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Trifonov en maître à Radio France avec l’ONF et Măcelaru

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Paris. Maison de la Radio ; Auditorium. 24-XI-2022. Maurice Ravel (1875-1937) : Ma mère l’Oye, suite. Alexander Scriabine (1872-1915) : Concerto pour piano et orchestre en fa dièse mineur, op. 20. César Franck (1822-1890) : Symphonie en ré mineur. Daniil Trifonov, piano ; Orchestre National de France, direction : Cristian Măcelaru

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Une semaine après Maxim Vengerov, l' et accompagnent , pièce maîtresse d'un programme emmené ensuite pour une longue tournée en terres germaniques.

Sept jours après un passage à la Philharmonie de Paris et un concert plus intéressant pour l'orchestre et son directeur musical que pour le soliste, le National de France retrouve son Auditorium à la Maison de la Radio et de la Musique avec un programme de préparation, emmené dès le surlendemain dans les philharmonies de Cologne, Munich, Hambourg et Berlin, puis sans le pianiste pour une semaine de plus, jusqu'à une conclusion le 8 décembre en Autriche au Musikverein de Vienne.

Plus fatiguée que la semaine précédente, la formation ne montre pas les mêmes têtes dans ses premiers pupitres, le premier violon cette fois porté par Luc Héry plutôt que Sarah Nemtanu, ou la clarinette solo par Patrick Messina plutôt que Carlos Ferreira. Un flottement aux bois installe la Pavane de la Belle au bois dormant de Ma mère l'Oye de Ravel, vite corrigé pour une interprétation ensuite à l'image des propositions françaises récentes de , privilégiant la finesse du matériau et la transparence des cordes, au risque cette fois de se montrer trop tendre avec le Petit Poucet, ou surtout avec Les entretiens de la Belle et de la Bête. Laideronnette entre les deux profite plus de cette approche, le célesta cependant trop mat, quand Le jardin féérique perd en puissance par trop de soyeux.

Passée cette introduction symphonique, , l'un des artistes en résidence cette saison à Radio France, fait son entrée dans la salle comble, devant un public qui lui fait son plus bel accueil. A raison au vu de la qualité de son interprétation du Concerto pour piano en fa dièse mineur, op. 20 d', murî depuis l'album Silver Age pour Deutsche Grammophon, alors sous l'accompagnement de Valery Gergiev. Ici au milieu d'un National encore marqué par la clarté de sa matière, notamment dans les violons et les bois, retrouve le Concerto de Scriabine pour lui insuffler toute sa virtuosité dès les premières notes de l'Allegro. Puissant par un toucher marqué du sceau de l'école russe – caractéristique de moins en moins audible dans la jeune génération de pianistes slaves -, Trifonov livre une interprétation d'une grande subtilité, superbe tant dans les parties chambristes que quand il doit donner plus de corps.


Comme au disque, il semble encore chercher quoi faire des dernières variations de l'Andante, ce mouvement cependant superbement porté dans son introduction et dans l'élan conclusif du Tempo 1, avant d'utiliser une dynamique jamais démonstrative malgré la fantastique célérité du doigté pour l'Allegro moderato. De plus en plus sensible, le jeu du pianiste s'invite encore pour deux bis, d'abord l'Étude op.42 n°5 de Scriabine emmenée avec une rare maîtrise, puis le Choral de la Cantate BWM 147 « Jesus, Que ma Joie demeure » dans la transcription de Myra Hess pour piano.

En deuxième partie, le directeur musical revient à une symphonie déjà proposée par lui en mai 2021, pour une approche identique de cette partition de . Là encore, l'œuvre profite de la transparence des cordes et de belles mises en avant des bois, dont évidemment le cor anglais et la magnifique harpe, ou d'un cor solo déjà remarquable pendant le concerto. Après le Lento abordé de manière légère, sans l'assombrir plus, l'Allegretto bénéficie de plus d'énergie et surtout de la souplesse de l'orchestre français. On retrouve dans la vision d'une grande finesse de Măcelaru une intelligente gestion de la récapitulation des thèmes et du geste cyclique de la partition au finale, Allegro non troppo.

Tournée à venir et longs applaudissements obligent : un bis conclut le programme, quasi introuvable par ses faux airs de Bizet ou de Debussy, puisqu'il s'agit de la Tarentelle Styrienne de ce dernier, orchestrée par .

Crédits photographiques (répétition générale) © Christophe Abramowitz

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