Audio, Musique de chambre et récital, Parutions

Adèle Charvet dans un florilège de mélodies françaises

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Belle époque. Jules Massenet (1842-1912) : Nuit d’Espagne, Mélodie in Dix pièces de genre op. 10, n° 5 (pour piano), Crépuscule ; Charles Koechlin (1867-1950) : Novembre in Quatre mélodies op. 22, n° 2 ; Xavier Leroux (1863-1919) : Plainte d’Amour ; Ernest Chausson (1855-1899) : Le Colibri ; Madeleine Dubois (fl. 1905-1942): Spleen ; Louis Aubert (1877-1968) : Le Vaincu ; Gabriel Fauré (1845-1924) : La chanson du pêcheur, En sourdine, Romance sans paroles op. 17, n° 3, (pour piano) ; Ernest Moret (1871-1949) : Tu peux baisser la tête ; Georges Enesco (1881-1955) : Entsagen ; Claude Debussy (1862-1918) : Apparition, La Chevelure in Trois Chansons de Bilitis, La Fille aux cheveux de lin in Préludes livre 1 n° 8, (pour piano) ; Isaac Albéniz (1860-1909) : Paradise regained in Quatre mélodies op. 9 ; Reynaldo Hahn (1874-1947) : L’énamourée ; André Messager (1853-1929) : La paix de blanc vêtue ; André Caplet (1878-1925) : L’adieu en barque ; Alfred Bachelet (1864-1944) : Chère nuit. Adèle Charvet, mezzo-soprano, Florian Caroubi, piano. 1 CD Alpha Classics. Enregistré en septembre 2024 au TAP – Scène nationale de Grand Poitiers. Notice de présentation en français, anglais et allemand. Textes avec traductions en anglais. Durée : 69:28

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sait tout faire. Du répertoire baroque à la création contemporaine, en passant par le grand répertoire lyrique, elle excelle à tout. La voici dans une sélection intéressante de mélodies françaises, et le charme opère à nouveau.

Ce ne sont pas moins de quinze compositeurs différents qu'abordent et Florent Caroubi.  Dans la notice, Jean-Christophe Branger les rassemble en trois groupes d'influence, un dominé par Massenet, un autre par Debussy et le troisième par Fauré. C'est plus ou moins convaincant, mais admettons. Le thème narratif est l'amour et ses différents émois, ce qui n'est guère original. En revanche, l'ouverture par la joyeuse Nuit d'Espagne de Massenet et la conclusion par différents crépuscules et l'admirable Chère Nuit d'Alfred Bachelet sont plus intéressants, et atténuent le caractère un peu fourre-tout de cet enregistrement.

C'est un très beau récital. est telle que tout le monde l'apprécie : voix ample mais docile aux nuances, timbre somptueux et feutré, toujours sobre dans ses effets et de style parfaitement châtié. Son point un peu faible est la projection de son élocution. Elle est très suffisante en français pour rendre les textes intelligibles, mais l'allemand dans le Entsagen d'Enesco et l'anglais dans le Paradise regained d'Albeniz pâtissent d'un manque d'éclat. D'ailleurs, on peut s'interroger sur l'utilité de leur choix dans un programme presque entièrement français. soutient la mezzo avec un piano délicat mais très chantant, et ses petits solo (Fauré, Debussy) ou préludes (Caplet) sont des moments charmants.

Mis à part les petites incongruités mentionnées, l'intégralité du programme est admirable. Le Novembre de Koechlin s'enfonce délicieusement dans un cafard invincible, et la Plainte d'amour de s'élève dans une aspiration remarquable. Le Colibri de Chausson s'envole sur un legato superbe, et L'Enamourée de Hahn distille ses frissons et ses pâmoisons. On découvre , et , et ce sont des découvertes intéressantes. Le Vaincu d'Aubert semble étrangement opératique, mais Adèle Charvet s'y connait en opéra et fait monter une tension étonnante. Le Spleen de fait oublier ceux qui ont déjà écrit sur ce même texte de Verlaine, et les Fauré, très intériorisés, sont merveilleux de pudeur et de délicatesse. Le plus réussi dans ce programme est le final, avec un bel Adieu en barque, dont un magnifique prélude au piano, et un prodigieux Crépuscule de Massenet, où les couleurs irisées d'Adèle Charvet évoquent admirablement celles du désir et du soleil couchant. Cette mélodie là, chantée comme cela, c'est un sommet de poésie. La Chère nuit d' est une très belle conclusion pour cet excellent disque. Tout n'y est pas parfait, mais les nombreuses beautés et découvertes qu'il recèle en font un très bel apport à la discographie de la mélodie française.

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Belle époque. Jules Massenet (1842-1912) : Nuit d’Espagne, Mélodie in Dix pièces de genre op. 10, n° 5 (pour piano), Crépuscule ; Charles Koechlin (1867-1950) : Novembre in Quatre mélodies op. 22, n° 2 ; Xavier Leroux (1863-1919) : Plainte d’Amour ; Ernest Chausson (1855-1899) : Le Colibri ; Madeleine Dubois (fl. 1905-1942): Spleen ; Louis Aubert (1877-1968) : Le Vaincu ; Gabriel Fauré (1845-1924) : La chanson du pêcheur, En sourdine, Romance sans paroles op. 17, n° 3, (pour piano) ; Ernest Moret (1871-1949) : Tu peux baisser la tête ; Georges Enesco (1881-1955) : Entsagen ; Claude Debussy (1862-1918) : Apparition, La Chevelure in Trois Chansons de Bilitis, La Fille aux cheveux de lin in Préludes livre 1 n° 8, (pour piano) ; Isaac Albéniz (1860-1909) : Paradise regained in Quatre mélodies op. 9 ; Reynaldo Hahn (1874-1947) : L’énamourée ; André Messager (1853-1929) : La paix de blanc vêtue ; André Caplet (1878-1925) : L’adieu en barque ; Alfred Bachelet (1864-1944) : Chère nuit. Adèle Charvet, mezzo-soprano, Florian Caroubi, piano. 1 CD Alpha Classics. Enregistré en septembre 2024 au TAP – Scène nationale de Grand Poitiers. Notice de présentation en français, anglais et allemand. Textes avec traductions en anglais. Durée : 69:28

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