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Juraj Valčuha dirige le National de France dans MacMillan et Chostakovitch

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Paris. Maison de la Radio, Auditorium. 02-VI-2022. James MacMillan (1959*) : Concerto pour trombone et orchestre. Jörgen van Rijen, trombone. Dmitri Chostakovitch (1906-1975) : Symphonie n°8 en ut mineur, op. 65. Orchestre National de France, direction : Juraj Valčuha

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À la Maison de la Radio, Juraj Valčuha conduit l’Orchestre National de France dans un programme comprenant la création française du Concerto pour trombone de James MacMillan interprétée par Jörgen van Rijen, puis la grande Symphonie n° 8 de Chostakovitch.

Commandé par le tromboniste Jörgen van Rijen lui-même, le Concerto pour Trombone de MacMillan fut composé en 2016 à la mémoire de sa petite-fille morte très jeune et fut la première partition du compositeur à la suite de cette épreuve. L’ouvrage s’ouvre sur un thème fantomatique à sept notes, réutilisé pour de multiples variations dans un climat mystérieux, avant que le matériau ne se dynamise, tant à l’orchestre qu’à l’instrument soliste, excellemment tenu.

Tonale et écrite en un seul mouvement de plus de trente minutes, cette pièce qui s’inscrit dans la continuité stylistique du compositeur écossais peine à trouver un véritable impact, même dans une fausse coda, ou dans la bataille ensuite entre van Rijen et les trois trombonistes du National de France se faisant face dans une sorte de combat.

Bien agencé par le geste précis de Juraj Valčuha devant un Orchestre National de France concentré, l’ouvrage laisse vite la place à la Symphonie n° 8 de Chostakovitch. Chef-d’œuvre incontestable de Chostakovitch écrit juste après la Leningrad, la 8ème Symphonie est créée un an plus tard en 1943 à Moscou après seulement deux mois de composition, tandis que la guerre fait rage sur le front russe. L’Adagio sombre annonce tout de suite la couleur, bien maintenue par le geste calme mais pesant du chef slovaque, qui développe une longue plainte presque grinçante aux violons, avant de construire un ample crescendo, parfaitement emporté par le tutti et plus particulièrement par des cuivres et percussions tendus. L’Allegretto en forme de rondo pastoral met en avant la petite harmonie et ses musiciens, notamment le premier basson, le persévérant piccolo et surtout le cor anglais de Laurent Decker, superbe pour son long solo. Puis le caractère pesant et grinçant revient pour conduire ensuite au plus beau moment de l’interprétation, l’Allegro non troppo, développé par des cordes graves parfaitement rêches et franches dans leurs attaques, toujours contraintes par la pulsation impeccable du chef. Les trompettes échauffées et les percussions nerveuses achèvent de décupler ce mouvement, enchaîné sans pause avec le Largo, où les flûtes volontairement tremblantes laissent par la suite ressortir la clarinette basse d’une belle rondeur de Renaud Guy-Rousseau. Le National conduit par la première violon Sarah Nemtanu commence à montrer une certaine fatigue, avant de lancer ses dernières forces dans l’Allegretto final, jusqu’à une coda sombre et très concentrée sous les pizzicati marqués des violoncelles et contrebasses, toujours bien maintenus par le geste tendu du chef, Juraj Valčuha.

Dans un contexte compliqué pour la musique, cette œuvre russe écrite contre l’oppression aurait mérité un public plus large dans le grand Auditorium de Radio France.

Crédits photographiques : © ResMusica

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Paris. Maison de la Radio, Auditorium. 02-VI-2022. James MacMillan (1959*) : Concerto pour trombone et orchestre. Jörgen van Rijen, trombone. Dmitri Chostakovitch (1906-1975) : Symphonie n°8 en ut mineur, op. 65. Orchestre National de France, direction : Juraj Valčuha

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