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Très belle Anna Lucia Richter dans Brahms

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Johannes Brahms (1833-1897) : 20 Lieder. Anna Lucia Richter, mezzo-soprano ; Ammiel Bushakevitz, piano. 1 CD Pentatone. Enregistré du 28 février au 3 mars 2022, dans le Lisztzentrum à Raiding, Autriche. Notice de présentation en allemand et anglais. Durée : 58:04

 
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Dans un florilège de Lieder de Brahms, qui ne sont rien moins qu'exigeants, apporte un souffle de fraicheur délicieux.

La mezzo soprano allemande n'en est, à 32 ans, ni à son premier disque, ni à son premier récital de Lieder. Son talent est désormais complètement épanoui. La voix est toujours aussi belle, douce et veloutée, capable d'irisations intéressantes, et la ligne de chant est admirable de souplesse et de longueur. Son allemand est évidemment impeccable, même s'il pourrait être articulé avec un tout petit peu plus de netteté (mais il semble que ce soit une tendance actuelle presque universelle dans le monde de l'art lyrique, d'estomper un peu les consonnes). Au clavier, joue son rôle à la perfection, accompagnant la chanteuse avec tact, et créant de concert avec elle les climats de chaque Lied avec une grande justesse de style et d'intention. On peut regretter que la prise de son le mette très légèrement en retrait, comme par un parti-pris de privilégier la cantatrice, mais ce n'est pas trop gênant.

Le programme est composé autour de la métaphore « Dämmerung », ce qu'on ne découvre que dans le livret de présentation. Le terme étant assez ambigu pour signifier aussi bien aube que crépuscule, le propos est de parcourir les différents éclairages du jour, et donc des différents mouvements de l'âme au cours de la vie. Le tandem Richter-Bushakewitz y réussit très bien, sans se départir d'une discrétion du meilleur aloi. Après les charmants émois amoureux de Ständchen , viennent les vagues de désespoir de Verzagen . Après l'humour de Vergebliches Ständchen (juste piquant et pas trop marqué, ce qui est parfait…), vient l'introspection sereine de Feldeinsamkeit avec des phrasés absolument merveilleux. La mort est évoquée avec un dramatisme mesuré et poignant dans Auf dem Kirchhofe et Der Tod, das ist die kühle Nacht, tout comme est décrit l'amour maternel avec les célèbres berceuses Wiegellied et Sandmädchen, susurrées avec une tendresse infinie.

Un très beau récital, donc, et du meilleur goût. Malheureusement, le bonheur est un peu ombré par certains choix de prise de son. Le floutage sonore dans les berceuses est excessif, et jette dans une ouate informe la délicatesse du piano de Brahms. C'est inutile et c'est dommage. D'autres Lieder manquent de netteté, de saillant, ce qui leur est quelque peu préjudiciable.

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Johannes Brahms (1833-1897) : 20 Lieder. Anna Lucia Richter, mezzo-soprano ; Ammiel Bushakevitz, piano. 1 CD Pentatone. Enregistré du 28 février au 3 mars 2022, dans le Lisztzentrum à Raiding, Autriche. Notice de présentation en allemand et anglais. Durée : 58:04

 
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