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Paris. Auditorium du Louvre. 17-IX-2008. Johannes Brahms (1833-1897) : Sextuor à cordes en si bémol majeur op. 18 ; Sextuor à cordes en sol majeur op. 36 ; Richard Strauss (1864-1949) : Sextuor extrait de Capriccio. Sextuor de l’Orchestre Philharmonique de Berlin : Guy Braunstein, violon I ; Maja Avramovic, violon II ; Amichai Grosz, alto I ; Madeleine Carruzzo, alto II ; Jing Zhao, violoncelle I ; Elena Cheah, violoncelle II.

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Le Sextuor op. 18 est considéré comme l'une des œuvres les plus ravissantes de Brahms. De fait, il est difficile de ne pas s'émerveiller devant cette profusion de mélodies magnifiquement épanouies, ce dont témoigne le surnom de «sextuor du printemps» qui lui a été attribué.

L'interprétation qu'en a donnée le Sextuor du Philharmonique de Berlin était manifestement pensée pour battre en brèche la vision traditionnelle de cette œuvre, et, pour tout dire, elle évoquait moins une promenade au bord d'un lac suisse qu'une chevauchée en forêt pendant un orage ! Dès l'énoncé du premier thème, le tempo retenu et la densité sonore étonnaient dans cette musique champêtre. La suite de l'œuvre ne démentait pas cette conception puissante et âpre, puisque le deuxième mouvement prenait des allures de marche funèbre, et que les thèmes rustiques des deux suivants étaient fortement scandés.

Bref, cette interprétation était plutôt déstabilisante, parce qu'elle accentuait les rares ombres qui passent sur un paysage essentiellement bucolique. On peut aussi lui faire le reproche de sous-estimer le caractère classique de l'œuvre, héritière des sérénades de Mozart. Pourtant, la lecture proposée était non seulement tout à fait valide, mais aussi captivante : il faut dire que le haut niveau technique des solistes leur permettait d'assombrir la polyphonie sans l'alourdir. Dès lors, les accents éperdus planant au dessus du grondement des basses évoquaient plus d'une fois le Quintette à deux violoncelles de Schubert. Donné en introduction, le bref sextuor de , extrait de l'opéra Capriccio, s'inscrivait d'ailleurs parfaitement dans ce contexte par son lyrisme nostalgique et lourd d'inquiétudes.

Après l'entracte, le Sextuor op. 36 faisait l'objet d'une lecture moins violemment dramatique, en accord avec les indications expressives (dolce, tranquillo) qui parsèment cette œuvre plutôt mélancolique. Les passages élégiaques étaient particulièrement poignants. Ajoutons pour finir que les nombreux regards et sourires échangés par les musiciens témoignaient d'une complicité et d'un plaisir de jouer tout à fait réjouissants.

Crédit photographique : Guy Braunstein © DR

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Paris. Auditorium du Louvre. 17-IX-2008. Johannes Brahms (1833-1897) : Sextuor à cordes en si bémol majeur op. 18 ; Sextuor à cordes en sol majeur op. 36 ; Richard Strauss (1864-1949) : Sextuor extrait de Capriccio. Sextuor de l’Orchestre Philharmonique de Berlin : Guy Braunstein, violon I ; Maja Avramovic, violon II ; Amichai Grosz, alto I ; Madeleine Carruzzo, alto II ; Jing Zhao, violoncelle I ; Elena Cheah, violoncelle II.

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