Cette troisième et dernière soirée des Ballets européens du XXIᵉ siècle à Mulhouse clôture la semaine de la danse de l'Espace 110. Le résultat d'une collaboration réussie entre le CCN Ballet du Rhin et la Filature qui a permis à onze ballets français, suisse et allemands de proposer des extraits de leur répertoire.
Pour Bruno Bouché, directeur du Ballet du Rhin qui prend la parole en préambule de cette dernière soirée de ballets européens contemporains, cette programmation ambitieuse de onze compagnies de ballets et centres chorégraphiques nationaux français et allemands, est un acte politique pour défendre la création chorégraphique et la permanence des danseurs de ces ballets. En présence d'Eric Quilleré, directeur du Ballet de Bordeaux, de Richard Whitlock, directeur du Ballett Theater Basel, d'Aurélie Dupont, directrice du Ballet de l'Opéra de Paris, du délégué à la danse du ministère de la Culture et de la maire adjointe à la culture de Mulhouse, mais aussi du directeur de La Filature, Benoît André, il réaffirme que public, acteurs du spectacle vivant et artistes sont essentiels et font œuvre utile.
Un trio très aérien, avec de nombreux portés, ouvre ensuite Celestial, le ballet de Gareth Smith de style néoclassique choisi par le Ballet de Bordeaux pour débuter cette soirée. C'est en effet une musique céleste choisie dans le répertoire vocal religieux d'Antonio Vivaldi et Thomas Thalis qui permet aux danseurs d'évoluer dans un véritable ballet immaculé. Chemises en mousseline blanche et voilages en guise de fond de scène et de pendrillons forment une bulle de blancheur pour ce ballet très fluide. On admire une belle séquence d'hommes à l'unisson sous les lumières délicates de Nicolas Feschtel, qui font ressortir le caractère angélique de ce ballet profane aux accents sacrés. En prime, un très bon niveau du Ballet de Bordeaux, en particulier le couple soliste.
Place ensuite au Ballett Theater Basel, les voisins suisses, avec Bliss de Johan Inger. Décontracté et bienveillant, Bliss adopte les codes du jazz incarné par Keith Jarrett et son mythique concert de Cologne. La chorégraphie de Johan Inger pour les danseurs du ballet de Bâle est d'une élégance folle, il a tout compris du groove du jazzman. Sur une musique enveloppante, sensuelle et généreuse, c'est un « feel good » ballet. Les magnifiques danseurs, en vêtements de tous les jours, sont simplement émouvants.
Après l'entracte, nous avons le droit à un trop court extrait d'un ballet iridescent des régionaux de l'étape, le Ballet du Rhin. Sur Fireflies, le titre de Gorillaz qui donne son nom à cette création de Bruno Bouché, les lucioles jouent de l'intermittence des mouvements pour créer une illusion de vitesse et de lumière. Filles sur pointes et garçons à l'unisson, c'est un joli avant-goût très applaudi.
Le Ballet de l'Opéra de Paris, qui est venu avec pas moins de trois pièces et de nombreux danseurs, sans compter les éventuels remplaçants, achève en beauté cette soirée. Ludmila Pagliero surpasse absolument toutes les danseuses du spectacle dans Trois Gnossiennes de Hans van Manen, sur la musique d'Erik Satie. Avec sa classe, son élégance, sa précision, tout est parfait ! Florent Magnenet, un peu en retrait, n'a malheureusement pas le magnétisme de sa partenaire mais l'épaule solidement.
And… Carolyn de Alan Lucien Øyen est une version plus adolescente des duos de Mats Ek ou Jiri Kylian. Plus ancrée dans la vie quotidienne, aussi. Clémence Gross et Andrea Sarri, deux jeunes danseurs du ballet de l'opéra de Paris donnent leur fraîcheur à ce duo.
Véritable diablerie, The vertiginous thrill of exactitude joue avec les codes de la danse classique pour mieux les détourner. Ce quintette survitaminé de William Forsythe est truffé de difficultés techniques et demande un très haut niveau qu'ont sans conteste les deux danseurs et trois danseuses en tutu fluo. En prime, on assiste à une prise de rôle des deux dernières étoiles nommées dans la compagnie, Paul Marque et Sae Eun Park, brillantissimes. Pour finir cette soirée, c'est un feu d'artifice qui tire dans tous les sens.
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