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Gand, Bijloke. 06-V-2006. Johannes Brahms (1833-1896) : Variations sur un thème de Joseph Haydn op. 56a. Robert Schumann (1810-1856) : Konzerstück pour quatre cors et orchestre en fa majeur op. 86 ; Johannes Brahms : Symphonie n°1 en ut majeur op. 68. Luc Bergé, Ivo Hadermann, Alex Van Aeken, Rik Vercruysse Wispelwey, cor. SymfonieOrkest Vlaanderen, direction : Etienne Siebens.

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Le SOV termine sa saison en beauté

Le terminait déjà sa saison avec ce concert donné à la salle de concert de l'Abbaye du Bijloke, avec un programme très représentatif du répertoire généralement abordé par et son orchestre.

Pour commencer, les Variations Haydn de Brahms, qu'on a souvent l'habitude de retrouver sous forme de complément discographique, mais qu'on entend beaucoup plus rarement au concert. Siebens en donne une lecture vive et acérée, en pleine lumière, adoptant des tempi rapides et contrastés, et un ton assez cru, ce qui donne à l'œuvre un aspect de musique de plein air très intéressant, renforcé par la mise en avant des instruments à vent.

Le public a droit ensuite à une œuvre bien plus rare encore au concert, le Konzerstück pour quatre cors et orchestre de Schumann, un compositeur que le SOV aura fêté avec beaucoup de pertinence cette saison. On retrouve dans ce Konzerstück, et c'est particulièrement frappant dans l'étrange Romanze, la familiarité, la clarté et le naturel (dans le phrasé, la sonorité et la respiration), que manifestent le SOV et son chef à chaque fois qu'ils abordent ce compositeur. A leur habitude, ils jouent un Schumann affûté, assez abrupt, violent et fantasque, qui refuse le confort et la tranquillité. Les quatre cornistes jouent leur partie avec franchise, éclat et une certaine rudesse rustique, très en accord avec le jeu de l'orchestre. Leur prestation n'est pas exempte de fautes, mais la difficulté de cette pièce est telle que quelques canards et sons poussés sont presque inévitables, et ne tempèrent absolument pas le plaisir d'entendre cette œuvre en direct.

Après l'interruption, le premier mouvement de la Symphonie n°1 de Brahms vient un peu tempérer l'enthousiasme. On y retrouve une tendance qui apparaît parfois dans les interprétations d' : le fait qu'il faut parfois longtemps avant que l'auditeur en perçoive la cohérence et la pertinence. Ainsi, le début de ce mouvement est inutilement brutal et anguleux, et il semble qu'on peut être énergique, clair et précis sans être aussi cassant. L'introduction Un poco sostenuto, très froide, est sans mystère, les phrasés sont secs, les motifs s'empilent sans qu'on distingue leurs rapports mutuels, et l'énergie qui est déployée dans le mouvement est mal canalisée. C'est à partir de l'apparition du thème de la cinquième de Beethoven, très bien amené, que cette interprétation devient intéressante, moins rude et cassante, plus souple et harmonieuse, comme si l'apparition de ce thème beethovenien permettait à cette interprétation d'être enfin « brahmsienne ». On le constate dans les deux mouvements suivants, qui conjuguent poésie et chaleur, et dans un mouvement final grandiose et électrique, construit comme un thriller, avec un adagio très patient et retenu, un épisode pizzicato étourdissant de maîtrise et d'accélération progressive, et un allegro brûlant et tendu, d'une générosité expressive bouleversante, qui restera parmi les moments les plus exaltants du SOV cette saison.

Durant ce concert, l'orchestre manifeste ses qualités habituelles de transparence et d'équilibre, avec des vents virtuoses, commettant peu d'accrocs, un timbalier frénétique, et des cuivres un peu rauques, mais très impliqués. Seules les cordes déçoivent : leur jeu d'ensemble est très bon, parfaitement mis en place, mais la sonorité est assez acide, et elles manquent parfois un peu de mordant.

Beaucoup d'applaudissements pour ce concert, avec une salle comme d'habitude bien remplie, et rendez-vous à la saison prochaine.

Crédit photographique : ©

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Gand, Bijloke. 06-V-2006. Johannes Brahms (1833-1896) : Variations sur un thème de Joseph Haydn op. 56a. Robert Schumann (1810-1856) : Konzerstück pour quatre cors et orchestre en fa majeur op. 86 ; Johannes Brahms : Symphonie n°1 en ut majeur op. 68. Luc Bergé, Ivo Hadermann, Alex Van Aeken, Rik Vercruysse Wispelwey, cor. SymfonieOrkest Vlaanderen, direction : Etienne Siebens.

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