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Concert baroque décoiffant de Teodor Currentzis

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Paris. Cité de la Musique. 21-II-2014. Georg Friedrich Haendel (1685-1759) : Dixit Dominus HWV 232 ; Henry Purcell (1659-1695) : Didon et Énée. Anna Prohaska, Didon ; Tobias Berndt, Énée ; Nuria Rial, Belinda ; Maria Forsström, Magicienne ; Valeria Safonova, l’Esprit ; Victor Shapovalov, un marin. MusicAeterna, direction : Teodor Currentzis.

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currentzis_teodorAu cœur de l'actualité musicale avec la parution d'une version discographique des Noces de Figaro de Mozart enregistrée en studio, un luxe à notre époque, était de passage à Paris avec sa troupe russe de (basée, rappelons-le, à Perm, dans la région de l'Oural !) pour présenter ce programme baroque grand public, comprenant en particulier l'opéra de Purcell qu'il enregistra naguère pour Alpha. Génie pour les uns, imposteur pour d'autres, le chef d'origine grecque qui dirige aussi bien Mozart, Verdi, Chostakovitch que Purcell, ne laisse pas indifférent, ce qui fut sans grande surprise le cas à nouveau à la Cité de la Musique. À la tête d'un chœur assez étoffé, trente-cinq chanteurs (sans contre-ténors) et d'une formation instrumentale en conséquence (les violons et altos se produisant par ailleurs debout), il proposait en première partie de programme le Dixit Dominus de Haendel avec des solistes issus du chœur, la soprano exceptée. Une interprétation littéralement déjantée, avec des tempi très animés et des prises de risques importants, autant d'options remarquablement défendues par les musiciens de , moins par les solistes. Currentzis imprime certes des contrastes dans les nuances quelque peu systématiques et frisant la caricature mais l'effet reste saisissant.

Dans Didon et Énée, Currentzis continue de surprendre par une relecture quasi expressionniste du chef-d'œuvre de Purcell mais captivante de bout en bout. Avec force d'effets sonores (percussions…) et quelques éclairages de circonstance en fonction de l'action, il propose une version incluant des passages instrumentaux plus ou moins improvisés. Si les musiciens de continuent d'impressionner par leur engagement, on reste plus réservé sur les solistes, plutôt convenus. tire néanmoins son épingle du jeu dans le rôle de la confidente Belinda par ses qualités expressives et la fraîcheur de sa voix. est une Didon dont l'aria du premier acte et le célèbre lamento du troisième peinent à émouvoir. On déplore par ailleurs la tendance qu'a cette dernière de prendre certaines notes par le bas et des ornementations pas toujours du meilleur effet. Ces réserves mises à part, c'est un concert remarquable par l'investissement, la générosité et la sincérité du chef et de son ensemble.

Crédit photographique : © Anton Zavjyalov

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Paris. Cité de la Musique. 21-II-2014. Georg Friedrich Haendel (1685-1759) : Dixit Dominus HWV 232 ; Henry Purcell (1659-1695) : Didon et Énée. Anna Prohaska, Didon ; Tobias Berndt, Énée ; Nuria Rial, Belinda ; Maria Forsström, Magicienne ; Valeria Safonova, l’Esprit ; Victor Shapovalov, un marin. MusicAeterna, direction : Teodor Currentzis.

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