nous touche particulièrement dans son registre le plus grave. Quant à la dernière œuvre, où tient le rôle de l'Eglise-fiancée, elle termine ce beau programme sur une note de joie sereine. Instrumentistes et chanteurs nous offrent là un très beau concert, et on retrouve le plaisir que savent nous donner depuis plus de quarante ans sous la direction de leur chef historique.

Crédit photographique : ©

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